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HISTOIRE
NAVIGATION
lEANHVGVES
de LioTchot Hollandois : Aux Indes Orientales
Contenant diverfès Defcriptions des lieux
iufqucs à prcfent defcouvcrts par les Portugais: Obfcrvationsdes Coufturaek fiiigularitcz de delâ,& autres déclarations.
Avec annotations /ifB.PALUDAHU sJ)oUeur en Médecine fur la matière des Plantes (3 EJpiceries: Item quelques Cartes Cw- graphiques,é autres Itères.
Troixiefmc édition augmentée. f
ChczEvcrt Cloppenburgh, Marchand libraiie,dcmcuiantrur le Water à la Bible DorccAîJlcPri-JIegepour t z Ans, 1 6 j d .
I
PREFACE
DE
lavthevr:
MI Leâeur, Ayant fait feiour es Indes Onentalcs
entre gens de marque tant Chrcftiens que d'autres lcd:es taifàntsia leur rcfîdence, foit que î'aye efté pouffe d'mftind: naturel, ou de la cuiiofitcaes (in- gularitezqai le voyenc es pays eftragcs, ie n'ay peu me tenir de remarquer tantoft ceci tantoft cela, 8c d'en tirer le pôur- traiâ au mieux que i'ayfceu, n ayant eu autre but que mes eftades privées &le contentement ik^mcs amis» Mais eftâitt par la grâce dcDieufetoitroéi Enclinfe, iay efté exhorté par ceux qui ont veu ces miens recndls , tout greffiers & mal po< lis qu'ils eftoyentde les mettre en lumière nourle pUyfîr 8c ufàge de ceux qui les voudi'<iyent lire* A la perruafion des- quels ic me fuis îainl- gaf^ner , combien que j'cufTe f3efir<? de voir ce mien ouvrage mieux limé pour le contentement des gensdoétcs. Mais comme celuy qui eft ia en pleyne meren vainfercpent des'eftrc embarqué, & avoir entrepris le voya- ge ainfî ce feroit pour néant que ie me plâindioy de ceux qui m*o;)t induit a ce faire« Seulement te requicr voilrc debon- naireté avoir pour etcnfee mon infiiffilance 4s la nûlefl'e de mon ftyle,& prendre de bonne part ce mien ottnacetel qu'il peut cnre » ayant efgard à mon intention qui a cfte de corn-* plaire î mes amis & de vous faire part de ce que i'ay remarqué en ce mien voyage & fêiom* de 13 ans au Païs des Indes. Tefpe- reqae ce mien labeur vous apportera quelque plaifîr & vtilicé, ËtMiene repcrfente pas ces chofesd'vn ftilefi clegantSc re- levé qui! feroitade^rer, n'ayrtn!: pas cumaieuncife cultivée en l'Art de bien dire, lereccvray au moins ce contentement d'y avoir apporte l'affeaion d'vne bonne volonté, laquelle pourra cftre réputée pour i'effeâ:. Bicii vous iuit.
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INDICE DES CHAPITRES
• •
Costtmis CD ceft Oeavce.
C A P r. Dcpart de rAuthciir de Hollande en Portugal, page i. ■ X. Achcimucmeut de i'Âutheur de Portugal aux Indes. P^g^ 3* ^M^j.DefOrdreqo'oiitîeocealaNavigacioQdeslDdes: fie du progrès de la navigation du l'Autheur. F^C4
4. Defcriptionde l'ine,Vine,& Chaft<^de Mo9ambhq|]& page 9
5. Dclcription de la Cotte d'Arabie. , . page 14
6. Delcriptiondel'Ifle &0ited'Ormuz. P^g« if '7* DefcnptioodelaCofted'OrmuzjufguesàDîil. page 18
8. Dclcription de l'Ifle & Ville Diu. page ï 8
9. Dclcription du Pavs de Canibaja. pni;c 1 9
10. Dcfcriptiou UcliCoâc de rinde,& des havres diccUe. pagcio t X. Qeimption de la CoflrAe Malaliar. page 2 1 la. DoMiofs de MaIaba^,de1£Uf origjUie,ledeleurF^ys. - * page a;
13. Defcriprion des Ifles Maldives. ^ P^M
14, Delcnption de rifle de Scylon. • '- page 2 f If* E>ercripttoodclaCofte(feCoronuMidd*do Ro^MBOie âeKarfioga ou
Bilnagar. . page 27
j6, Defcriprion du Royaume de Benga!i,Sc<ïii fleuve Ganges. - pa^ei^
17. Delà CofteSe Faysd'AracaaFegu.ôc Siao, juf^aesàâiogapuru ôcMa- lacca. • ! ■ • page 30
i8* Delôipcffiiidehirilie&ibrtereflèdeMalm ■ page 33
1 9, Defcriptioo de l'iHe de .Sumatra,iadis Taprobane. page 34
20 r>cfî nption de rifle de Java&du commerce d'iccllc. pagC3y
»i. Dclcriptioa des Molucvjitc». P^g^ 37
sa. DaOpde Singapura julquesà la ?dIedeSSaa , Cofle deCambaja& Codiiiicliflia,IiIe de 3orDeo,LucoD,MamUesoa fiUlippioes, '. page 37
43» Du Royaume de la Chine & de fon opulence, page 39
a^. Des Provinces, Villes & fingularitez de China. page 43
ay* Defcriptioo oc l'Ille & Ville de Macau & du commerce des Portugais audit Hea, ' " P^ge4f
26, Dclcription de l'ine de Jnpon. page a7.P6l^ripdoQ dekProvii^e de Goa, &dei'origia(; des Rc^'s d'icciles
I page r i
28. DdcriptioadenHeacYilIedeGoa. page;4 ap« Des mœurs & manière de vivre des Fkirn^ais , &des MdBz prociees
d eux tant à Ck)â qu'ailleurs. P^ge ^7
30. De diveifescoultui9CS<|es Portugais &Mettiz es Indes. page 60
|t. Des Coiiftimies gc moeurs des femmes des Portugais & Mcttizesiiidcs.
page é%
Jî- DuViceroydcsIndeç.Srdcfapuilfanceen la Ville deGoa. >page6f 3 3' Ues Payens, Indiens 6c autres eilrangers demeurans a Goa. pi^^ i4* Des lâifoas du pays des i£idc$,& des maladies qui y régnent. p^£9 3r* DesmooiiDye,poids,4emefaR$desItides&deGo9L • . <
3^, Des Bramenes ou Piefties Indiens, H Miuiftits des'ldoIes.'de leur vie À: cérémonies. page 73
37. Des Gu(ârates,& Banjanes de Cambaia. page 74
3<^ I>$ Cannes acDecanios. , Fg^?f 39* Des Cananns & Corumbins fie Indes. p^e 77
4^. Des Arabes & Abj-flîns demeurons c<; Irtîc*;, ' page 78
41, Des Nègres deMolzambiquc appcUci Caifres, de kurs moeurs & Cou- ftumes. ' page 79
42 ï)eii90SQTsêccM&aiûBiée»JAA\à)^
43 Des mores &Iuifs qui font es Jndcf. , - • ...... nage^
44 Des Idoles des indiens,&dcJcilisrcUgtollS» .'; - t. Segi 44 Dei Animaux des indcs. .» Sgc 9s
46 De l'Eléphant. , page 87
47 l>rAlMdaoaRhiiio<jeio$» ' r^^egf
48 DespoifTons&monftresmariittdeiiide^ . . pagcia
49 Des ùukâs, arbres, pbntcs, & comnones beibcsides iBikl $tp^nvp»
ment du friiidiapficlié Ananas. page 9»
yo Du Jaquaoulaacca. . pagc^^
fiDcsMangas. ^ .... page 94-
î2DesCajoiies. .... , p^e^f
55 Dcsiambos. . ■ ^^96
S 4 Des autres fruits des /ndcs, ppge 97
^ues des Iodes. page 99
f« l)ehFaIiiie dlndeqm porte lesooîx de Cocos* pageiox
57 /Jes Durions de Malacca. page 104
58 X^l'Arbfe appelle^ Arroce de Rays» ^do BamUis oa ic&att dhaité
: - ',\ page loy
ii^ I)e l'Arbre trifte. . ' *' page 107
60 Des fbeilles deBetteb, ftde l'Atvcca. page 109
6 1 De l'herbe 2>utroa,& d'une planteappelleê Heiba Sentida* page m 61 Des Efpiceries, drogues,pUuites,& efpeces medecioales auilbm: en ufaee
entre les Médecins & Apoticairc es /ndes, 4 dont Ml fi^ trafic om- naire;&prcmiercmcnt du Poivre, ■ :t^iîu v^ci02
€3 2)eIa<ioe!fe. . ' p^c
64 Du Gingembre. ... . pageitj
'' c /)cs Cbux deGiroffle. V j page
(^f^ DaMacis,&deIanpixAluicadc#' . ... '..^ page r 17
67 Du Cardamome. " • ■ > -""^^n* pagci^S
,68. De la Cire tfEfpagne appelle Lacca. ' pagc^'?
69 DerAnnilouiDdigo. ■"! pacei*?
70 I>cI'Ambre,c]nMufc,del'AlgaIliaoilCiVCt:' ' v.j^e i»t)
71 Du Benjoin & de la Gomme, , _ . . j./!^ page i** 7^ De l'Encens, & de Myrrhe. . " - pagc'» 3
73 De la Manne de de Rheubarbe. page 1 2 i
74 Du bois de Sandal. - pageia^ 7f Du P.ilo de Cebra, ou bois de Serpent. page i^S
76 DuboisdeCalaraba,autreincntboisd'Aioe»* page i^f
77 De la Kacine de China, jage i
78 2)el*Anfion,anccementOpium, page 11'.
79 DuBangua. pageza9
80 Du Camphre. page 13® Sx Du Tamarin. page 13^ 8a Des Myrabolans* pagdB* ^3 D^antres Bl^ries Se berbesdes /ndes, page 1 33 84 Des Parles Se piecferies ori^ales, page 136 S f Du Diamant. P^g^ ' 3 ^
Des Kubiz»SpineUes,Gfenades^£iÎBeiaudes,dc antres pienerics exquifês,
page 139
«8 B*''*"^^**"'**^'^^*^inftniâaon bnK Ihamao» '4° des & autres pieireriesexgnilês^ commentooeopoumoagnailhe le iuftepâx» pagei4r
(♦*.) 3 89 Du
^ y i^Lo i.y Google
8?. DuRubiz: Pagei4ir
90. Des Efineraudcs Oricntaks & aocienoes. Page. 1 4 3.
91, Des Perles Oriottalcs. • Pace. 144. BicitdtfdifCffo choies adfeniies es Ibdesdliniitle iêioiir de l'Air
theor» , , I'ageï4?.
93» Du Retour de FAuthcur des Indes en PortugaL Page 162.
94. BrieveDcfcriptiondcnfledeS.Hckne. page 167,
9f . Defcriptîondel'nediBAiôeofioo page 4é» BrieveDcfcripcloodesIflesCaiianes , page 170
97. Dcfcription des Acores,autremcnt appcllecs liles de Flandre. page. 174 98 Dcfcription des liles de Corvo&Horcs, i«ge 178
Récit de qoelques chofes jnemonbks âdmmesen l'Ifléde Tercere . dunuitlelêkMrdei'AutheUrè peg^ 17'
x0o.Fin du Voyage de VAtithcor.
■ • " ^- '1
INDICE
lUfitîftes ttutm Chapitres, Contenus en la Defir^tm dt h Giànee, Congo , An^Uk autres
CHAP. 1. De la Guinée. , , ^ ^ pageiW,
2* On Fleuve Gibe» 3e des hanfiws du capde Lopez GoDiai- rc. page 187.
3. Du Royaume de Congo. page
4. De ndc de Loanda«iu Royaume de Congo. . page 193^
'5. Da pays de Bemba, & autres PkofnocesduRfl^aiiiQe de Congo. P* 19 f é. Du Royaume d'Angola A anoes fgjtvcém jnlqaes ad Cap de Bonne Elperancc. page ' 95
7. DuRoyaamesdeJurtua,Soffala, & Monomoupa. pageaoi
8. Des Royannes de Mo&ambiqoe.ltaifaaû.Melinde , 9c Moue-
mogù . page 20Z
9. Dnp^dnfccftlaiiiÇoBelGian» page 204
Indice
Indice des Figures 8c Cartes Géographiques, contenues en ce
. pr<^cnt(>euvrc^ &dcscDdroiC4oucIlei fe rapportent ■ -
î. TT 'JJU^ Ville de Mozambique. Pageio.
\' ï, titans de Malacca & lava.apptfle^Malayt 6 favatlM. fa»^2. 3» ^""^tvntjriùmmes que Femmes à ped. iWe 3*. - . ^ * . ,
4. ^andonnfCbhwÙAlIanstantpargauqiuparUnt^ raMo -
f. "Navire de China (3 de Imia. ptff^ . . -
6, La Ville de Goa^ Page^4, ''^ \ • >,//. -\ ::,
7. La Bourfe ou Marché de Goa* pa^e y6. ' "
Mtnàt^Fittai^esAtlndtintmtmrdeGaa. Lamefmt,/ , ' p, fortugats allons àpied, page ., ■ \
10, Torturais alJ ans a Cheval» Làmefine, ' • ■ • ' '
11. Portugais porte-^en leurs Palanquitu» Lhmefmg^ ' . ' * • 12» Navire de Portugais de Malabarespaveôo^
Mi, TmugaifesaBgnUtkpiei. page62. ' 14. PntugaifefpMmenLirfiensmPalaafimu Làmefme. If. PoTtugaifesportees en Palaiiquirucouverts, Làmefme.
16. Portugaifes allâtes de nuid accôpagnees de leurs ^ (krvit«int^jÈt mfim
17» Brameues,Decam»s Banianes, page 74. ' . ^^v---.
Leurmmifnét aierauxNtpeee, ùàmefme.
Brujîement des morts, ^/f leurs femnif vive*, " Là mifme*
Jmba^adeurduJ^deBaUa'^atr avecfa fuiteaGoa. tagelâ.
CanannavecfafemmdlearsenfaM,ettfembleULafê^ Bn&adm. U mefme, *
AlmaMêtmhainMxiePefthmndeG999CHhm^
2% JrabetfS Jbypns avec leurs femmes. page 73, *' \\* ^,'*«
24. Nègres d' autour ne Mo f^^ambique appelUT^Caffres. Lam^n^ ' " ' '
25, LeJ^deCochinjuruii Eléphant, avec fa fuite, page S^* ' '
^f^^^fei'^*^ des Molucques: Item kt'pmeauays^ Lamejme. 27. Malabarrsf^ MmfdeGuutmr» pag,S%^ -
2.8. Pagode des Indiens, f3Mi^é Mahomet^, Lame/me.
^9- Divers fruiHs des Indes, comme Ananas, Iâbox,MaHgas,Caius (3 TgMgrifar tû.
30. Palmier des Indesportant Us Cocos .en femble le Fintier page îOq,
51. V Mr$ de lUys m J^^fumes.item le Bamùus (3 Durions fpage 104, '
$2, L' ArbreTriJte.-et^aiAktAreeca.pageiQé» .
B3- L' IJkdeS Helene,repeJenteeenune^me» page t68»
34. La mrOnc Iflereprefentee en trois formes. Lamefthe, i.
3X, L ijie de /• Jfcenfum reprefenteeen troû formes, page 1 70, ',
^6, làyiSëttAngraenl'Ipde'Tercerepageijô^ "
Cartes Gboge avhiqubs.
I. Carte générale de tout l ' Vnevers. paget,
a. Carte <t me partie de C Afrique,^ comprins /' IJle de Madagafcer, page 6,
3. Carte de la cofte des Indes depttif la Mer J^uge,iufques a Bengala. page xo»
4* Carte de Malacca & de China, fidei Ittei A Sum^Èw* tmmi TaJl^Lm,. \
Carte de Malacca & de China, ^ée J^dt Smêtr»,Uoi,Jm!^
nilles, d it^on.pa^e iô. Carte de la Guinée (i d' Ai^ok lufjues au Cap de Borne Efpenme^ page t8^
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Figure de TAutheur*
De Lînfchot tiotu fait voir en cefie hrieve Hijloire Ce t{ù avec grand travail (3 peine il a appris: Etpource à trefbon droit il emporte le prix D'un loi accompagne d'éternelle mémoire.
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Hiftoire
E L A
NAVIGATION
D E
lean Hugues de Linfcot
HOLLANDOIS, . Et de ion Voyage és Indes Orientales.
(onMumêpaiês àfcrtptimdgs^PiÇfs, CaSkr, H^cms, Rmens, Caps, ^ nttm Seux iufqœs à prefint dtfmtmts pgrla 'Poiti^at: Oifinmmt
tr 'Dmejlùjue, de lem Cmàmms, èst Arffm^ fmSt,
lfei^:EtiunatkmdtschofesmemBrmes$ fi . . y fiât aémtieidt fintm^»
Chapxtrb !•
Y A MT dés ma jpremiere tennein! Ion que Teftoy encore à ^(<»</ ^ la maîfon, prins lingulier }jmC\r en la Icdurc des chofès admi- [iJJ,*^^!! *" rablcs, qui fe paflbycnt par tout le Monde, Je me tronvay,lâin l'Authciir» d'untxrrcmcdefirdcqiiirtef lelicudema naiirancc pour voir ^ les Pays lointains. Lamourdc.mes parents & amis rcfilioit du
comm^ncemcnc àmadelibenition: maislaténdreurdesafltdions natorel- lesne pouvant «mpçfcher la refolutinn à laquelle Tordeur de mon dc(tr n*a- VoitportiJ, le mcrcndienriflcdeTexelcii Hollandcjaovi pour lors y avoir
{)luficur$ Navires preflespour le voya^^c d'Fîfpagnc & de Portugal: & ne vou- ant lailFcrpalTcc ceûcoccafion, aptes avoir obtenu cong(f de mes parents»
Su i pour lors demenroyent à Enchofê ie m'embar auay en un vaifTcao allant à iucasdc Barra!neda,en intention d'aller trouver deux miens Frères demeo- ramà Scvilk , dcfqucls ie m'attcndoy de recevoir fanailicieadreflTcpOur a- voircognoiirmcc du Pays, & de là langue Elpagnole.
Parquoy 1 An i j 9 7 ic 6 de Décembre no^us partîmes du Tcxclcn une Depm de floti; de 80 Navires, prenant là route d*Erpagnc« i'AaAert.
Le 9 du inefmc mois nous paflamescntre 1 Ai^etterre & la France. Le i» , nousdcfcouvrimcs la poindtc d'Efpagnc c]i]'on a^cUc Cap de Fmjlerra. Le h Terre de Uintrc autrement Cap rie /{oxr.'.-r à l'embouchcurc du fleuve Taio, appelle des LatmsTagus,fur lequel dlaffifc la trcfiîoblc Cité deLif- bonne : qu e I ques Naviiesdc noftre flotte entrèrent en ccfte Rivière, les an- tres pafTcrcot outre*
l e 17 nous apparut le Cap de S. Vincent, & le 2 j le propre iour de Nocl colore Navire entra en la Rivière de S. Lucas, auquel lieu m enant acre-
A ftedcux
I
^ f>(^gatim de tAuthew.
fté dcuxou trois iouis, ic m'achcminay à SeuiUe ou i'arrivay le premier de Janvier, & y trouvay l'un des me^ Frères, l'aotre efiaotallià la Courr à Ma-
dril. Et combien que ic fufTc dcfîreuïc de voirie Pays delà autour, toutes- fois il n'cftoit force de m'arrcfter à .Scville,à caufc de l'ignorance de la langue H^gnolc laquelle ic m'cftudioy foigneulèinent d'aroreudrc. MoR ' En ce temps moonit Henry aeroîer Roy de la MJttfim.de Ponugal , Li ^'Henry ^^q^ j duqucI apporta grand changement. Car il avoit infUtutf Ibn héritier par Pom^ tcflainenr, Philmnc Roy d'Efpagnc Filsdefi fœur. Mais une grande partie des r^ortugais (kîon qui deleur naturel ils font ennemis des EPpagnols) fe dcllouruantdu Roy l4ii%K: s'endma à Don Antoine Prieur d'Ocratc, qui eftoitFilsdu Frerc du detbnâ Roy Henry. Le Roy d Efpagne adverti de . ccftcdilTcnfion fit fcs npprcrs pour venir en Porrugaljafin de s'emparer delà Couronne. Le Duc d' AIvc fût envoyé devant avec grandes forces pour ap- paifcr & empclcher Icstroubles, le Roy Pl)ilippc vint au dcfTiis par ^wce» dons&promclTeSy&anneitaleFortugalau Royaumed'Efpagne. Plufieurs de Scville deflrcux de chofesnouveUesailoyenlà ccflc guerre , du nombre dcfquels mon Frerc fe mit à finftigation d'autres. Iccluy eftant arrivé à Ba- daois ville fi-oniiere d'Efpagnc & de Portugal, ou le Roy tenoit pour lors fa Court, trouva que tout eftoit pacifié , Don Antoine ayant eftè de bo uté , & leKoy Philippe mis en polTeflion du Royaume de Portugal. Acaùfe dequoy mon dit Frère ayant changd dadvis ferait à la fuite de l'Ambaffadeur du chemalr ^^^^ ' député pour Ics affaires d'Italie, mais en chemin eflant à Salamanquc die en atteint des TaruadjUfes maladie qui pour lors faifoit grand ravage en E-
E^f agoc* (pagne, & qui luy coofta la VÎC.
Annotation de Pàludanus.
c efie maladie contaolcufe^^ qui l'ejlenfioitfort lomg faifiit du degafl non feulement riiFjjkigne ^mais au f]i en hahe^jillemagne^^ autres endroit t de l Europe. Ven eu aujji via part ej}ant a lors en Italie. Lej Itabens l'a^^clloyent Coccolucio^ les François Co- ijuelutbe. Car ktma&uk/d'imetftixmmee tmtrefailoycnt k tlumtét Coq , à caujè du aj^ret defiuxions difitUimtet fur lagurge, Cefie ma !adie ejhtt acctn^offig de fil»»
Peuaup.iravant y avoiteunne forte|>cAemBortnga1quienl'e(jMeede
deu:c ans avoit cm^Htrte huilante mille perfonnes* Et ceAe maladie furve^ nanttofl après icduinries habitans d'Efpagnc en grande caLimité. Voyage de Lc cinquiclinc jour du mois d Aouft de la mef me année ayant acquis quel- rAorbrur cognoîflànce de la langue , ic me mis à la lîiitc d'un Seigneur Âlleman» S»**'"*' quicltoitd'intcntiondefaircunvoyagecnPortugalpourroirle Pays. Au- quel cffcrt cftans partis de Scville le premier de Septembre, nous arrivafhies à Badaios le huit^liefme du mefme Moi<;. Auquel lieu le trouvay mon autre Frerc qui iûivoit la Court lequel cftoit goiicau du défunt^. Mon der« Au mefine noois moumit la Royne d'Efpagnc > Anned'Aaftridie Soeur de l'Empereur Rodolphe,fille del'EmpcrcorMarimilianjquatriefmeFera- ^2"*^ me du Roy Philippe,la mort de laquelle apporta grand dueil à toute l'Efpa- . gne. Son coprs fut portéàBadaios & mis en un tombeau au Monaftcrede S. Laurent. Apres avoir arrefté la quelque temps, nousprinfinesle diemlii . de Lifbonnc, & pafTames par Elvas première Ville de Portugal diftante deux ou trois licvcs de Badaios, entre lefquelles deux Villes font les confins d'Kfpagnc & de Portugal. Levingticfme de .Septembre nous arrivafmes à LilT>onnc de laquelle pour lors le Duc d'Alvc eftoit Gouverneur. Ony&i- foit grand appareil pourhvenucda Roy, quidcvoit cftic couronné letoo
l*aocieiine
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Ancienne couftamc de Portugal. Orà ma venue îefijs accudillde maladie Vmifce par le changement dair &dc Pays, de laquelle i'cfchappay m'ayant fait feigne parfcpt fois. Ictrouvoy dés lors peu de profit àla fuite de ce Sti- Eneur, ce qui me fitrefondre dem'adioindrc àun Marchand, pour en atten- dant mieux apprendre l'edat demarcfaandiiê. Cependant la pefteFaccroiiftw ment de laquelle avoir retardé la venue du Roy , commcnfa à ceflèr, & n'y ayant plus de danger, l'an i y8i aiiMois de May, le Roy fit fon entrée à Lxi- Entrw du bonne ou il fut ftfcu en grand triumphc & magnificence k nation Allcman- ^^'^ deemponaleprixdoplasbel ouvrageà fpedadc qui s'y vift. Ccftoit un OfbSiie» punt avecQO Arc Triumphal dreHe au lieu par Ou le Roy dêvoit première- ment palTer , embelli de divcrfcs plaifantes peinâurcs & images» outre infi- Oicè d'ornements & tapiflcries dont les quatre fours eftoyenr parez.
JLc douziefmc de Deccmbredc l'An içSi mourutaLiThonnede Duc Mort du d*Abe lequel fiit nooni de Uiiâde Femme FeTpace de quatorze lours devant l^^*^* la mort. Son cotpa ayant efté embaufmé fiit emporté enibn pays d'Alve
pour y cftre inhume.
En ce mcfinc mois, le Roy cftant cncor à Lifbonne, mourut Madril le Prince Jaques fils aifné du Roy & hercticr de la couronne , le trcfî)as duquel apporta nouvelle & foadalnc rriftefle àla Court. Et ne rcftoit des cntans du Uoy que Philippe le plus ieune, & deux FiUes.
Environ ce temps fut rcfcue à Lifbonne avec grand appareilla (œordo Roy, femme du dcfund: Empereur Maximilian , laquelle avoit en (à compag-^ nie une fienetille boiteufe deftinee à eftrc Religieufc.
Aprejle deces da Prince Jaques Fils du Roy,fc trouvèrent à Lifbonne tous les vpands Seigneurs d'Efpagne & de Portogal, lefquels en grande Ib*. Icmniiénrent ferment de fidélité à Philippe Prince d'Efpagne comme héri- tier & fuccc^Teur des Royaumes d'Eipj^e & de Portugal, & autres Pays de la domination de fon Perc.
- AncommencementderAnifrxpartitde. Lifbonne une grande flotte Flotte cn- fÔQs la conduiâedu Marquis de S.CroIx accompagné de grande liiite de ^ NobleiTe, defireufe défaire ferviceau Roy, pour aller éslfles de Flûditap- i^hnd^ pellécs Afùres , autour defquclles fc tcnoit Don Antoine avec bon nombre cûtrcDon de Navires Eranloifes, fous la conduite de Philippe Strozzc Admirai , la ou Aorome* après un grand confliâ & grand nombre de tuez de part d'autre, leroal> heur tomba fur les Franfois,defqaels pluficurs furent prins qni eftoyent des principaux Gentils hommes de Franceauquels le Marquis fit trencher la tdtecnriflcde .S.Michel envoyant le rcftc aux galères. Don Antoine fc lâuvadans une Frégate tandis que Philippe Strozze eftoiten une petite bar- que fettUecédont il mourut depuis, Cefte viâoirc hauiïa bien fortle coeujf aux Espagnols, firtoumaen grand honnenrauMittqais, auquel on prépara de grands triumphcs. Le Roy ayant en tel fucc es commit le Gouvernement de LifLionne a Albert d'Auftnche Cardinal fils de iaicsur. £t lèrctiraairtfc l'Impératrice iâ dite Sœur touteià Couttà Madril.
CUAPITXI II.
Ç^O M M F. i ciloy arrcftcà Lifbonne.oulctrafîc.cftoitfortdiminuéàroc- cafiondes troubles, une plus agréable occafion fe prcfenta àmoy pour raccompliirementdemonddir. UyavoirlànngMotnederonlredeS.Do^
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^1 l>9C0tétfim^tslté(wti
mif^cque nomm£9xcxcVincau Fmfeca^àc nuble Mairbn,& c^ui à câufe de fôa • grand lavoir avoit cfté choifi pour prefchcur de Don Sebaftiaen Roy de Por- tugal , i la fùitc duquel it avoic cfté lors qa'U palTa en AiBiqueavcc fon armée &yayaDtdléprispriicHifiieravoiccftéracbcpté , ftcftoit retourné en Hin X pays, oui! fut chéri du Roy Philip^)C, qui le cogooîflklt homme prudent, le rcniic en première charge de Prefchcur^Iuy donnant efperance oc plus gra- de dignité. Et commcrArchevefché des Indes Orientales elloitvacquanr, Vinc?fFon le Roy, le luy prefcntaayant bien toft obtenu (à confirmation du Pade: Du- Arcbevcr. ' ^"^^ o^cc le dit Vincent fiiifoit peu de cas, appréhendant la longueurs & in- queleilB- commodité dn voyage. Mais le Roy luy ayant &it entendre fa volonté,&Iuy donnant erpcroncc de retour au buut de quatre ou cinq ans, avccpromeile de grands bénéfices» ilaccepta celle condition. Ayantpar ce moyen trouvé roppoptuniiè queîecerchoy , iefisce qui ol'cfioif |>oifîbIepoiir eflie àfii fuite, éa faire avec Iny le voyage desIn(les.La dcfli» bien à propos mon f rer c laflTè de la Court avoit obtenu de fonMaiftre qui cftoit Secrétaire du Ruy,la chrirge d'efcrivamen un Navire qui devoit aller enlevant ceftc année la.Son dftinaifire m'ayant à (à rcquefte recommandé à rArdievefque , duquel il eftoitÊmiUerami, ie fbstclèDiâns difficulté &enrollè avec les autres, qui eftoi cnt en nombre de quarante. Mon frère ayant le choix du Navire auquel il voutlfoit^rc, choifit celuy del Archcvcfque, ou i'eftoy, afin de nous cn- traidcr mutuellement l'un l'autre. Et ainû nous fifmes tous nos apprêts pour le voyage. NoftrcflotteeftoitcompoféedcdnqNavifei.l*AcioainIeav^ nom S. Philippe, la Vice-Admirale S. laques, a itoifîefine S*Laurciii;,]aqiMp Criefine S.Franfois, la cinquiefme S. Saiuveur,qui eftioc la noftre.
Le huiâicfmc d'Aurilde l'An 1583 Jour au SainâVendredy, auquel tmpslesK«vifespartemon!ifutreinciit , Dousfifmes voile d*ime pareille coanè, prenant la route de l'Ifle de Madère, après avoir imploré de l'aide fiveur deDieu>ûnsl'al&ibflcediiqttdcoasdcttoinstfce£fom iôntinntilea.
CiiArzTaa III.
hnrncsin L Navires qui vont ésTndes, ont couftnmîeremcntchaaine quatre ou dcjcombié ccuis Hommes, &quelquctbis d avantage le nombre des Soldats &
poneat Matelots ô(lant accreu (clon l'exigence du temps. La charge qu'elles por- «i'hamiiei tent eft légère , alcavoIrque&fiestDnneauxdinile&devin^^ntrcsmtr- chaudifes particiJicres, outre la provifion & le balaft. Ce qu'on y porte le Qgelargct pï"s cefônt Reaies dehuiâ,de la valeur de quarante rols^lcfqu elles les Mar- kpiu» re- chandsenvoyentpourachcter le poivre, & font trafic dcceft argent coiïune ^ ^ deMarchandife, bqueUetear apporte, iHonleciontefik,quiante pourcent deprofic Incontinent que les Navires font en plemeMer, on fait la re veve de tous tantdesMatcIotsquc des Soldats. Ceux qui eftans enrôliez, fc trouvét abfents font notez par l'Eicrivain , afin qu'au retour 11 s addreifeau redon- dant, car tous doivent prcfentcr rcfpondantj&les biens Scharde» des amênts slls'entroiiveau NavirefixitTendoesél'encant, &mifes en inventairequVn • baille en garde au Capitaine du Navire, Le mcCncfcfiiit des bardes de ceux c^i meurent durant le voyage. Mais à grand peine encftf^itela rcftitution iceuxàquieUcsappartienoent,parlea3>rouiiicmentdes coûtes ôc abus qui
ie coounccfecnc
LeMaiftre PJlotedtk GoovcmoirduNffrîre ; ont dgatement pour ' ■ ' " **" lalairc
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qtunuontesîndès, ^
lâlaî^e au ail cr & au retour cent & vingt Milrcfes. LeM/^^vaùtfeptCa- MMîe» rolus monhoyedu pays bas. Or la manière de conter ulîtce en Portugal, cft de réduire tontes fommes en certaine forte de menu argent qu'ils appeUeittlcTFteu^ J^fojy dont les cent foixante font un Catolus, où quatre Rcales d'Argent, toienicntqu unR^fc ne vaut que deux deniers de Hollande. Le Gourcr- neorfcleMaiftrenloletefbivaicâaciinpoararres vingt quatre Milrefes, •outre le profit qu'ils fohtdàiloafsesdes chambres tuoiésàrMflès des Navi- res, & les Privifcgcs ôc immiinitczqu ils ont de ne rien payer de voiture non ÎS?^* plus que les autres qui ferment au Navire. Mais quoy qu'ils foy ent fi bi en fa- tariez , eocorecdanefiiffitqu'a grand pcme poorks mettre au dtflus des de/pens qu'ih font en dons &pràÉfcnspourparvcniràleurs charges: carîe Proveador gui cftl Adrairal diftnbucces offices plus parfiveurque par mé- rite. Tels eftoy ent les iàlaircs lors que nous citions en voyage, mais il y a quelaue fbisdn changcihent Le Conimaadedrre^r cinquante Milrcfes de f-ilaire &: en touche dix pour arrcs. Le Gordien rdfbit tous les Mois qua- torze cents Rcyfes , & deux Mille huid ccntsdc voiture, &fept Milrcfes d'arres. Le fécond Pilote touche tous les Mois doze cents Reyfcs, qui ibnt ' trois Dttcacs , ayant mcfme prit de vpi turc ode \t Gardieti. Les deux c^- penticrsq ii calfeutrent le Navire rcfolveritcfi icun quatre ducats par mois, & trois mille neuf cents Reyfcs de voiture. Le dclpenficr qui diftribuc le manger & le boire rcfoit un Milrd'c par Mois, & deux mille trois cents qua- rante Reyfcs de voiture. Le A^^rW^quigardelcspriiboiiiers, & quil^CM^- gc du feu,« de la proviflon des Sol.lats.du gaigneautant,outre le profirqa'tl tiredes chambres, & les îmmunitcz des gabclles,delquels iouiffent en corn- munies antres Officiers, Pilotes, Matelots, Canonniers, & autres ayants quelque charge au Navire. Le Tonncher à trois Ducats par nois^ & ocnte neufcents Rcyfes do voiture. Le deux Strmcai qui ont charge d'avaler k la roue le voile &l'erquif quand ilcftdebclbin , gagnentchacun un Milrcfe iMtfmoisSraSoo Reyfes de voiture» Les trentetioismatelots en rcfoivent chacun autant. Outre plus il y a trente fept ferviteurs de Navire qui tOQ- chent chacun par mois 66© Reyfcs, &1860 de voiture. Les valets au nom» bre de Quatre doivent avou- Rcyfcs comprifc la voiture. LeComiella- Utf, 8e Kshoiâ Canonniers n'ont pas on filaiteaitefténon ptos que le Chi- rurgien. LeCommis & l'Efcri van ne rclôivent point de (âLre , mais ont chafcun deux Chambres, l'une en bas du Navire, laquelle cft capable de vingt tonneaux, l'autre en haut pour le repos: delqucUcs ils tirent grandprofit. Et telles font les charges rcquifes entacondoitedoNavife. ofla noanimre cft diftribuéeefgalementà tous, chacun ayant une livre & demie de befcuit par jour , uademi pot de vin & un pot d eau, un yfrrcbe (ce font trente denx li- vres) dechairnleeparniois, Srquclques poiflbns fecs, des oignons & borre- ftaittres chofes qni fe diftnbuent à bon marché. On fiStaiiflfi piwifion de confiturcs,de Sucre,de Miel, de Refins.de paife, de pruncaux,dclàrinc,£ d autres douceurs pour les neecflitcz des malades. Chacun fe fournir d*in- ftnmenttdecuiitne : Outteceuxqaenous avonsdit, il yal'Efcrivaindu
Roy , & celui qui fournit la muntion aux Soldats auquelsladUhiblittenIc &it en mefme manière qu'aux Mariniers. Tel eft l'ordrequ'on tient ès Na- vires allantes ès Indes : mais au retour on ne diftribuc fïnon du bi (cuit & de r eau, jufques au Cap de bonne Elperancc. Depuis fe Cap jufques en Krpagnc clufcun vit de f^iprov ifîon propre : Mefmes onoediflribue plus rien auiÉ Soldats, & n'ont ncn fin on qu'ils font francs de la voiture. Ifs ont leurs bar- des au fond du Navire, & dorment fur le tillacllsnepcuventpartir des In- des fans le congé du Vicerof.eflantsobligerdelmpar deUaii le ter- ne dcciiKians. Leseiclaveapayeotvoiw^aciBbiicaaRoy.
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Defcowre £ ij d'Auril , noos gens dcfcourircntl lflc de Madère & le Port Sainâ» là ou les Navires fefcparentlesuncsdesautres &prcnnencdiverks rou- tes: chaoïn h\Smt toordevoir de devancer, ion compagnon en efperancc 4e plus grand profit à ccluy qui arrivera le plus toft ès Indes : laquelle einulaciqa rend qudqucfoisla Navigation malheureuic, le moyen de s'entrcfecourir les uns les autres c(iancollé, k»^^u'oQ fe trouve en péril de nuiâ» ou en temps de tourmente.
Ucoftedc Le 24 nous apparut la coflé de Guinée, laquelle commence au neti^ Guinée, fuicfinc dcgrd s cftcndant iurqucsà la ligne Equino<ftiale. La fc faifoyent ouyr tonnerres & foudres , avec fi grande quantitt: de pluye loudaine qu'oa cftoit{( >uvent contraint de caler voile > la chaleur qu'il fait en ce lieu e in- nippoitiible,&reau qu'on garde an Navirc devient H puante qu'on eftcoa- traintde'iê ftoupcr le nézcu la benvant , mais H toft qu'on àpaffé la ligne, cette puanteur ccfîc: Approchant pUisprcs déterre, la Mci ncrt fi fort cîrne- ve, & ordinairement y a cdic bonallc que les Navires demeurent. aucunes fois deux mois en cefte c(4tc devant qu'eiles putiTenf paflèrla ligne: laquelle fi tofl qu'elles ontpalfee. elles (ont portées d'un vent General qui cftleSiMl Lacondi- SudElt. Or h routcc|ii'c!lcsCicnncnt en ccfk* coftc cft pénible & douteufe. fte'cofte*' enviions debrtliuous le i3 degréy àcertams efcue ils que les Por-
tugais appellent ^^0//i0,quis'efieadcntenlUcean la kM^;ueurde70 lieves, fitucz à droite, du coftéde la phis bafle terre. Pourtant les Manniets afti d'éviter lé danger approchent ie plus qu'ils peuvent les coftc's de Guinée, car s'ils approchoycnt de cescfcucils il leur llroïc force de retourner ca Tortugal, non luns grand perii de naufrage. Ainfielloit advenu ànoiire Ad- mirale S. Philippe l'an ifSs. Car elleTe trouva de nuiâ entre ces efcueils cngrand crainte de naufrage. Debonheur clic cfchapaledanger,iiiaisilbf • falut quitter fon voyage pour retourner en Portugal, Or cefte mefme année que nous eftions cnMcr, la rnclme Navire taichant d'éviter les dangers ou elle s'e(h>it trouvée paravant; tint k plus près qu'elle petift la route aes co- lles de Guinée, ou la bonalTc & les pluyes l'arrcfterent deux mois. Parquojf Advi» aox le Pilote bien advifé Scdiligcnt afin d'cviter celle bonaffc n'api rocliera trop presdescoftesde Guincc, &auiri necoftoyciale Brefii,de peut de tomber en ces efcucilâ,aiii$tafchcra de tenir une moyenne route qui ieivira beaucoup à l'avancement de Ton voyage* Rencontre Lc de May ,comme nous cftions à jo lieues de la ligne du cofté du d'un Bri- Nord, nous viiuau devant uH Brigantin Francois qui donna l'efoouvante à Fnncoii compagnons pluiicurs dclqucls cltoyent affoibles de malaaiescauîces ^ ' parles vehementeschataii5qnilfaitence3lieux,acnonexperimentercii Mer&esrencontres navales. Car il y en plufieurs qui vont en Mcrlcfquels font pcuaccouftumeauxtcmpcftes, &'qui ne faventqueccft d'ordre ni de difcipiinc, toutesfois ayants dclalche quelques coups deCanon, leBrigantin fc retirant , la crainte col&« Le mefme iour fur le foir fut apperceu de nos gensun grand Navire» que nouscoidions effare fun des no0iesiàiqiid Dons eftansapproche^ trouvarmcsqueceftoicIehbvireDoniBiè S^FfailCOiSyCe qui nous donna a tous fort t^randc ioyc. Ligne £. Le 26 dc May , nous paliàlues la ligne £quino(^iale, qui divife l'IUc S.' ^ttinaâia. Thomastttr le milieu » en la cofié de Guinée'; &lors nous commençaGncs tettawi^ à voir l'cftoile du pôle Auftral, ayants perdu de vcvc celle du Nond^le Sokfl du Midy eftant au Septentrion,&le veotSudSudEftquifoufâccnce quar- tier tout le long de 1 année. Le «9 dcMay,iouidelaPeDtecoftc, fuivant certaine ancienne coufin-
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mefutelcaés Naviresiin pour Empereur, & tous lesOflidCfi changez, 5c l^'^TenCoo
fut fiitan bancquct qui dure ordinairement troisoù quatre ionrs. Mais ^^^JJ^j^ comme nous elttons occupez à ccftcfolcnnité , furvint en plein bancquct ' uneimotion , qui fût mettre àeous h main ans armes» &ycut bien cent dipeesidefgainces avec apparence de grande ciclandre,fî l'Archevefquc (br- tantdcfà Chambre , n'tuft à gr.mdscrisappaifélafediton,mcnaçant dcx- ' communication ceux qui voudroycnt attenter quelque cliofc , & oftanr à tous leurs efpees & poignards. Les priudpaux Authcurs de kfedition furent mis en prifbn , & par ce moyen on fe troava en rcpoa •
Le ta de J uin , nos ckhapaiincs les fufmentûinnez efcucils de Brefil, ce qui donna grande ioyc \ toute U troupe, eftantpar ce moyen hors cle crain- te de retourner en Portugal. Lorsaufîi nous accompagnoit le vent gcneral qui nous pouflà iuiâaesàla Rivière appcUcc ]{ione la Plata^ovi'à.'.nwç. d'Ar- gent, la ou on vent nvoraUeiekva, qui nous ncna jufquesau Cap de Boo- neETpennce.
Leio dumcfmc Mois nous perdinnes de vcvebNavirc, dunomdeS» François, qui nous avoir tenu compagnie jufques alors.
Le XI de Juillet, le Gouverneur lugca que nous cillons à (o lievcs du ^batldv- Cap de Bonne ETperance. L^Aidievelque vonlant^ue laNavire appro- ç^^'^l chad de terre pour confiderer le Cap, par abiis caulcdune nuee obfcurt- Bonne ET* tcjcllefetroiivaàdcuxlievcsdcrcrrcferrae, ce qui nous fît avoir ptur. Or lanucecftantdifTipecnous recognufmcsb terre d'un fa;>x Cap, & apcrccu- mes les crcueil$,qji font à quinze lieves du Cap de Bonne Efpcrance duco- fié de Mozambicqae, ledit Cap deB.Eilpcraoceeft à 3 f degrés de la ligne dii codé MeridionaL En ce lieu nous eauaes temps calme & l'air fort krein, l'cfpacc d'un demi iour, leqii:ltemps nousemployafmes àpcfchcr aufond dcselqueils quicftoitde dixoû douze braffdcs, ou nous piinimes de fort bons poiiTons que les l'ortugais app«:Ucnc Fefcadaâ, fcmblablc à des Merlus.
Leao do mefme mois, nous raxoavafines deredicf la Navire do nooi 4e S. François, laquelle nous tint compagnie jufquesau 14. Ce meTmeionr furent avalez toa> les vi)ilcs à caufequc le vent cftoit contraire. Nous cftîons alors en la hauteur de la terre de la Nativité, qui commence au 31 degr(5,& finit au 30 Sicù. diltantc i $0 lieves du Cap de Bonne Efperance.En ceil en- Oiverfts droitles conduâeurs des Navires ordinairement prennent confctl par en- [^"^^"^ icmble, s'ils doivent tenir Icu^ route cntrela terre d'Afriqoe, &l lflede S.^ionén ' Laurent, ou s'ils doivent laifîcr l'iflc a main gauche. Tenant la route entre Ifidei» rifle & la terre on va àMozambicque, & de la à Goa. L'aillant l'iflc à gau- che, le âux empcfche qu'on ne.puiiTç venir à Goa, mais on eft porté plus bas
ptand on ^ort à Cochio, diftante cent lieves de Goa» en un quartier plus bas vers le Midy. O'rquand les Navires palTentleCaptropcardjiln'eft pas confeillable d'aller ;i Mozambicque, car on viendroit troptard a Goa, a cau- fedesbonaflcs ordinaires encelteroute. Maisceuxqmpalfcntle Capcn Juillet arrivent a leuraife a Mozambicque, & ont moyen de ferefiaiicliir d'ean > &loifir de fè repofer dix ou douze iours. Mais ceux qui paiTent en Aouft, Ibnt contraints d'aller a Cochin, qui eft un chemin faicheux, a caufe deslangueurs & maUdics & des maux de iainbe & de bouche »aoqaels Ordi- nairement font fubicrcs ceux qui prennent cefte route*
Le 30. du mefineMois, nous parvinfinesa lahaoteordoCap appcllédif €éntntes, diftant 1 30 lievcsdelatene de la Nativité, giiàntlbaslea4 degré vers le Midy,Ia eft le commenoemem delà ronce qu'oo tioiteoael'Ifle dfi S JLaurcQtaclateire d^Airi^ttC.
A4 *
Bdcripdon de rifle de S^Laurent
tfledeS* *F *1 ttE de S. L A V appeSee de Marc Paul la ffrandel/le fie MigiS»
Lurcab I car, ^ de Theutt Madagafcar,p// /? plm^aruk de toutes les IJles Onentalesy ^ de plus ffmde ejien due que kl^aume de CafiiUe^ ou deVmugal. Elle ejl fttuet duti des co&es de CJfrique/tpres qu'on àpa/fé leCap de bonet^erâccSu lenffteur feti fefiuaii aftheesH^defr degre^Ja largueur de 1 1 degret^ |o MHMtfwr fiionioeméedit quelques unSytUea decirctdijooo lieues aJtahey^ félon d autres ^mo qui font goo ou 99ê Iteves dj^Uemagrte. . L air eji efiiméy ejhe bien tempéré^ ^ portant y a grand mnére dbabîtans qui tous fi)ntMatjmetifies.Marc Paulrariconte quily à quatreAntiens qtà* mmitkG9Étieniemiti& quelkaimdtm a$ùamtxjâuvages& dameJHquest(3 eifeaux dejkangêfirit* ESinmHtdes Eléphants^ & autres aammax nayéHti^ttne come^ defjf/rh y n an- ffjiHe quonapbelle Âfnn d fnde, (3 une autre qu'on nommeOrixi qui à l ongle fwidu. On y votd grande quantité dejerpents (3 Lei^arùyfS de grandes forejh île Sondai rouge, qui efiùeu eJUmé àcauf» de f abondance, Lamer y produit de lambrt. VtwfmUage ily croift du ^ixàfmfin/ktorgeydespmimus d Orange^ des Citrons^ & du nntreesiatmes blanches ^ routes de telle ffandeitrqu a peine uti homme les peut (errer de (es deux bras ^(3 dont le goufl èfl meiUear que des mjfres. E'Jt trndait aujft quantité de Gingembre que les haèi tans mangrnd verd lit otitjarce nuei o des n^tatsx de Sut* trey tmbi Htm ^mraat u^age. Ils ma amodie Saffran, det mix d Jtàty fiheimeol^ dhmèetmedemales. Ony trouve det Argent» Vljleeftùrroujèe de beaucoup de fieu* ves^beîIrT Fmtainrt. Il y H des hautes jort coPfmpdcs^ quels les Saraflns (3 Ethio- piens vieruient fiegpcier,y ap^temtdetOra<^l»joye^ des atcoitftremeàft dteotm • autres cliofès,
Ccftc Iflc eft diflrantc du Cap dsis Correrdes rté îicvcs, & cti à «30 en !on- . gueur, seftcndant du Midy au Septentrion: Ta largeur eft de 70 elle com- mencera xtfd€sfè& finit €nronwfmeversle Septentrion. LetlnÂIaires . font noirs, comme ceux de Mozambicque. Ils vont nuds. Ils n'ont les che- veux H crcfpus, ni fî noirs que les Morambicquoif. Les Portugais négocient fort peu avec eux, car on ne tient pas qu'il y ait entre eux de fort grandes ti- chelfes, qcii fait que iuTques â prefcm us (ont prefques incognus. ^^"^Hsde Le I d'Aouft, nous dchapaflneslescfiueils appelles ^«imt^ dl* iudia. j^gjjj Corrtfitns 5oîicvcs,fîrur7. entre l'ilîe de S . I aurcnt,& la Ter-
re ferme, eflûignr? de liflc 5 olicvcs,& 70 de la terre ferme. Ils commen- cent au xt degré &L demi , & HnilTent au 25 ik iutu du tout horrible & dan- gereux, & pemidens à plofieon navires» conuneparriailieremeotran 158; àta Navire Admiralc dnni»ideS Jaque^quieftok Vi€eadaiiraibanv«)Jffr; gc de noftre flotte.
Arriveedes ^ 4 «^'^oufi» nous defcouvrimes la terre de Mozambtcqoe dîAante Navirn i 9olicvesdesfiifiÛttcibidls,(bnsleif degré au Midy. Xe lendemain noili Mo7^,^ srrivaTniesaQtieiiyftàrentree y rencontnfmes la fufmcntionnee Navire du
nom de 'î. Jaque*;, laquelle depuis l'iflc de Madère avoir toufiours efté efcarrcc de iiou'i. LciourpreccdcntccilcsdeS- Laurent, Se de 6. François cftoy eut arnvccs au mcfine lieu. Cciks lacftoyent noUrc iiottc. Outre leP
3udles yenavoitencoreancqiita11oitcxpresàMalaca,bcuellefelonror* înairc eflotc partie de Portugal un mois avant les antres allantes 6 Indes, à caufe qu'elle à un plus long voyageà faire , mais il advientfouvcnt quelle fc rend à Mozambicque pour s'y refirailchir d'eao ^and la neccilitélere-
3ui e rtjautrement cettes quifbnt ce voyace ont.aocoidh»né de coftoyer lifle c S. Laurent à gauche. Il y avoic quatre Navires de noftre Botte à Mozann bicque: ne refloit fi non l'Admirale S. Philippe, laouelle evidant foi^eûfe- ment éviter les ^£ro/6a/ efcueils de Brefil , avoir eftéarrcitéc par labonailè qp'û faitoidinaircment au cour des coftcs de Cuince, à loccafîon dequoy
elle
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. elle ne peut pûffcrU ligne que long temps après, ficlaiflànt la route dcMo- aiambicquc s'alla rcndic à Cochin^ ceux qui y eftoyent ayants cAé vexez du Smka, & enduré diyerfei mKêres , fans patvcnir à Cochtn que deux mois flprct ooftre anivéeà Goflu
CHAtITas IV.
Annotation de P A L u fi A M 11 t •
Vf Ozatnbicque ^ te nom ^wuviÈeenPIJle Ptajftoenla c^e de MeUndè tm A* bexis^vec un havre peu fpacieux, mais affmré. Ayant à droite deiMincs cVOr de éaphalaJfShwuhe kjameufe ^ille de ^//oa.L'airay t^nures falubre^ cependanc «JWM b^eféni fm bien teupUe, à caufidfkmmuéu dtJttuttim.Aafierme' oeideBe^tittÊ^ttedeMaMnutaru ^<ntfiJ>ie3i^'TyrMtkS^^têfmyniH' •
L'Iûe de Mozamblcqile nort guêtres grandie , eftfeparee de la terre ferme dTaoedeini lieve, le rivage de uqoeUe comme celuy ><fe terre ferme va en
courbant, & s'avance celuy de la terre plus avantenMcrquc l'Iflc mcflnc du coftédu Septentrion. Au devant de llfle y en à deux autres petites nom- mées S. Georse,& S.Jaqiics, les cxtremitez dcfquelles refpondcnr à la terre ferme, IcfquelTes font inhabitées. Entre ces deux Ides & la terre ferme, on
ÎtafTc àMozambicquc , de fortcqu'on les void au Midy à gauche de Tlilc, & aterre ferme à droiâeau Septentrion, par Icquelchcmiii les Navires tieU" oentleurcourfe droite iufques à Mozambicquel'efpace d'une petite lieve, fans qu'il (bit befoin d'y ictter la fonde , car il y fait haut, & le fable du rivage ^^^^^ cftantfortaifiàvoirnyàpointdeperil. L'cfpace qui cft entre l'Ifle&la rafinnum terre ferme fcrt de pon aux Navires , lefqucUes peuvent iêurement appro- dier,&fe tenir à naieâ de pierre près de flfle, &daChafteatt. Cefte Me ediungue d'une denielievc, ayant le terroir 8t le rivage en planure& lefà* blon blanc. Elle porte des palmes & des noix d'Inde, des Oranges, des Ci- trons, & des Figues. D'autres ^iâsdelevantàpeine s'y en trouve il, & «nandàfioment. Riz» Toiles âtantrescbofès necetOiires on les y apporte des Indes. On y trouveaifcmentficàbon marché, Bœufs,Brcbis, Cheurculs» Pourceaux, Poules, & autres e^ecesdc beftail & de chair. Les Brebis de ce pays ont laqucve de grandeur H eftrange qu'il y autant à manger qu'en l'un, desquartiers. Les Poules y ont le plumagCtla chair> &leso8noirs,én forte Pooleity* que quandon lesmctfur table pour manger , on iugcroit qu'elles ont cfté pf« bouillies en encre, mais au reftc elles ont gouft, & font meilleures quclcs JJ^'J^ autres. Lachatr deporcyeft tenue cndclices, cft fort nette, & aggreable au çouft, & préférable a toatcantrechair, &pourtantdle cft pcrmi(c aux ma- latics auqiicîs l'ufagc de toute autre eft défendu par la règle des Médecins. Ën toute l lfle, ne fe trouve nulle eau douce à boiie , mais on Ty apporte de terre ferme, d'un lieu que les Portugais appeHent Cabafera: & la gardent en des grands pots de teireqn'on apporte des Indes.
Les Portugais tiennentcn ccfte IfleuneForterclTe ,quià efteparachevce Oifteio dcpu is nagucies en dix ou douze ans, (ituee vis à vis des deux Mes voiiines, ^5^""°* alcndroit ou abçndent ks Nantes* Ble eft aucuit forte que noHe antre ^ ibit éilndes> maîspcu garnie de CvBuaoh &f>ovifions deguenc» &ns
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Sdést^l ijy ayant que le Caintainequi ydemfrurc avccfon traîn, MjÎs .quandle bcfoinlc requiert tout les PoVtugais,qui habitent «i Mile & y àcn- ocntmciâagc , en nombre dcquarantc oucinquante lout au plus^fonctp- «ttsdeïcraployerftladcfcaredifCliafteau , cari! fi7«ouHeaucre{ilaced6 «Icfenfeenriile, IcrefteyeftoiMt» A» dedans dcceftcfoitereifc yaplic £eurs ciftcmes efquellcscn \m befoing on pourrott faire pwwifion dea« douccpournn An. D j nombre des quarante ou cinquante Portugais fub- „ - meatioimczlbnc aufli ceux qui iont néi éi Indes-de geaccationcncileejqu'oa 4e m!^ appelle Outrek^pekâyaoaceftelfleqotifecemtcàbtticsd'^.. Mo|tBii iitatii <3qiicile$& tieiineiitlei Negresnaturels du pays qui iônt du vndfmc •couleur qui cctnc qui habitent es environs du Capvcrd , en l'IfleS. Tho». mas, & par toute I Ethiopie. Ils obciflcnt aux Portugais. Aucuns d'eux Ion de lu icctc de Mohuiacib, ay^Rts elté gagnez parle comacrce -qu'ils onc caarœlesTfKCstt esvir«» delà Mer rougédevamlavetiiie-desPoni^gai^ <x>niraeencôref aaiotud'huyic lcuigdela<oftèqui tendvers laMcrruogé^ il y en a beaucoup de cette fede. Maas ceint qui habitent depuis Mozam- trtcqucjuïquesau Cap de Bonne Efpcrance n'ayants en nulle communica- tion avccles MahomctanS} rca^nnent encore IcursancicnnesmœurSa Cac .i$iôntdiitoiitBarliares flcdavagCB, |4usf6nflilables4uxBcftesqu'atBlianiH mes^ns Luy & fans cog^oifllkBCe4lcÛicH.£tquant aux Infulairesoiitre lec Mahomttiftes Uycna-quclqnesiinsqtiiront Chreûiens , & autres Pay en». Ifs vont tous nuds,leshommes n'ontque le boutdcieurs parncshonteulc* couvert dun linge. Les^emmesont la moitié ducorps couverte d'iui groû éa^ de-coran dcpaisia poinftiiociulqiiei à aûaiiliê , iguam i ccisqui de» iBiMrenc cnterrefeone » is vdiiteiittereQicBt aud^ ayant» kfàasimtwm^ gOBgnccouvcrtc.
Les Portugaisqui fcticnncntcn l lflctjnt commerce ayccles habitant 4e terre fcrnu: es plustoroUicsboursadcs, comme à Sena, Macuvva,Sofi;â% Cvama » & aimes places» lelqocbdîtfîâienrprefqtfistoi^^ SBoeturit, «nt divers Hoyaum es, ont coetiaulle guerre coacreleurs vcdfînsi» fê prennent ôc fc vendenilci unslesautres. Aucuns fcMît mangciars de ^air lïuraainc, comme ceux de Macuvva &autres,ds vivent la pïufpart de chaffe^ & dcchalr d Eléphants, quifaitque de ces endroitsla provient ^antité d'y- Voire, n y a peu de loyauté en eux,'parcequ*tla*oiirmiflei!eligio«i,€cauiie depuis q iatreou cinq ansils îontfait paroiftre aux Portugais aucuns dtit -qud» fc fiants en la liberté dont ils avoycnt accounumé de négocier svcc eux , furentpTT eux àlïmprovidre meurtris , ocpcrimentansic iraidulcus _ naturel 5c malin courage de ces Nègres. ' '
<^?i^f^ Laibrme de gouvcrnemew dont dgatletTortaph eoceftelfleefttdle: ment de ^ La charge de Capitaine^ de Commis, & tous autres offices fc tenaioencM ^02*1». bout de trois ans par ordonnance du Roydc Portugal, qui y avance ceux qti onteftc employez en la tlottc deslndescnrccognoiffancedc leurfervice, outrele ûlalrcdicfquelles charges As émirent bon profit vivâs & negocians à leur volonté. Le Capitaine (w tous fm bien fes anires. H y a un antre Oia» . tteauàSoffaladiftant, de Mozambicquc cent & vingt licvcsversîcCapdc Bonne F/pcrancc. Prcsde ceChaltcaulbntlesMincsd'Or de Monoraotapa; • en laquelle Province clllclac dou prend iàfourcc le Nil, & le fleuve Nodr, appelle Cuaraa qui le vicut rendre en la Mer entre Soi^lala , &Mozanibic- oue, aïk&Uon duquel oa trouvcde l'Or. En ceftemifaiiere deMonomocapta ily en a en aboadance,&$ytrouvedela poudre d'orqu'ils appellent Botonn Cam mk & Ouro Po, qui ctt mcme comou iàbile» Je l'or de ces jaacs le |Aus£n -quOe <iuCaf.ir«i- trouve en levant.
^bioiuê £ticc Oiaftcau de Soifakfc tient le Conuais du Capitaine de Morain- ^SsSS. bicqps s 9iâ envoyé ttoisou ^Batae fiHitooi les ans à Mozainbioque det
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i .
nDeJcr^tiott de ^îoT^mhicque. |f
bntcatix appeliez Pan?am,(y.\\ vont de long de h coftcportans de l'OrauCa- pitaine* Ces bateaux font tait de bois léger , & liez de tîl, (ànsqu il y ait dou nifer. Dc$tnîfiiercsdeSofiabne font goercsdiflantescclles qui font es en- virons d'Angob de l'autre coflé d'Afrique , la dilbncceft d'environ troii cents licvcv, & fouvcntles Ncgrcs d'Angola viennent a SoffJa par terre. Ces Ncgrcslbiu Gensfbrts& robultcs. lly cna aucuns qui en diargent <fautresiiifle«crpaiiles , 8t font accouftumezicetnv^l,&apoiter autres pefantcsfarJcauv, f.iifmr oc.ivrc dcchcv.uiv ou d'-iTm-s.
Poiirrccoiirncri mon propos, le gain qui revient au Capitaine de Mo- zaml>iajuc en I cl^jacc de trois ans monte ordinairement à la (pmmé de trente m- de Wo- milleDticacs, quiiîfntneut tonnes d Or. Ainfi nous l'alïïUra celuyqui y zimbicqiM ( j'oiu'CT.ioit lors que nous y eilion!^, qui 1c nommoit Nunno î 'el'ro Percîra,l,L\- (jiicls rcvenuiluy procèdent prmcipalL-mcnc de mines de Soôalaf; Muno- motnpa. DeMozambicqae onpotteéi Indesde l'Or* del'Ambre gris, de ri .bene 3c de l'Ivoire, dehauffioa cmmenebeaacoi^d'clclaves, krcjucis font fort rcqiiiî es Indes , comme cftans propres aux plus pénibles &rordi- dcs ouvragcsàcaurcqu'iislûrpalTcntiousautrcsenfcrmete'de corps. Onnc Tf»^pM"o naviçacdcMoMmbicqucrfsIndes qu'une fois Tan, félon que partout le le- JJ'^aî^des vantUDWigation à un certain temps, &lcsfàifons y fî>nt réglées parles vents, iwle»! * Le vent propre pour aller de Mozûmbicque ès Indes (buffle au mois d" Acuft • jufques à la mi-Scptcmbrc , i l aide duquel vcni on fait le voyage en trente jours. Depuis ce temps jufqnes en Aviil les Navires demeurent ès Indes , &lor$vicntl autre temps que le vent eft propre pour aller des Indes aMo- zambicquc. Parainfi tous lesans une Navire va és Indes au nomdu Gou- verneur. Or nul n'eft rcfeu au commerce fi non ceux qui ont Femme & dcmcorcàMozambicque. Quantaoxnon mariez le Privilège du Roy ne permet pas qu'il» y demeurent, depcurqucllflcne vintàcftrcdcfpcujilcr. Par de la Mozambic bien avant en Pays, cil le Kovaume du Prefte Ian> & Li cuntrccdes Abcxins» dont cft dénommée la CoCced'Abcx qui s'cftend de- puis Mozambicque jufquesdia Merrougé , liquclle ed: aulfi appellcc des Portugais Cofte de Mclindc,du nom d'un Royaume &d'unc villcqticcft en CCS quartiers la. Le Roy de ce lieu à rclcu par ci devant les Portugais en Ion amiud, & leur eft encor ami k prcTent. Nous arreftames quinze icars à Mo- zambicque pont nous rafrailchir , &pour voird'cau&chofcs neceflaires. Maislciciourcn ce lieu fut malencontreux àpluficurs des noftresqui y fu- rent raaladcs,& aucuns dcfqucls mouiureni,nc pouvaus porter la vchcmentc châîetir, & incommodiié «feVair.
»
LE 2o d'Aouftnous fifmcs voilctouscnfemblc, au nombre de quatre Navires de nciftrc fiotte,&:unc deZ^ow Pc^roiéCaJho,iJ,ap\taxnc dcMo- zambicquequtav'oitachevcibntcrmedc troisans, enlaplace duquel cftott cntrèle iûfnommé Pcrcira . Le dit de Caftro s'achcmtnoit ét Indes nvccfaFcmmc&fcsKnfans, fuivant l'ordonnance du Roy, qui portcquele terme de trois ansqueduxe cède charge, ceux quienfortentluyfaccfervicc troisautretannèesàlearsdcfpens.à ladiilcretiondu Viceroy des Indes avsnc gne pouvoir retourner en Portugal , n'eft qu'ils obtiennent patentes da Roy, parlcfqucllcilcurfbitpermisderctoumcrplustoft , ce qui n'advient
Sue rarement & par grande &e(paciale faveur. Onnepeutauirts abicntet es Indes qû'avee li(!enceda Viceroy » 8c effc çeft ordrefoigneafèment ob- fttvé.
,^ Lea4 d'Aoiiftauiii»tio,nx>iisdc^onyttfii«deaxIfles>àa^
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& Don lumdtCaftro. Comora eft d iftante de Mozambicque 60 lievcs au Sep* tentrion,(busronzi(.Cné degré du cofté Méridional. Le terroir de ccfte me cft trefhaut, icaufe dcquoy nous ne !c pcrdifmcs de vcvc de tout ce irur I î, combien que noftre voyage s'avaniâit bicûfort. Cc mefoiciour noitre ÛoHC s'cicarta comme paravanc. Vinedela Le $ dcSeptembrenoos pallàmes de rechef la ligne Equinoâtale qui coftc de traverfc la coftd d'Abcx entre Melinde & Brava , villes fitucts enccftccoltc, Meiindc, ^ diflantc de Mozambicque 230 lievcs au Septentrion. Depuis ladite ligue jufqiics au Cajp de Guardafu fituci'oûs Le douzicime degrd au Scptcn<- triofi biivant hmcmiecofte il y a 1 90 lieves. Lelong de ccfte coftc entre MtiEanibioquc & le (ùfdit Cap font fîtaees les Villes de Quiloa, ancienne^ mcntRapta , Monil^arza qui eft en une petite Iftc de mt-Hne nom , & à un havremuni de dcuxChaftcJux, Mclinda, Pava , Brava, Magadexo : chacune derqucliesVilleslait un Royaume iôus la Loy deMahomcth. Lesliabitans font de couleur oUva(lrc,a]nuitsladievelurenete. Us ufcntdemeime policé & forme de Gouvernement que les Arabes & autres Mahometans. Le Cap de Cuardafti fait le bout de lacoftcdc Milindc. A 2c lieves dcccflc poin(ftc Ille Sdco 3u NurdEltcfti'liledc Socotora qui produit le piusieime , folidc &meil- tora. leur Aloes do monde lequ el ontranfporte en tous endroiâs. Environ ce • mefme Cap cft l'emboucheurc du Golphc de Alecca ainfî appelle du nom de Sepatchre Mccca Villc d'Arabie cclcbrepourlc fepulchre de Mahoracth , duquel le de Mabo- corps eft en un cercueil de fer eflevédc terre parle moyeu d'une voûte de |Merrçd'aymantfouslaque&eileft , laoolesTurcs & Ethiopiens vont con* rinueUement enpecerioage poarle voir. Ce mefineGol^me eftappellé la Mariwge Mcrrougc, nonqucl'cauy fbit rouge, mais paurcc que Icsmontignes delà autour lont de Marbre roip^c, &quc mdincs en quelques endroids le fable y cftdemcfmecoulour. C cft cette mefme Mer que Moyfeavcc lesEnfans d'Ifracl pafTa i pied fec Depuis ccfte poinfte de Gnardatu jufques i la Ville de Suâj, anciennement Arfînoe qui eftla dernière, & qui eft tout au bout de CCGolphe, laMeradelongucur 3<5o lievcs. Depuis Sues jufques à la Mer Méditerranée il y a 90 lieues. Ceftc Mer enfon cmbouchcurc Se en plus grande la^oeor «40 lieues,en quelques endroits eSe eft plus eftroire. EHe contient beaucoup d'Ifles. Es environs de Sues au Septentrion elle regarde l'Arîbie déferre, de l'autre coftéau Midy elle a l'Egypte qui cft arroufccdu Nil. En fa dcfccnte vers la Mer Indique:ellca d'un ccfte l'Arabic hcureufcj& il l'opponte les Abcxins,defquels le l'rete lan eft Empcreu r. Au bout de l'A- rabie heurculè à l'emboucheurc de la Mer rouge, les Ponugais ont en autres fois une Fortcrcfre appcllce Adcn,maintcnant en la puiffanccdcs Turc$,àk faveur de laaucllc ils viennent fouvcnt de Sucs la ou fc font les Galères, & defccndans la Mer rouge courent acefcumcnt toutclacofte de Melinde.
Apres avoir paflé la ligne, noosvifhies derechef l'Eftoile du Nord que nous avionsperdudevcve depuis rifle de S. Thomas. Depuis lequatriefnie . de Septembre iufqucs au fcptiefmc fut vcve des noftrcs la Navire deS.Fran-
/fois. treiziefme du mefme Mois nous apperccufmes celle de S. Jaques, mais elle s'cfcarta de nous , fans avoir du moyen de l'abboucher*
Le 94* de Septembre nous vifraes parmi les ondes grand nombre de Serpents, grands comme Anguilles. Nous vifmcs a:if!î certaine autre cfpc- cc<\ -: l'oiilonsàtrcaiilc, que les Portugais appellent /'wt','nsy pource qu'ifs Siçne* de i^iii mbientàdes demi Reaies de Portugal. La multitude cit cçspoiffons cft )a ( . (le ^ un figne évident qu'on eft près de là ct>fte des Indes* Comme auifi'de fait deslades, peuajires, la terre nous apparut; ccqui donna grande ioycàioute la corr^pa- gnic. Frayant^ icrt(5 la fonde fur troiivcci.ili.uitcur de 47 brafTccs. Celtoit ta terre de Bardes ficuce à l'cxcrcmicd de 1 euiboucheurc de la. Rivière de Goa,dcfquellceUecft diftaotc trois lieves. JLcs Naviresdes Indes iettent la
leurs
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'%4rrheédeUfl(>tteàGoa. l"j
leurs anchrcs , Omettent bas leurs charges, lefqndles par après on tranf» |)ortc en la ville en petits bctcaux. Noftrc Nav)rc movilla auffi l'anchrc sa mefme endroic , car il Faifoic calme, &lamArec eftoicbaifc , coutcsfois fiospenl, d'ttmnt^lefbnd y dt pur & propre à ancfarer. L'Efté corn- mençoit lors en ces quartiers la.
Lciour fiiivantii divcrfcs petites barques qu'ils appellent Almadies approchèrent de noftrc Navire nousapportant du pain , desfruidb &au- ' tre viâuaiUc , & ci^oyent conduites par des Indiens aucuns dcf^uels e- fioyeoc Çhrcftiens. Pareillement nous vint abborder une Galère pour reçevoir l'Archevefqoe qui alla prendre terre à Pangin lieu Htué uir la Rivière entre P>ardis& Goa , laoulny furfaidl graticux accueil de toute la noblcfTc & du Viceroym fine nommé Francilco Mafcattn^i. Les prin- I^ifcoune cipaux de la Ville le rtquircnt quil vouluft demeurer la dix ou ^iouzc J^^"*J^*** ioars en attendant qu'on luy préparait l'entrée en la vQle telle qu'il me- Budcsl ritoit. Cequ'il Icuracco-da volontiers. Le mcfiDe iour apr js midy. nous cnrrarmcs dans la rivière & vmfîncs fur^ir en la terre de Bardes ayants a- chcvé nodre navigation en ç nioi-«& 3 lours depuis nollre départ de Lis- bonne, y compris les I f jours de noUrcfciourà Mozambicquc, qui cil un voyage autant brief(|Ehenreuxqu'oncquesaitefté(ùiâ» niauparavantni de- puis*
Le 2 2 arrivala'SrâviredeS. Jaqucs&tc lendemain celle de S. Fr. nçois. En noftre Navire eftoyentmorts trente hommes , entre icfqucls y avoir Quelques eiclaves, & un Alleman autrcsfoisdc iaaardc duRoy U Lipa^ne. FreTques tous s'dlojfent &it fîdgncir ayants cfte atteints de quelque ma^ ladie. Ce font a peu près tous ccttx qui mourrorent en tout le voyage^ Dix ou douze ans au paravant d'onze cent hommes qui accompagnoycnt {çVxcfiroxJiuy Loren-:{o Datavora zWmtéi, Indes , iineloudaine naïadic en avoir emporté ncufccncsavant quiKarrjvallentà N>uzumbicquc : UmuU titudeayantcadè la contagion « àrailbndequoy les Navires y vontmaitN tenant avec moindre nombre de gciu > 8e encor à peine peut on evitci^ finfcdlion de la puantife.
Le 30 de Septembre, Monficur l'Archcvcfque fut rcçeu à Goa en grand p^^^^^J^^^ triumphc& magnificence , & conduit au Tciiiple par la Nobkfle & par le qu^^Ck,^,^. Maaftrat en belle foleniiitd>8e delà après divciiès cérémonies ufitces* mené en ion Palais prochcdu Temple,
Le 2o de Novembre , noftre Navire Admirale de S. Philippe arriva à Cochin après beaucoup de paacs âcincommoditez, ayant cltiîkpc mois & douze iours en Mer.
Ledemteifda mefiAe mois il y eut des Navires qui partirent de Goa tvenantlei^rroute verslacodedeMalabar&dcCochm , pot» aller en ces lieux la prendre charge de poivre & autres cfîiiccn es. Il y enaaucums qui reçoivent leur charge autour delà cofte de Malabar, à Onor, Mangalor, Cananor,& autres henjt , autres à Cochtn, tellement il y a touficurs deux invires enceftecoAequi (ecbargentde poivre. Cocbineftdiftantede Got 9o licves au Midy.Lcs navires defchargent àGoa dematchandifes de PortUJ gai, car les Marchands Scradeurs font la leurs demeures. Puis elles vont Iç longdelacofte & prcnncntdu poivre.La cbirge de chafqiic navire eft ordi- nairement de 800 quintaux de poivre,poids de Portugal. Le quintal contient ' 118 livres. Fuis e&es viennent à Godiin, la ou auflî les Faâeursiê trouvent & y reçoivent charge de CalTe de deux de GirofHe & autres efpiceries.
L'an es mois de lanvicr &Fcburier, quelques Navires partirent de Cochin en Portugal , efquelles mon Frère s'embarqua fa charge requé- rant qu'ily fùft. Maismoy iedcmeuray àGoaau logis de Monficur l'Arche- vefqac , eniBtendond'appreQdieàcognoifttelcs mœurs des Indes , les
B cooAomes
eoiiHnsBièscles pays & deshid>itans les èfpecfcsdesfruids^ it qoâlité ééi' dipeceries; Jeteprdcnteray roigneufeinem enftilenmple.âcà la vérité ce que i'enay veti moy mcrnie & ce que i'enay apprins de gens graves & dignes de lôy. T a hautifc de divers peuples & pays m a donné grande en- trée àla cognoiiiancc de ces chorcs* Caries Portugais ont preiquestout Veu & couru. Mais avant que (Tclcrif e lesmttuts des Indiens , leuts com- ihel'cej,le^fiuidbdu pays & autres chofes, convient premièrement repre<» fcnter hfîtuationdela cofte Orientale, laquelle s'eftend depuis Aderi prc.s de la Mer rouge iuiques au Royaume de ta Chine « & compieocecoos par û doftre narration.
*i>efmption de U coHe de C Arabie Heurcufc, qm scfiend le bng de U 4Mer rm^i ùtffiei à tljk ^ Cbàiloa* ftOrm^
Annot. du D o € 1^. P A L u D.
. . »... , - . - • :
befcriptia À T>tnefi lapkiforte& h phtsheOevilkde tJràbieHettreufe.ftueeenunevn^e^^ , «tAdeo. fermée d un des ca^c\^ de fortes TmtrailleSf &de t autre de montaçnrs fur Ufquellet ■ fi voyent cinq cha^}eaux efqtulsont fût garde à caufe de la multitiSe des navires qui vont & viennent. EBe contient fx nùUemai^.Les Perfes^thiopienijndietufrttrce y nemient^& kimmme /y ejafeecréruurtmftdemaSàtéui^detciMktarsexuffî^ vetmimr.A uniecl depierre delaFiBe^aunemntoffteitoeeÊm Ch^eaùouUGou- verneurfditfà demeure.Cefte l^ille rfhit iàdis enterre fr'nrrtaà^tmu^fmr ittdffjbir iies hommes le lieu de fon effete aejlé réduit enferme d JJle,
Adpft eft affife en Icmboùcheure de la Mer rouge du cofté Septen^ trional au rivage de l'AfiatMe h^reufe, foixantc lievcs plus avant en de- dans cjue le Cap de Guatdafu. Blcedfousle ij degré au Septentrion. £c delà iacofle s'eftend au NordEft iufquesàla poinâe deRofàlgatcqui eft fouslc 22 degré, &faitle bout de l'Arabie Heureufe vers la Mer Indique . & eft diftante d'Aden 240 lievcs. La ville d'Aden eft près du mont Dar- M'ontd'Ar fura qui n'eft que rouche & n'eft arroufè d'aucune pluye. Les habitans de n'eVaîi^ '"'^agc Anbique Ibnfde ébofeur ofivaftrcà peu près comme les Abyf- ië4e|iliiye ^"s* De ce pnys ont emmené es Indes de fort excellents chevaux, il four- nit auffi de l'Encens, de laMyrrhe,du Baume, & duboisqoi porte le Bau- liie, des fniicts, delaManne, U autres drogues odoriférantes. Ilstiennenc ta Loy de Mahômetfaiiiiyant' la doâriue des Perfes. Depuis la poinâe de Rofalgate la cofte s'eftend en dedans au NordOueft iufques au Cao de Moncadon anciennement Alâhoralalonguer de70 licves. Ce Cap eft vis à VIS dcrifled'Ormuzfousfeiédegré. Icieft lecommencemcntdu Coï- phe dcPerfc: & l'Ifle d'Ormuz d'un cofté regarde l'Arabie, & dciautrela Perfe au Septentrion. Elle à 20 lieves de l argeur. Depuis le Cap de Mooci- don an dedans du riv^e d'Arabie iufques à l'Ifle fiarera on conte 80 lievea. Cefteiflceftfbus le 26 & demi degré. Le Capitaine Portugais qui fair fa rc-
PerlrsO ■ ^^^"^^^^''ni'^'^y -^'o" '^^"^'^'^^""O"^^" Koy- On y trouve les pluscx- ^^y^quifcs perles de tout Ui^evant, qui font proprement celles qu'on nonuDC fè tnwfciK Pertes' Ortêritaf es.
Au dedans de la mefme cofté d'Arabie , tout au bout du Golphe de Pcrfè, eft la ville de Balfora diftante 60 lieves de l'Ifle de Barcn, fous le 30 degrd. Flic eft célèbre pour cftrcfitucc à l'embouchcure & rencontre des deux âcuves Euphratcs&Xigrisquiicdeichargemau Golphe Pcrfîque.
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La cf envîrons'paroiffent encore les traces at mafurcs de
fc Citrf de Baby!onc,la ou aufïi/clon l'opinion des Do<acurs,à clic le Para- Babftooei 4iis terrcibe. Depuis h Ville de Balfora le rivage s'cftend au Septentrion vefslaVi]lé<fOnBttzqiiieftftNis l'EiiipiredePaiè.CeGo^cftUirec de 40 licves, & contient plufieursliles, etocfelelqaellcsiièvdklcreinbùixEfenie
la célèbre iHc d'Ormuz la ou les Ponugais ont un chafteau, & habitent tatr ilez avec les Infulaires. Ils ont un CapiGnoe&tacrcs Officias poujr trois ans comme ceux de Mozambicquc.
CsAflTEt Vlé
ORmut efl iine lûe & Royaume qui eft auiourd'hoy fous la domina* cion des PortugaiSj&leor paye tritwt.Le Roy y feit encore a j>refcDt fa demcure,mais hors la ville, vivant ala MahomctM]ae. Les liabitans fiiot blancs commeles Perles* Ils retiennent cefte baflm coattumcque cc- luyqui eft efleu Roy, faitcreverlesycuxàfesfreresArauxsutresqui fcntdc (âng Royal , & en ceft eftatles entretient de licieufcment toute leur vie, afin d'Ônm» de retrancher toutes occafions de guerres Civiles que laialoufiedes parents de faire pourrpit efiaouvoir. Car ik ont une Loy irrevocablci nul aveulie ne penteftreRoy. L*Iflen*aqQetroisUeves*dedrcuit,eftpî«rreoi^ftniboteu-[cur» p*». le, & du tout (Icrilc- Il nV à nulle eau lînon lâlee, les rochers mefmes y fi»nt«M^ ^lez, & le rours des édifices y font conftruitsde Pierres lâlees. Il ne s'y trul- vcni herbe nifruicl^, & f;iur qu'ils refoivcnt toute leur viâuaille d'Arabie dePcrfci U de la Viiic de bailora. Mais lafituation & commodité du lieu li ^e toatét chofes y abondcnc , & que grande nhllôtiide des nparchandÉ y fréquentent. Car ceft un lieu deniifdid8cEAapledePerfe^d'Anbie»de Turcquie, de l'Inde, & de tous les pays circonvoifins. Le plus gpnd nunbre de ceux qui y négocient eft des Perles , Arméniens, Afiatiques , & Véni- tiens , qui y font grand trafic de perles* On ks y apporte do Indes , 6c ifOnittiz on les porte è Venife par tcnvk On yportc wA «itres Mai- chafadi^de divers Ueiotsaftavoirdes pays de Perle, de Coracon êe de Dias» des tapis trefexcellents, qu'ils appellent Akattffes. De Turquie , du Ca- melot de divcrfc forte : d'Arabie, des herbes & drogues Medecinales, afca- voir du lang de Dragon, de la Manne, dclaMyrrhe, de l'Encens , & auucs choies. |>e Aarefii on y amette dcsdievaux ; & dhrerfa Peries Onenialer étI49(mitUi qui eft un port entre la poinÂcde Rofalgattc,& cellede Mon- cadon au rivage d'Arabie. D'Ormuz on porte és Indes grande quantité de raifîns de paflc , de dattesde divcrfc forte , & de la Marmelade. On fait auflfi à Ormuz grand & fruâueux trafic d une certaine efpece de monnoye nom- vAlmms, UfiMinecneftlonsBefiaiffiuttecommeeAdeoibfanchesûa fi- lets d'argent, marquée de ceitwis charaâeres. Ceft par fin argent mon- noyé, en Perfe en \m lieu appellé/.tfyy , eu fi grande quantité qu'on en fait prand vtita^ dcentiie on ailcuid profit dslades» ouil eft de grande va^ leur* ■
• Of la canlc de cefte grande freqaence oe Maiicliands à OnboE eft telle: Çamanes* Tonsles ans il y à deuxtroupés quifinit le chemin de terre. On les a|^ ^^^^ pelle Ca^$o\i Carvanei. EUcyvicnncntd'Alep Ville de Syrie diftante trois c journées de Tripoli Viile aifife fur la Mer Méditerranée. L'ordre que cefte troupe où Caffilc garde eft teU Tous ies ans és mois d'Avril & de Septem- bre, cochoifitiu CaiAm MCC quelques cent îaottB^^ W fom acoite • jr--.. T^^^ j -1-
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àlâCàfi^ialqiies à laVitdc Bflfiôia , d'onoa vîi pàr Mer iafijo'és à Or^
mai. Lorsque la Caravanne doit partir fc trôuvc prcftc grande inulutude dcChamV.Hix , Drx>imdaircs& Chevaux, 8:^ielqudois nombre de cinq ou (îx mille hommes entreprenans le voyage. Ils tiennent tel ordre en dic- roinqm ferotc uneaimee. Deux (ê mettent fiiron Chameau, accommodans leur bagage à fes deuxcodcs. L es laniffinres font tout devoir de g^antir les pafTagers contre les courfcs des Aiabcsqui adonoezaopiUagCyiDetceiit (ou* vent les voyagcrs en grand peine.
Aonoc» duDo'ct» pAtaii.
; vo* ^ F. fiefl pas d'auiourd huy que les yfraèrs forif mejiier de voler les pa j]ansjls ofit ce- Jie cor/jh/me pajfé pluf/eurs Jieclcs, me mes loir^ temps avant la venue de fh/^j'l d.t
Arabes ' leuis de
' efiontcjlé uoteo^. Ceque lePropete lercîme^cha^.^.v.x* tcjmû/gnc cncetnots.Lcie tet yeux umjiértmo^^ebre^tuutemùe* tbamm&âdefert^ Ut Bergers
iiÀnHÙK tu tu rempli le pays de ta patUard/fe &déta wtdm, Uite fimioÊtqtitmu nvcms rrKcrntrépltiJieursTni!liersd\'frabes vhiints nàfeiableTrietUendes cavertieSy ^ pay:i'j des jtdh'ons du totitjierdes^ mmintskurs Cbatheaux à t extrême chaleur de So- Leil^errants parles defèrtSy vivants de vol & depraye^ Leur nourriture le maùeur fa!n^ifîhàymfjntgt^4ÊX€kità iwc tk têfienttdtCbanmuxfe^ attS^h lUvtvhUrauffidfiaia &(kMrde C/jameauxt autnt^kefdândt, fwrkt^^ nenunmtcepiaffnttdliimmpnAkt &ih9P^t%
£n <]noiie f A Caravâiine demeure quarate iours à paflfcr le dercrr)& par le chemin manière | dctTois én trob 00 dequàttecnquatre iournees fe trouvent des puits nifonilc 3vecdclcaupoUrabbre«vethoimi!ea&bcftes.lbyaauflî beaucoup voyage, de V ivandicrs qui fuivcntccs troupes, &: ont à vendre, miel, dattes, Brebis, poules 5c autres chofcsrcquifel pour le manger, chaquc nuift tousrcpofcnt en dc^ tentes, faifant bonne gtf de. Ainfî ilsarrivcnt à£<^t>r0,[ialiântspar Ba- t^lotie ^t^^urd'huy appclïg»1hwgiwfcrraeautrtt lien» ^cupL reDbfcàt quelques jours à Baflfore, ATSd'teinpsdeleurrêtours'airiçp^Jcntpat trou- pes eh ccftc mcrmcvilk', ?r reprennent la route d'Aleppc. Delà vicn't qu'en ces pays la >l y i rQÎIc frequclKe de marchands, & de raarchandifes , ce qui apporte grande co*îitii94it« aux •w>yages^& à toutes nations, llny àqqelc;» El ^2,wm ^tii^»àt4Qtf^'llilfi0â»dQ crEfpagQo^ il n'«\pÇff 'mis de faire ce voyage, n'cftqu'ili paflcnt fous le nom de Franf«s,VencO<JW^ on Anplois,! -rqucUcs notions oritlcun Commis &Fa<rteurs à Alcppc^coin- me aufii aTripoh la ou fc chargent & dcfcliargentnavircs,dont les marchaii- difçs fe tranfporttnt par terrca Aieppc, & réciproquement U'Aleppe^ Xri^ poli, avec graiidc8lmBiuoiteaE&-Pnvilcgcs.du,Turc» Merveille Orpuir que nous fommes fur leproposdesTurcs, iencpois paiTerfiMis ïiïïr ^'^""^ gentil expédient dont fc (cd l'Empd-eur des Turcs pour eftre ad- rouvcHes vcrtl cn biicf de tout ccqui palic en tant de divers ôçeflpignez pays qui font des fousfon ErajTii c. Ceft que par toute la Turquie on noi^rritdcs colon^bcs coftMnbes. aonncllés on met des anneauftiiat^edfct&énies por^ 4c BafTora à Aièppe '&a Aleppeà€ontotinopleîlbreciproq^toB^nt: (S^i^ndU^ jerc- quicrr, on attache à l'anneau une lettre, & laiftc on voler la Colombe, iaqpta-'| kni iin vol ifnel ne faut pas de retourner à fon gifle au lieu ou on fattcnq, ' \ ; faifant ofîicc de mcllàgerc,& expédiant un millier de lievcs cn peu dç tp^ps- l'ày Vcti nioyinerihe une de ces oohmibes é» f ndes chez un Y enitiéô mieii amy qtiirayot0âilpportee!{u)iirton«ffleiv«iiiit£ * ■
Pour revenir-.! noflrepropos Ormu7. oit côntcc fou- îc 27 dcgrtf. Epi temps d'Eftt-lc Soltii y clt fttirdcnt que les gtns y font contrains de pren- dre leur repos en dc^cuvesdc- boispicine4;vif «u* ay^ iêuieinsmja ceAe
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tâc)iorii tout !e côr^î demeurant en l'eau. Les couvêrtbf ps des baifbnj y font plates* avec fourpiraux pour recevoir rair& la frailchcur comme au Cayvre.IlsontauiTides^toiavmMir qui finit ceminsinfirumcnts pendus en l'air cfqucUrcfailânt donner le braii(ktfsfoiiC da Ventqi^lcsnfiaù^ . tndme cficâ uTeot dcfvcotoÏB.
Annot. du D o c T. F A LU o»
T £ Cayrea des J/auts édifices àveccmvertttres^ aakrieseminêtespwaviiirhmAre CrtreviiJe
n-iterl ardfur dt Soleil. Au mîbeu de la maifm y h dfsoranns tuyaux df la hau-' ^ ^TP**» tem i-k <ux coudées qta s ejlendent du cojie de àejfteiurim ^our recevoir le vent (S amfi fejpardrc pat tmitek miifm,
L'hyvcryeft tel qu'en Portugal. L'eau qu'on y boit cft apportée de tcfrc fetmc^ ôc ^rdee en [xjts & dflernes. Le Chafteau au(fi en c(t pourvcu pour un jUi.oa<Ieaii comme celuy de Mozambicque. Il y à aufTibn l'IfledeBarcm certains hommes qui feplongcntau fond delà Mcrla hauteur de quarrc ou ^^'"««1- cinq bralTbcs, acdcirousicauûlectrouvenideladoucefortpurcôf falubrc, ïe*,^J^5 & autant ag^rmble au gouft que Peau deFooiaine. A Ot-muz cft ordinaire dt i Vau certaine maîadic de vcrsqui s'cngcndreni és jimbe^ hcaufc dcquoy ils ar- rribucnt à l'eau qu'ils boivent. Ces vers font comme cordes de luih, delà ' longuet de deux ou trois aunc3> On à moyen de les tirer peu à peu en les ÇDtoftillant dTun petite p!*ime ou d'tm tovaade Mille à roefttre qu'ils monfttent dehors : mais s'il y à de h difficulté à les taire fbrtir, il fautadvilci de lier d'cxtrcmcnt la partie qu'on à peu ovoir dehors, & oindre l'ulcere avec beurre frais nonfalé: par ce moyen ou eu vicntil bout en dix ou douzeiours* QSf fi par fyxte (Tadreflé du Médecin le ver vient à efire coupé, la îandie non Anagianda douleurs en devient cnfleede cmbnlcc^
Annotation dePAtuPANui<
1^ E tes vers fiàtniatàmAt^^hiiranim en fm pracUque^ (e/nuU. En certain i lieux naifjrnt de vers entrrla peau tSla chair Jliupuïk maladie efi appelle e mal deBœuft^ povrce que les Bœufs en (ont fouveiU pexe^. Or ils vont bien avant, ef s^eflendent fous lttfe<ustjufquttà €efsUlsyJacentmto«rtÉr** Lammdmd' enguerirjej^ dépurer k
Il yavdit un habitant d'OrrauznouvelIementrcçcu en fcrvicc au logis de MonHcur l'Archcvclquc: qui tira en une fois quatre où cinq tels vers , aiTer- mantque ceftoi t un mal tout conumin en fon pays.
Apres le Capitaine de Mozambicque il ny ànul en toutes les Tndcs qui Moyé que fcce mieux fcs befongncs ôc qui gagne plus que ccluy d'Ormuz. Car il '''"P '«Ca- envdycfcs Navires a Go3,Chaul , Bengala, Mafcatta, & y fait vendre fcs 5'om« denrées avec defenfc que nul n'ait à vendre aucunediott que première- pow iTcv ment la Marchandifedu Capitaine n'ait efté vendue , non pas qucl'cdiddu 'isUr», Roy porte cela , veu que tels monopoles ion t cxprelTcment défendus , mais i1senfbntàfeurvolonté,parunelicencequ'ilsprenttent(è voyants fi ciIoi« gnez du Royde&irc ce qui leur plaie. Orilsontceprivilq^equenulnepeot mener chevaux és Indes hnon les Capitaines & ccujcà qui ils le voudront permettre. Par le moyen dequoy leur revient un trclgrand profit, attendu clienc de qnelesChevaoïlbntoe telle valeur hs Indes , qu'un Cheval aucunement i^et"' bon s'y vendquatreou cinq cents Pardasevu^ & aucuns mil le» le paréutvev^ lantnntiUerlinpenairclonlamoiuioyedop^sbas. La (aifon propre pour
B j voyager
^ 7)ejcnpiwn de U casic ctOmu^Jd^ de T>m.
Voyager de G oa à Ormuz elchet es mois de Janvier, Feburier, Mars, St^ tcm1>rc & Oftobre. MaîntènantAithccilfe 4111 cft depuis Ormuz iufqvcs
. - •
. C H A f t t 11 • VII^
APi-cs Ormuzlïiivantiacofteau SndEft» fe voklie Cap de /f/^jadii CarpeUa. Le Pays anciennement eAoiEappalle Cannanie. Ce Capd4 fous le ly degré & demi, diftahtd*OrmuZ3olâeue$,fuiv.antlûcoftc iufqncs au fleuve JwfTadcs Hiftoricns appelle /nfl4/j',ayant fa fourcd,a ce qu'on» Fleuve In- dit, au moDt Caucaius , dont auiii dcnve le âcuvc G^ipgcs ic rciui eu la' Mer an Koyaumedc Bengata, comme fera déclaré en ibo lico. De ce flenve Indusnu Sinda cft tiré lenom des Indes. Son embouchcurecAfous leat4 dcgrd, & cft diftante 140 lieues du Capdc Jafqucs fnfnicntionr.é.LaautOQr cft 1e Pays de Suidn,d*ou à eftï^ par les Portugais donné le nom au fleuve. Ce Tays eft riche & icrtilc, 9k. fréquence parka ruflugais& Indiens couimeautli par ceux d'Ormuzftaiitrea Ueaxqui y exercent gcand commercé. II iy trouve beaucoup d'ouvngesde fincoconqu*ib appellent larinu^ti des voi- les ou couvrechcfs nommez roJantetfii. grande quantité d'huile dcCoc<»s,& atilfi du Ucurrc en abondance, maisnonfi netqucceluy deHolbnde,routes- iois propre pour cuilîncr & ailaifonncr les viandes. On cnvc^c auili de la du -Soccre CandU en quantité, & de la poix refine {pareillement des <Mivrages Oi)vr3<>e de cuir brochez de Soyc de divcrfes coiiIet]rs,qui leur fervent de tapis & de ^'P^y*' couvertures de lit & de table. On y fait auflî des eftuis,dcs boitcs5& cofTrefs, ^ de diverfcsfôrtcs de bois marqueté de nacre deperlcs, qu'on envoyées In- des lors que les Navires des Portugais s y acheminent. Apres le dit âeuvc,& .quelques petites liles en laqoftede Sinda fiiitun petitGoIphc que les Poi^- tugais appellent £r//Ax4b dans lequel il y à beaucoup d'autres Illes. Ce Gol- phe cfl:auffi nomnié lafquetta Se eft remarquable pour le flux & reflux de la . Mcrqui s'y elUndaufli loin & eftaufll rapidcqu'en nul lîeu du Monde. LcS d\fUcz4iH ^'^^^'^"^ tiennent (Qu'Alexandre le Grand àcfté luiQucsla, &que confidc- in le rantce tant foudam mouvement de l'Océan il en hit eftonnd croyant que Giaod. ceOxmun ligne du courroux divincontre Ton armée s'iIpa(roitoutre,& que pourtant il ne voulut cftendre plus avant tes bornes de Ion Empirc& de fef vîâoires. CeGoIpbc eft diflant 60 lirves du fleuve Indus. Suivantla cofte au SudEft,on vient à la Cité de Diujou il y à une i'ortcrcffc. Elle cft lubitéc de Portugais meflez avec lesNatorek du PaySb
: Cha»itxb VIIL
Delcripri' T" 'idc deDiu eft diftantc dû fleuve Indus 70 Heves , fous le ai degtd,âc
on^eriOe I cft tout ioignant terre ferme. Anciennement die cftmtibbieâeau
*"* -* — ' K oy de Cambaya, au Royaume duquel elfe cft. Du commencement
que les Portugaisy hancéteataUleurpaniitdyavoirqiidqteta * ' ' - . - — - |JJJ^|
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huuavccietempsiisfefoiicfaitnhaftlreldeUVilI^ érs'y ilômtbrtiîàezy drcflknt une fortercffc imprenable iconcrelcs efforts «s ten- ;
ncmis. Esannecs 1^39 & 1^4^ ilsy forent auffiegcz parle Sultan de Cam- l-ttia & ïc'sadhenuib , mais ayants cfté vivement rcpoaflTcz ils furent con- traints de lever le fi e^c , coinmc les Annales de rorcugal en font mention» Cefte Ville aiin portfertcômniode^ célèbre pour ta multitude desMai--^ diandsqui y fréquentent. Tt l ombienqUelcpay^S de foy portepcu defruiâsi la Ville ne laiflc pas d'cfîrc f ort renommée à caufe de fàfiniarion cnttc Cam- * ' baia, ôc Sindatrcfrichcpays. Ce qui fairquetrcfgrand nombre d'cilrangcs ' . ' ' de divctfes Nations s'y trouvent, coiHme l ûtes, Pcrfes,Arabcs, Armcnuns ^^^ j^a acautres. llnya poinidctieud*oa Ic^oy dePortugat lireplus gnnd & dcPoru?^ pins riche revenu qiic de ccfluy ci:car les mnianes^lcs Gunicatcs» Us Rumes ga! uitéà ^Perfcs qui négocient cnCambaia& vont vers la Mer rouge., ontaccou- ijumcdecliargtr èidcfcharger heurs Navires en ce licu^tant cft commode la • ^ ; ^ fituation de ccftc ifle au Golphé de Cambàia.La VilL- cft habitée des Portu- gais mefles avec les Infôlaires, ne plits te moim cja'Oiniuz 61 le* totres Vit- les des Indes. Il y a feulement deux Chaftea^iî^ qwc lej Pbrtugais occdpcnc icuh. Toutes chofesjicceflàifes fe trouvent à foifon en ceftc Ifle, comme Bœufs, l'orceaux, Brebis, Poules, Beurre, Laicîl, Aulx,febues & autres cho- . _ lies» Le iùûny cft du tout fi netque celuy des pays Bas. On yfaitauffi des " " Fromages mais peu ag^reables augoaft, pafeftre ttopÊlez. lIsontanlB grande quantité de poiffons ûlcz femblables à des Mcrlire, Pareillement de la chair enfumée de fort bon gouft, de laquelle les voyagcrs font leur pioyi- fion. Et de toutes ces chofes ilsfournifltut mcfinesles autres Pays, & prin- cipalement Goa&Cochin, la ou n'y a beurre, huile» aulx, oignons, pois ni itutrcsiegumcs fioooqii'onles y porte d'aiHeurs.
Allant de Dkr versOrieitt environ quinze oufeize licvci commence le Gt^phc de Cambaia , quia en toutdixhuiAUeves de largeur en ion cm- boucheurc , maisfon circuit intérieur qui tend au Septentrion eftbicn de Cit^ de 40 hcvcs. Toucau dedans du Golphedt la OiédeCambaia qui donne K C*al>««»' iiomaorays8cat|Roy4uâi6 Elle cft coDtéeibaska^ degré. LeRoyoÀ ikuiian yfâitûrefidencct
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CaAriTKi IX*'
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CAmbaiaeft le plus fertile Pays. des Wes, qutfiMiriiitabôndaraùient les autrespays de vivres nccdlàires, pour laqucHeôccafion les Portu* gais,Perfcs,Arabes,&: Arméniens y hantent 5c tiaficquent ordinaire- jncnr. Le Roy eftdelaf (fï. de Mahomcth, mais les Gufufates c^Baniancs qui font ît"» naturels habitans vivent â [a Pytlûgoriciennc. Ce font tes plus p-,|u^' ingénieux cfprits , &les plus fubtils Marchand» de touttsitjf lùdei » dcfncidiii. ' iliMBors &(SOu(tafnésderqUeb(«a parle ciapres.CeFayfprodiiicFroment, Riz^PoisHuifeaBeurrc & autres chôfc5 qui tournent à grande commodité aux nattons circotivoifin es. Onyfaitbcaucoupd ouvrages decoton de di- ^ ^ verfes fortes & de divers noms,côme Cdnfuqumj^Bofre/tStJm/UiChautarej^Co' Dwmoii- tmcs^àcquoy on fait des voiles «t àti tojayciïàd'aoffiiîns quefiuroyeni Jîjg^*" cftcetcs toiiesdeHonande.11sf(>ntauâi desTaprs qu'ils appéllear^/M<f#r/,' .JUais nondeii grand prix qu'on les puifTe égaler a ceux qu'on apporté de Perfc à Ornniz.lls en font encore d'autres de moindre valeur au ik appellent ^flw^tfy/, bigarrez &feiirfîIablc$aii^drapîrd'ElcolR^ fervautdc couverture
^ y i^Lo l.y Google
20 *î>itPégffdfC4imiâUÙ ^
aiixeotfret'8nRttIits. Piar.meiineittiiice ikfemdeteontrépoineei s*<^
vrage a refguille enrichies de fil de ibyc^des ptvillQns de toute forte. Scta^ blablcmcnt des Perjiruosqui font bandes pour mettre fous les litières & cha* liâs,dc$chaircs de femmeS} des tabliers & cfchcquiers a iover d'y voire. Des crcunToQS.fiutt de tefts de Tortues forcrichement élaborez desfignets Ôt cachetft.d'yvoire. Us ont auffi certain e efpece de Criftal de inontagne,dtt* quel ils fontauflî cachets, boutons, brafTclcrs, (Scinfîiiis autre gentils ouvra-» Piemriei ges. Ils ont fl-m blablcmcnt divcrlcs pierreries, comme Amcthyltcs,Chiy-* ' ~ ^wlitcs>Hyacuitlics, Ef^indhSiOihojde G4/o,comme <jui diroityctixdechat^ ou Agtthes, 8e diverfês eipéces de lafpe, de couleur de lâng & de laiâ. Ils (ont aufïîpourvcus de drogues, comme d'Opium, de Camphre, de fang de Dragon, de Sandaldequoy nous traiterons en un autre endroit. De l'AUin» des rofcaux de Succrey& autrcschofes, qu'il feroic long à reciter. LjiniloBt . Indigo fe prcpai-e partîcuIieremeacà CKBmiia , 8c delà efttfanIpoitétNirrous les endroits du inondccommcnoascntcndrons ci aptes. Ceuce que nous avions à diredeCambaia. OiiandonalaifféCambaiaon vient enl'inde,& aupaysdeDccan&Oincam au dedans d'un Golphe qui s'eflend jofquesà lacoUe de l'Inde. Ceflc cofte s'eftend au Sud Oued iufques i une lÛc ^ efU TeoB^Macheure de ce Golphe:Iaquellc Ifle appeUcedw/^i^Mfficft «te llnde. dc'grc'. Et en mcfme hauteur cft fituee la ville de Daman en terre ferme, habitce des Portugais qui y ttcnaeac UQ Cbaftcau* £ile codifiante de Diu 40 licvcs au .Sud Lit.
. ' CHAVSTltBXi*
"' ' . ■
. A cofte de ce qu'on appelle proprement l'Inde commence depuis
I Viflc de ^«4^ près le Golphe de Cambaia, les autres lieux ont leurs
Ben^filayPegu^\fa!aca,Sza[itrQs. Mais ceftceftcdue retient feule Icnomd'Io- dc.Klics'cltenddgpaisl'lflcdc /7î/j:/^f,aiiSudEft,iufc|ucs aùCapde Como- rinjla clic Hnit, ayant enlongueur cent huidiantelievcs.Ëlle a beaucoup de
(f7dei^* haurcsft de villes , goovernèespar les Portugais avec foiterefles bien ear-
Portogaiî nies.Entrc lerqucllcs Daman tientic premier Iicu,&aqainzelievesddd^llS
enlacofte le dix ncuhiicfmedegrd & demi eft la Cité de Da'hj'n.
(terinde. (jix licves dcBalàijafousle dixncufutcime degré eft la Cité de Ciaul ayant un fort.
De rAra/julqucsàMii/ qui eftibnsle dixfaoiâîerme degi^ladiAance cft
dedixlieves.
De Dabul jufqucs d l'Iflede Goa on conte trente licvcs. Elle eft fituee (bus lequinziefmc degrés demi. Les Portugais fontmaiAres de toutes ces villes enfcmble des &cts » exceptée la ville de DtiM, de laquelle ils ont efié Terre du depoffedcz ilyaquelques atinées. L'eftenduc qui cft depuis l'Iflede Got ^en^c d ^^^^ip^*-" Cambaia cftpar les habitans de Goa appcllcc la terre
I^y[' " du Nord. Mais depuis Goa iufques an Cap de Comorin, toute la code cÛ; appellcc la terre du Midy, aucremcnt fon principal nom cft la coftede Malt* bar. Nouspaclerons ci après des moeurs des habitans de Goa. Pour lèpre* fcnt nous nous arrcfterons fur cequi eftdcccfte coftc. Toutes les fufdites villes Damait^ Bafàtjti, Chaul, ont de trcfbons hautes , &: font cf li bres pour la fréquence du trafic. Et toute celte coftc abonde en riz, puis» & autres Icgu- iiic% beurre, hnile>&noix d'Inde. Nnlhuiled'diivc nck trouve en levant^
fiaon
DeUcopedetiyde. ' 21"
finon ccluy qu'on y apjjortc de Portugal : mais clic crt ficheen (fautresvU* vrcsncccllaircs. On y fait quelques ouvrages de cottonjinais en pctit nom- brc Chau/cd floriiîantc en commerce bien célèbre avec ceux dOTmu:^y tam^ySyrukyMafqmta,Befiga/ay8cccaxét9mviwM UMcr rouge. hUe a desMarchands riches &puifl[anr»,& grand nombre dciunrircs.ll yaprcs de Chauhme ville habiti^c d'dncicnncrcpar les naturels du Pnys, cnlaqucllc y . igrandemanutaéturL-dcloyes, qui y ibntapporrecs crues delà Chuic&la (ont ouvrdcs & talonnées en accouflremcnts. En ce meliue lieu Te t'ont châ- lits, chaires&oof&esdefii^ODadiiiinblc , Ulquctsils cndoifcntceLdcca (qnicd ce dont ont fait la cire dure) de toutescouleurs. Celle coltefei(bo> ncauifi cnging^'nibrc,maispcu cltinié. Gcfte région nppclleeSeptcHtrio- * * nale , aunbonair&bicntcmpcrc &Icphis(alubrcdc lourcllndc; , cari Diu Se en toute la code tk Malabar 1 air eft mauvais. Les indiens de ce ^uar- tiel^comineaafficeietdeCambaia, qu'on appelle Bflniaacs &Gofûrates, & les habitnns dcDecan & des montagnes de BdlagaCB, qatÎTont appelle De*! canins iScCanar es font de couleur iaunaftrc , es uns tirante fur k- blanc, a autres fur le noir. Mais ceux de rivage fontde couleur olivaflrc, de port de vilàgefemblables aux Européens. Qijant aux lubitans de la coite de \ Malabar commenfantversle Midy à dotize ticves de laVtHé de Goa iu(^ quesau CapdeComorin,appeflezMaIdbres(^ui demeurentau rivage , ils font dccoulcurno'rc comme poix, ayants les cheveux luifànts & noirs, au- trement de vifagc de de port non dificmblables à ceux de l'Europe. Ceux ci font braves Soldats & les plus aguerris de toute llndc grands ennemis des a^^^^ portugais. Attrefteaffnquelcâenrentetideceqaeceltde tout ce terroir, mit ân nouscnrcprc(cnicronsbriefvementraiïîetç. Ceftecofte que nous appel- P r'ug-^f» Ions de rindc ayant hùi(îloa dix lîcvcs d'eftenduc , eft fort balfe, & eft ap- dt s p?y$ pcllccCuncam le prochain pays eft haut àrcgaldesnucc':, &s'cficnddc- qmlonten jbuislâ ville dcl>amau iukpes an Cap de Comorinj Oui cli la dernière poinâe delinde. DdlxmficHtàfoGaOédeéMmMn^ V |iaai:& fort prop: e à cultiver. Le plus haut cfl plat p^iys, appetlévnlgaire- rncnt Baifagam Drcan, divifc entre plufieurs Roysen divers Gomcmo^ taienxs. Lesbabitans Se naturels Te nomment Decabias»^ Canaies# •
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LA code de Malabar prctwif fon commenceraient du Cap de Ramosdi- Lcrnmmj fiant du cofte de Midy df:^1ieves de la Ville de Goa^&finifTjnt au Cap '^^^^^^^ «j5 {(e Towwnn^aucicnncmttit appclié dt-Cm, laquelle cîtendue eft de cent 11^^ '&'fcproàceDt&liii^lie7^r .LesPdrtdgàisontdiverfes ifbrtcfeflêseh ce liçn.' Laprenderc eft OnoV foiK lequatoriicfmc dcgtd àdix lieves du Cap de Ramos. Eticeftcndroirya^grande quantité de poivre,rcIIc qu'a chacune ctiaru;cannciillc' ilcn tburnit fcpt ou luiiâ: mille quintaux-poici^ de Portu- gal. Ceuoiyrccnccguartiervoirepar toutcllndeelttemipourfortcxcel- lefir.- LaSeigneàrledcccpaysappaftfenrâ k'R^ Poimfî^ vend & livre le poivre au faveur de ceux qui le tiennent àftrrac, lequel fait ^oy^'dc ètefidcncc i Onnr.M.uslcpflycmcntfefeitfix mois avant qu'il foitlivré,ny BttyçaJi^ ayant point lUfS-vn de ne^orier aucrcmcnt avec elle. Puis clic en fournit piccca^ieœ ti-ctiarge entietd qu'on arttmble pcuà peu au Chalkau luf- , j ouci1llaYâlM:'8i^)^l«^ It viciiàMtqiMkir* Ei»ceiiie&
••• ' . ' me
22 ^ à ^M^^
me Iteu foiiônneauin le Riz en quantité. Au rcfle et chaftcaù efl peo fre^ qucnté, & n'cft vifîté finon qOaadon charge les Navires. Il y a «quelques an- nées que ceftoit peu de chofedu commerce dupoivrequife taifoit eoce lieu, mais depuis nagiicreson a commencé à l'y amafTer. Depuis Onwjufques au ChalteaudcBarfclorqaicftfouslctrciziefraedegrèy 325- lieves. Il cft habirddc i?()f[ugais comme auiïi Onoi àioccafioodci la grande abondance de poivre & de riz qui s'y trouve*
DepuisBarfclor iulmicsà Mn^galor Ibnsle donzicfine degré flcdcniilè content neuf li cvcs. Ily a en ccft endroit auffi unChafteiaderMagMS» Aé pareil! c qtiantitè de poivre & de ri2.
DeMangaloriu^es àCananor quied fous lonzicfinc degré & demi Ibntcootces quinze lieves. JdIeiPortueais ontiuifoicmifaoi»le , puiir . _ Fabondance du poivre qui en ce lieufoifonne plusqu en nid autre de celle Matcfa^de contrée. Les Maljbrcs mcrmcsontun bourg ou place fort ample, baftie à
leur mode, ouilscicnnentioumcllcmcnt marché de toute forte de vidiuail- le en mervdlieure quantité . On ic peut comparer aux foires de HuUaiide» tant eft grande h quantité de ponliei^d'OBuB, de beurre, de miel, d%uilc & figues d'Indequ'onyapporté. Ces figues appellées de Cananorfontaraifon ' de leur grandeur ôc excellence fort eHimées par toute l'Inde. Ici aufli fc trouvent de nuils de Navires fingulietement beaux & grands » tels qu'oa n'en peut trouver de meiUean en NOfvegucs & en (î grand nombreqnelei Ma?*^'*^ pays voifins en peuvent eftreabondcmcnt fournis. Le terroirfe prcfentc vcrd & fou pLiifant àli veve , remarquable en arbres de grande hauteur, fertile en divcries chofcs , çommeaulii tcUefe ddcouvre toute la coAe dç Mores. Malabar. Entre les Malabarcs y a beaucoup de Mores de couleur quelque peubland]aftre,qaivivcntà1aMahometiquc,&hautent foigneufement II mer rouge pourle trafic. Aurcftc ceftclorte de trafic neftlibreni aux mo- res ni aux Indiens fans congé 9c pafleport des Fortueais. Car fila flotte que les Portugais tiennent annucUement en ces lieux la pour affranchir la mer depjUirdsfltpirttes vient i en rencontre aucuns defpoiirvct de lettres de manyie, elle tient debonnepriiè eux fleurs Marchandifes. Doiuila<ivien€ fbiivcnt que de Navires de Cambaia , Malabar, Sumatra, & autres endroits de le van i iiantaus la Mer rouge iàoi Uceocc, font prios cmmencx pu les Portugais.
Moret fe- OrUs Mores retenuspar la craînTc du duAcaoi'cotceâennentbienavce les Portugais: mais s'cftbrfans de leur nuire par conîuracionsclandcftines, fonqgaif. foumilTent fous main argent aux autres M alabarCS.COiDI&UQSCQOCinisdcs mcfmcs Portugais, afin de les endommager.
CeCananoriuiîiaet è Gdccot^ eft Ibof ronaiefiacdené, y à Indft lieves. La Vittc de Catccot anciennement à efté k plus ceTebre de toute l'Inde, & la capitale du pays de Mataba r,& le fi ege Impérial du Samorin cûft à dire de l'Empereur. Mais les Portugais au commencement de guerres de levant (boventde ceus fiemocqnez du Samorin , en deteftation de fes trooM» peiies s'adîoignhrentan lUjy deCochin, qoi eftoit vallU du Sainoritt & nan^ dre en puiilàncequeluy. Or b puiflànce des Portugais citant accreve tant parterre que par Mer, par l'heureux fucces de leurs affaires Calecut eft ve- nue a declicoir, & à n'eftrc plus contée qu'entre les moindres Villes par la dtnùnotiondefôntilafic&de firenoniee,&Cocliia àcomniencei lleniir» le Roy arantefté eflevtf parddfiiato Sanotfaà Ûdeft paria foitei des Portugais leur a(Tocicr.
De Calecut luiques à Crang^or on conte dix lieves lôus le dixiciîne dC", fnè&:demi.Le»Portu«itontanffian chaOeauciicelieu. ' ' ^
^ . e -., -'^'^Hdnomeft^als le dcdeftoedeoe 9!ttaflé?y Google
$ens dhrefBeiisr En grandeur elle efgaie à peu près doaî eftant ornée de grand nombre dliabitans, de niultimdc de rnaifons, de temples & Monaftc- rcs, d'unctrcfplaifantc incite Rivicrc, ^cd'unbon port. Non loin de lavillc court un ruillcau, Icouci un palIc quclqucf ui^ a pied fec, au dclius duquel y àoa Deu nomme Cocliin Dàcyroa, ceft a dire» dclfi» Cdchm auçfucl lieu di letertitoirc des Malabrcs vivants encore eni IcarâincUiinefcdic , La cftl«i Court du Roy. Ccheu eftafTcJL bien garni à la mode des Indiens, & renom-, rnc pour le m'arch<5 q'ion y tient toutes les iours en la mcfmc manière qucni la Viiicde Cananor, mais avec plus grand adhord & meilleur train du cunir merce. La fituaâpn du territoire de CocHin eft enferme d'ifle , car cft en; tourd de pluHeurs ruifleaiix& Rivicrcs. Vis avis de Cochîndu collé du Nord eft un lieu nommé Vaypijnqui eft environné d'eaux de tous coftez, comme le Chaftcau de Cranganor. Tous ces pays font plaTs & bas comme ^^^^^ cnHollandc, mais ne (ont munis de digues ni de dunes, n'ayants contre l'efr ^Jre^m- Ibrt de la Mer, ancre defenfe ({ue le rivage qu i mefmes n'eft gùercs , cflevé me jaUoi- tootesfois fe maintient naturellement. Le pay fage y eft vcrd Atpbiianr, en-, tonîe» trcmeflé de beaucoup de forcfts, & arbriftcaux, fîîrt aggreablc à voir. Il y a • auffi là des bois qui poi cent la Candie, qu'ouappcUeeCaneUadeNIarc,ceftà J^"*'**"* dire Cancllc lâuvagc. Elle difterc en bonté dç laÇafle de l lfle de ^eîlan.Càr au lieu qaç te prix dè lacalTedc Scilan montv àcent Paordaîi^es ou Daflers,'. ccfte cancllc ii'eftaftimee valoir que vint cinq ou trente Pardauvcs , &cft defcnduque nul n'ait a en envoyer en Portugal, ce nonobftant on tn charge tous les ans grande quantité es Navires , çcqu'onfaitpaflcr pour tribut es contes du Roy lou $ le nom de Caflè de Seilan , pour par ce moyen fouriiiif 9UK gabcUes. De Codiin aoifi s'enyoye force poivre, duquel on charge an-, Qucfiementdeux Navires. Les autres coftuyent lacofte,& en tirent de di- vers lieux, commca cftéditcidclfus. Aux Faubourgs de Cochin demeurent ^uffipluficurs Mores Maimmetans, &luitsfort opulents, qui y ont leur Rc-j^y^ i|^ion libre comme aulfi ontles Mahumetiftes qui mefnaes y onttcors Mof- res,&Pay- quces* Les Eramehes auffi qui (ont Prcflres de$ Malabares & Indiens y vivSts fervent à leurs Idoles qu'ils appellent Pagodes & ont Teniplez dédiez à^^JJ^JJ^ icettes. Ces trois Nations vivent félon leurs couftumes , (ans trouble ni* àÀÇoxdy & font fans diftinâ ion avancez au Confeil du Roy, avec les Nairs c eft a dire les Nobles qui tiennent le8'jie& En cbnfiihations d'importance, iç Roy aÎTcmble ces trois Nations' , &leur djemande cônfêil fe fîantforc en . eux. Nous parlerons plus amplement cnunautreehdroittouchantleRoy,* les habitan s de Malabar, les Bramcncs prcftrcslcur mœurs &couftnmcs, & leurs idoles Pagodes, y adiouftantleurs Images & figures* Pour le prciênt iuivons la route de l'Inde. •....-./
DeCochin iufquesàCouIonlbnslcnenfiiieimed^r^Uya douze fievesi . litcft nn Cbaftcau de Poningais > on on chàigc tonales aiks unNàvirc dt poivre.
De coulon iufques au Cap de Comorin on conte vingt lievcs. Cefte ^gP^ ^inâe s'eftcnd au dcuxicfmc & demi degré , & la finit le Pays de Malabar, fthcoftederinde^
Des T(^s de ^âiàbar, de iemariffoc ^fj^deU divifim ik^ays,
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"P Our bien entendre la diverfîté des Seigneuries du Faysde Malabai , il I^MVié^ prcnûerëment GM^ qae Houtie Pays a efté looguesannéeé;
iubieâr
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24. l>tt Kfft é ^4f^é^^B^
fnbieâ à un fcul Roy , lors qu'il maintenoit la Monarchie eh (â dîgnltd Lé dernier Roy (au dire des)iabttans) à efte Sarama Perymaï. De (on temps lef Aiabes Mahometans ont hanté linde y apportaas icsmarchandifes de la Mer rouge : uarbfedodiondelqttcIsleKoyinefines ieftè atdréà h lèât de Mahomctn, i'aurhoritéde laquelle cft venue à fe fonifier en Levant&]f prévaloir fur le Chriftinnifme, les Indiens cftantsdiftraidsde la Religion des Portugaise l'infligacion continuelle des Mores, aioA que ksHiftoir es nicfînes du Pays la racontent. Le Roy de Le Roy Sarama le trouva lûrpris de telle afFeâion envers ccfte (èâe, qne ^*'*'"* fèdifpofànt à un long pèlerinage il refolut de vifiter le fcpulchrede Maho- meth qui cft en grand vénération à la Mecque, en cfperancc d'y acquérir là* Partage lut en y HniiTant les iours. Ayant donc appelle Tes amis , illeui départit ion. lonRosFni p^^, ^ donnant àl'un Cochin, à l'autre Canaoor, àtmtroifîelincClialc, ftft un autre Coulon, &^nfî du rcfte, en titre de Royaume. Quant à Calccuc il en fît prcfent à un ficn officier fon mignon luy impolânt le nom de Samo- mcnHu*' ""0"'^ E™P^f^"'"»'^"9"'-^^ou5 les aulrcs Roys fcroycnt vnflcaux. Depuis Sunoiia. iufques à amourdhuv le nom de Samorin eil demeuré au Roy de Cale^ cotavec£)UVcrainepuiuancefùrtouslesRoys de Malabar. Le Roy Sara- ma cflant dccedé a laMecque le partage fut ratifié, dont s'eft enfuivie iuP qucsaprcf ntlafiicct lTiondc toi bks RoysdcMaiabar. Maisle bonheur du Samonn à elle amoindri parla venue des Portugais, âcauiourdhuylC' Roy de Cochîn cft plus qu e luy. Les babitans <fo c e^pay s font fort reno&H- mez en guerre. Ilsvont tout nuds hommes & femmes, ayants ftulc ment la vergoenecouverte. Ils font grands ennemis des Portugais ,}efqucls quoy qu'ils K>yent en paix avccle Sainonn, & ayent beaucoup de fortereifes^ibnc nèantmoins attaquez par lesfbbieâs du Samorin qui tiennent encore cer* tains havres f«.crcts,comme Chale, Calecut, Cimhaie,Panane,& autres,dcdP quclsilsfontiournellemcnt des foriics, & pillent les povres Marchands. Le Satno- Mefmeslc Samorin fefoucicpeu de la paix, laquelle quand il luy vient en rompt à la perfuafion des Mahometans qui en veulent aux Portugais Fiorredc & ChreOiens,&nechergentqua lesendommager.Et àcefteoccafiontonf Pornigab. jçj £(^^ Goa une flotte pour faire cfcorte aux Marchands qui
voyagent, pour les gartntir des cmbi fch es de ces pirates. Le terroir cft fer- Aiipcfaiu tile, &deleâab]e à voir, mais l'air y eÛ mauvais, & contraire à la fanté des. étrangers. Le poivre ne fe trouve qu*eoce quartier & en cefte fenle colle, combien qu'il en croiffc aufli en qucIqueSeildroitsdeMdbçaimaisnootaBt qu icy, d'où onle crauipoitc & dilliibue par tout le monde.
C H A » z T a « XIII,
Mddtm ^ T^^ âvisdoOpdeCDiDorinàroixamellevesde terre ferme ver Te
t'eitendct \/ Couchant commencent les Ifles que nous appelions Maldlvcs,lef- ■ la longucr V quelles s'eftendcnt depuis le 7 degré vers le Nord ou Sud SudËft de^4o ue- jy^^y^j ^ dcgré vcrs le Midy,en nombre de 140 li.eves.Ofl cftimequcOcs font à peu presen nombre de 1 1 loo mais il n'y en à point de certitude vea quelles font innombrables. Leshabitans font femblablesauxMaîabares. Au- cuns d'icellesf<5nt habitées, autres non, à caufe que le terroir y eftbas Comr> me ccluy de Cochin & Cranganor, d'eu vient que par iois il eu tout couvert delaMer. Aodiredesl^abaresceslilettespntaiitreslèiseAéioiiVI^^
X hrv,' nc$ comte
lamcràcaofcdtlnbnffeffccbteTroîr. îlncs'ytroùverîericîeftftgu Ckf.frj des noix d'lndc,qu'iis appellentCocos & i'cicorçe des nou^mis appellent ^} ^^^^ cairos, donc ils fonTdcschablcs, comme par deçà on les £ût de chanure,^ co«» tout le leuant eft aflbrti de ce fiuiâ provenant de ces Ules. th aboocbnce. Ufiêe di Pu bois de ces arbres ils en font uh haVirc à Icttr mode» avec routlbo e(|ui- r^^<: pi^^c, des fiicilles ils en font le vôhc, & 'trdiivent l'cfcorcc dci^uoy faire les 2î'(5xpi; cordages , le tout fort bien tUlui (ans y appliquer afticun clou m fer; &dcs nobc refait la charge du navire. QujpiiiftdliLB'ontaiitre<{>nyvifiondc Vi' vies pour leur voyage <)ue du proveaa àtaeàaàxz. En fbmoïc le navifcie tout fon appareil & contenu ne conliftc qu'en ceft art}xc, duquel ces Infii- laires s'entretiennent & en font trr Hcçà&Iàpar toute l'Indci. De ces noix ^^O' y en aucunes fort cftiinccs entre toutes les autres noix d'Inde pour la ver- tu qu'on tient qu<tle$ onttcomceicsiveiiins , Icfqucllci font fort grèifès^ l>clles> & de couleur noire. l\xi ay veu prefentcr aii Viceroy de l'Inde qui «ftoycntchafcune de la grnndrnr d'un potdc meftii v > c iHmccs de la valeur de trois cents i^rdrînrcs qui clkiycnt gardi^es pour en hiirttm prcfcnt au Roy d'Elpagne. De cclt aibrc & de truicts iera parie pius ampicmcnt.çi aprcf^. Pour le prefetitnotts recèumomàlit ddaipriondbk'cofielr.ri
Depai^la poiiiiftc de Comorin la coftes'cftcnd en dedans vers le NOoe^ £ft iuTqiics au C^p de Negapaià qui cil fotu l'onzicfinc degré è iÛbcttitfe lieues du Cap de Comorin.
Depuis le Cap de Comorin iniques au Cap de Ncgapata s cftcnd J 1 1 Sud lûc de Sud-Eftau Nofdfft nflede Seflon ttefrenaimiiec» dtflaÉite du JHenes da «focap & de laterre fetme.Ea l'entre deux fc trouvent des eicueUs ou liler- tcs fort dangcreufc auv nnvircs qui ordinairement prennent leur chemin |iarccdcilroit,portrallcr en Bcngalaâc le long de iacpftc de Choiomandtl, ikfte lÛe de Seylon cii ioneue de ioixantc lieues, & large de quarante. Soî^lefcpdemiedegcé &deiiiHèvold uneforcerefledb Portugais appct- JéeColumboqui Bioyennaitle bonocdrequ'ou y tient & les grands frais cju'onyfaiteftdMintcnnecontrelcscntrcprifes & efforts ordinaire des en- nemis. Car en toute l'illc les Portugais n ont nul autre lieu d'affeofance ni retraite que cela. La place eft petite, mais très forte. Lagarniion qui cft> ponr iaplufpartcftcoiiipofiSecnioiDines iugez dignezdeiiqiplke» slare^ ' ieguet|KKir quelque for fiiift. On y envoyé aufli des garces qoi ne Valent pa<; rniniv, pour leur y tenir compagnies Cfefte fortcreÎTcdivcrfcs foisaffa- îllc iitli géc par les habitansdupays» à ccftàconlcrvéc iniques à prcicns par la vaillance des ibldats*
Llfledé Seylon eft unedesnfdllèurës qui ayent Hlè deftotivertès âé nolhe temps, & la pins fertile de ttMitesjbieti culHuce & pcubIce.Lci habitans nômez Cingalasfonr de vifngc ftr de mœurs fcmblables aat MalabaroS) ayants les autctUcs longues & tort ouvertes, mais nô du tOut fi «tnrs qite ceuklâillt vont tOui nudi n'ayants Hndn la vcrgoignc cbuvette; Cl déliant ccftelllen*a?oirc|ii'nnRoy,qiii ayant cft^fraudoleufemelit nul fR< à mortjla Seigneurie ncçftdpartagéc cnrrcpiu/ïeurs.ll iiy i^pas longtemps que le principal dentreux fut occis parun Barbier qui s'eftant emparé du Uoyaumc chaifatyrannicnjernent les auiresslun dciqucls oui eâoitChre- iben, t'eftant rcfii^é en rlnde, reçent entrcicnement àGbadu Roy dè Potttigd* GeBaduerayantoils toutlc pays caiSr fiiicâioaà c^è Appelle
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^ n^e tifle dcSeylon.
: i Rahi^bdmmcfih ruzcjaffczcxpcrimcntc en guerre ^cwq fc /îvint à perronnc. ■:• ' ; XcsCingalcs ne i'aimcnt point quoy qu ils luy obaiii;uc, luy citât iubic(its **' . plasparfbiY:cqii'aDareinai4cepeiuw»'çlèlicricnftm JL >' en crointe^r Udtiretfbdàfiitynimic. Ucftaufli grand ennemi des Porta- .' S^'^ &rannce deuant mon départ dcYfndc, ilauoicaffiegè lafortcrcflc de Columbo avec grand inukitude de gens &: d'EIcphantSjmais en vain; car U pl^c cHam recourue par les Portugais cjui y accourcientiies autres quar» -tieiidviUnde,U^coiiniinft ds leaer le iî cge & le redren L'Iflc eft mon* :liicôfe,:&eatre'aitres roontàgocsjr en a une qu'on tient furpalTer en lviii« tenr routes les autres de rinde>nommée Pico deAdam.Lcs Indiens tléacnt • • ■•* ' pour choie alVeiirè qu'en ce lieu à eftcle Paradis, qu'Adam y a cftc crée, & diTenb tjue fur celle mefinc montagne fc voycnr encor Ci amourdhuy es ro;* Ttn^ni chcrs les naïqocs&tfaces de (es pieds, enineoiorialperpeciiel. Cefte ifle dcnfl.dcfpifonnccntoàiwfortcsdc fniiâ d'Inde, tts*y trouve toute crpeccdcbcr Scylofu ^gj. fj^jyjgç-ç^ comme Cerfs, Sangliers, lièvres, &: Conhils, & divcrfe vo- laille,comine Paons, Poules, Pigeons. Divers fruicts,comme pomme d o- xaose excellentes, Limons,Citrons,& encore autres^Hirpadans tousceus defindv,voirc d'Efpagne&dePortusal. En fiMttme tout ce qui eft elpo» <:a &: là en divers quartiers de l'Inde, le void cmiraflèiidilè en cefte feule Ifle» II. ya aulTi beaucoup de palmes d'Inde ou noyers dont les fruits r.>nt nppelle/ Cocos : & i'ay oui affermer d'aucuns dignes de fov qui ont , cfti: ioii^ temps détenus prifonniers en ccftc Ifle, qu'il y a beaucoup de ' tfMjeMoicadesd'acbrcs portans clomtde GiroBle^ 9c itpmtn depoivie» ^!ila'ea ap|moi£& lien de certain , les Chrcfitens n'oyino eu tnl^ fcntaucun dommcrceencelieula. Defurplusy croîft la meilleure canellc de tout le Levant laquelle on y cueille es bois & forefts , d'où elle eft: em- portée & diQribucs par tout le monde. Les Portugais qui font en garnir ibn. k fbncrcflc font des fotcîesde imiâ & i henrel inopècs> en noti-
Îefoix'inain armée pour ienenieuer &râppoitcren leur <tice fbnereflë*' c principal profit en reuientau Capitaine , qui n'a prcfques autre cntre- Ptcrrerits tenemcnt que cela. Celle Ifle eft auln fournie de toutes fortes de pierreries ^^^^ exquif&iiormis le Diamant, mais quant auxSappbyrs, Kubms, Topazes, SpiiAdÉs,Grcnttks^Robftfe&&ancres,Uaes:ai trouva . naiokdeflàs exqaiiès« Il y aau/lî pefcherc de perles qaoy que noo fi bon^ ncs que celles dfe Bareyn près d'Ormuz. Outre plus il s'y trouve des mines d'or d'argent, & d'autres mcuux, aquellcsles Roysde l'illc ne veulent per- mettre qu'on fouiUe,lcs refervant comme un tiirefor par magnificence. Et cecotnme i'eftimedepeurquela cognoiflànce rien excite en quelques uns laconvoldfe,&rénm de les venir anaquî^^^ aulfiau fer,dù lini
&: du fouffre. On y trouve auflî grand quantité d'jTOîre pour la multitude des Eléphants qu'il y a qui font les plus excellents de toute rinde,& par ex- périence iournelle, fe trouve Véritable que tou:> Llephonts d'autres pays âc infiiiaires contr«5es approchants de cein d îettriôntfaonDeur & révérence* Les Cin-
galçsi|9imtlteil)ttqi€lsdellfle^rontfortadcxn-es &enten^^^ cudiaits en yvoirc, or, argent, fer, & autres métaux , & font leurs ouvrages les ouvriers plus cxquis &eft:unczde toute l'Inde. Ils font les plus beaux canons d'ar- qucbua^^i qu'ilcApoiîîbIcde trouvcrj ii bien polis au on les iugeroit cftrc Gractftr t9iifw^& cftre d'argent. On prefènta à rArchevelmie de Got on crud- rref. fix^'yvoire de la longueur d'un aulne, del'ouvrage a^Seylonois,fibieii pTOpo"iooné& fi naifuement fait, la barbe & le viùge fi fort approchant • du naturel qu'on n'en fcauroit faire de lèmblablc en l'Europe. Dont au/ïï
l'Archcycfquc l'envoia au Roy d Hpagnc comme une merveille & rareté
digne d'dtre mi^ii entre celles de ibn cabinet* Ces gens (ontaulfihabiles bstçlisiicsj&mçrvcUeiiremcntronplesesqcasifie$deaiifpsm
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que rcrnme5,8f conrent toatc l'Inde pour y faire voir léùryeux, &y gagitict dd argcnt. OrccilaflczparledcccfteMlc. Retournons à la tioâeàeCtiCM roinandei que B0U5 avons kiiTee À la pointe de N^pata. . '
LAcoftc de Choromandel comrnence depuis là pointe dcKcgapatà & s'cftend par le Nord Eft iulqucs à un lieu appcllé Mulclapata, la lô- • gueurdc nonance lieues, fous le feizicimc degrd& demi. Enccdc tneiine code entre ces deux places y aun boui^ nomme' S. Thomas fous le treiziefine dc^rd & demi àquarantc lieues de Negapata.Ce lieu côme auffi ••Thonal Negopata cftnabitate'de Portugais qui ncgocict es autres villcttes qui font le longde la code» Ce mcfmc lieu a cité autresfoisune tresfamcufe & riche ville marchande oomèc Meliapor du Royaume de Marfinga duquel le Roy cftvnlgairemencappclléRoy deBilhagar quieft le nom de la capitale ville do Royaume,& de toute la code de Choromandei>eo la quelle IcRoy tient Ibn fîegc, fuudc au dedans du pays.Lcs habitans naturels rcffemblc nt de vi- lage, dcmoeurs3& de conftumcs, auk Ballagatcs, Dccanuis, &; Canaics,car pourquoy jCclt prcfqucs un mefmc pcublc, différent ieuiemcnt de Provinces &Royau- amiî ap- mes. Orafin d'entendre pourqueUecauIèceliedacefié'appellèS. Thomas, les Indiens racontent qu au tempsquc les Apoftrcï furent clpftis pontpre- indtem (cher l'Evangile par toute la terre, S.Thomas après avoir voyage en beau- Chrcftiani coup d'endroits de rinde vint au Royaume de Narfingue & y conuertit T^j^^ pliiiicurs a la fby Çhreilienne. Aiiiii le recitent les Chrcftiens dcfcendbsde cyuxque lé mc&ieApoftre avoit endoârikie2& baptizez,queles PoitU^ ' gais y trouvèrent aucomi^œcenierôti|tt*ikddjbbiiyiirent ccpays, & s'y en trouve encore auiouid'huy en grand nombre qui font leur ccrcmonics il
Î)eu près à la Grecque, & en leur liturgie ufentdc la langue Chaiuaiquc,nc c voulans point conformer, à lafaÇon de faire le fcryice dont vfcnt les Por- Esciquc tugais. Ët de mon temps il y avoit tatie ont un Eve^ue qui fîtun voyage à ^ Rome» & Te ibomit à 1 ÉgUfc Romaiiie»mab iàns fe départir d'ancune de leurs anciennes coutumes & ccremonîcs,auquelIes lePapc luy donna per- milTion de fc tenir. Et lorsquel'Archevefquede Goatir,tun Concile pro- vincial en là ville^auquclainuefcnt les Eveiques de Cochin,Malaca,& Chi- naièsfiitfragans^il y appelk Ait(filefiifditEvel«|aenottVellcmentrevena de 'Romeavectitred'ÂrcheVelque,leqUei(êtrOilvaenperfonneence Conci- le,inais rcfolude n'entendre à aucun changement des Cérémonies obfer- vées d'ancienneté par les fiens vulgairement appeliez les Chreftiensde S. Thomas* Poui revenir à noftre propos,les mclmes Chrclliens racontent , qaece &înft Apoftreprefchalongtem^jfu RoyaumedeNailinguefinsy faire grand fruift,ù caufe que les Bramenes qui font les Preftres & Miniftre* de leurs Idoles & faux Dieux qu'ils appellent Pagodes ;luy rcfiftoycntau moyen dcquoy comme l' Apoftrc euft demandé auRoy pcrmiffion de baftir un lieu , pour y faire oraifon & y iAflruire le peublc , les Bramenes s'y op^ * poânsiUoy fot'rdfiiTe. Dont adnint par unfecretjùgemcnt de Dieu (felos «ïu'ilsdifent) qu'un grand troc d'arbre s'cftant venu rédreà l'cmbouchcnrc de la Rivière devant la ville de Meliapor, le port en fiit gaftè & rédu Itnnilc au grand détriment du trafic,& dômage dû Roy, qui employa plus de troiar ccuHcphancsàlafoispouitirercetroncàgradK>rce>maisenvflin*'^M -
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bbcu«&dcrpans y ciloycnt mutiles, la fofïifànce des Bfamenesj Magi- ciens n'y fcruoit de rien. DcquayURoy forten pcmcpromettoit grands 'dons &recompcnf«àquLp«aifOt-trd«rerquelqueiaoyai de tirer ictronc lîliîkclb& delà. Cequi donnaoccaHonaS. Thomas d'aller ttouverleRoytàcltiyil^e S.Itomu qacfens aide d'aucun homme il en vicndroit àbout, pourveiiquccetronc luy fut accordé pour du bois d'iccluy en baftir une chappclle & lieu d'orai- ibn. De laquelle demande & entreprifc le Roy & les Bramenes fe mocquc- Mt.Ccpendant l'Apoftceayant obcomceqa'il defiroit,print âceinturc & . /d'icellehanc Ictronc, ledra f^s aucune peine hors de reaa&pofafur ter* te,nu grand cfbahiffemctdctouslesfpeôateurSj&îjn^licremcntduRoy, par confcntemcnc duqiicl toi\ apres^t de ce bois edihee la chappclle. Par ce jnitacle plufieurs htrem indnitsà rcçevoir le bapte(nie & la f by Chre« Aienne. Maislcs Prcflresidolatresindigncz de voîrrEvangiles'avaQccr,& S.Thomas authorité diminuer, fcreverenr,fur S, Thomas comrne il cftoîtàgc- puià a»n noux faifànt oraiTon au licû nouvillcracnt bail], & le mirent a mort- C cftc melmc hiftoire fe voiddepeinâe en pluiîcurs temples de l'Inde en b ma* •niere qae nous venons de redïer. Or les dcfcdidàns de ceoxqni metritcnc ^sinfi ]*ikK>ftl?e>COiniiie en tcfmoignage de l'ire de Dieu, portent cntores auiorud'nuy les marques de fa marcdidtion, ayant l'une de iambcsfort cn- "flee femblablc à celle d'un Eléphant, ians avoir autre diformitc en tout le «efteducorps. Teh'cntrepointèndifpatefîteÛecftlacaalbdecefte difoi^ taité, mais m'en cflant cnquîs d aucun d'cntrcux,ils nem'en cmt rendu im- trc niTon que celle que ie vicn dire Cela ne les empeïchc pas pourtant de ^ mai cher, &z ny a autre inconvénient que ccfte cftrange dilproportion.
1 A ville de Meliapor parfucceflion de temps cft vcnuea dccheoir dcfdti ancienne fplcndear, lêlon la coinmuAecocIttion de toutes chofes flaon» . Ihidiipor daines qui fèpaffent, &: vont à néant. Apres qiielcs Portugal? curent def- • couvcrtcc pays, & y eurent eftablt leur trafic, us y baftircnt une villerte lur '^^^ le prope lieu du fcpulchre de S. Thomas, 5c en la melînc place ou cftoit la Tempiede chappeUedeboîs par luy conftruit,ilsy ont édifié an temple de pi erre, les Famv«s.^Res duquel on dit avoir efté faites dubols dfellt dite dûippclle en com» memoration du miracle. De divers endroits on y aCCourt pour vénérer les os de ce Sain«5t qu ils dirent eftre là , & emporter quelque pièce de ce bois, lequelils enchalfenteii oroa enargent * oanibACdes patenoflresduy at- fribuantsquclqucmiraculcùfevertu. Dontleshabitans dalieucnîgnaus que pièce à pièce on n'en Icuaft finalement tout le bois des portes de leur temple, fe font advifcz de les clouer & couvrir entièrement de fer.
Depuis Mufelapata la coftcs'eftcnd à l'Eft Nord Eflla longueur de cent & vingt lieues iulques à Bengala qui eft le Royaume dX^iixa lequel &'eflend le long de la mcfnic coftc julqucs au fleuve Ganges, & la commence le fuC- dit Royaume. Toute ccfte coftc comprenant Narfinga, Bifnagar, Orixa, Negapata&S.Thomasjuiques à Bengala eft pai les Portugais comprinfe Ibos le non gênerai de Choromandd. Bengala eft nniiche pays & abon- dant en toutes commoditCK, comme en riz, & volaille, &aDunaukdétoa« . rc forte. Auffi eft ce un pays bienfalubre, &oulés Portugais & autres cfttangcrs prennent plaÙîr à demeurer, y trouvant meilleur air qu'en nul autre endroit des Indes. De cefte cofte iJs vont ioumellemelit au «afic en 'J^engaU, Te^y SLm, ^édaeu, & es Indeh On y belbigne d* eie* cellcnts ouvrées de Coton , nommeiment en Me^pata, S.Thomas & Mufelapatn , de toutes fortes de couleurs , de divcrlcs fleurs & (^urcs, fin ouvrage, fort recerché es Indes, & plus eftiracî que la foyc mcfme. lislcs nomment Recliatas & Gheylas. Les Chrcftiensqui fontes Indes en font OdwjMt «6manenientde«h«n<'e'f<*'->*«««^«- OnvfitttanffidestoileSjqiiiferuét aux
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â la miifon. Cdlcs qu'ils nomment toiles de SarafTo (ont les tncillcurcSj aucunes defquelies ibnt fort amftement eatrctiEiiesde fii d'or & d'argent, & s'y trouvent in&nesancresibftes ^wmae&îcn emâi 6e ddeâancs*
En ccflc mcfmc coftc croiflcnt ces gros rofcaux, qui (crvcnt à portes les RofMc» femmes en palianquins ouliticres dont nous ferrons la tigui c ci nores , Ils dç^mencil ibnt detcUe groffcur, qu'a peine les peut on empoisner à deux mains , de '«""^«^r'vf*
direifescoalaiR,ioit beaux &deleâablesi vok, uloit^i'ilcii Icia plus i2cv.
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ChapitebXVI.
ATT hoiit du Royaume d'Oriica & dclacoftcdc Choromaiidc! eft F[n!vf< i cm^oucheure duiieuvc Gangcsai) Royaume de i^cngoia. Çjc iieu- Gange» k vc eftun des plus Êuneux de tout le monde. La fource en cttinco- '"«•«"e»- gnuc. Qnelqucsuns eftimcntqu'elîc \ icnr du Paradis,fcIon le conte qu'en tbnc ceux deBcngala, qui dilcnt que par le paffé un de leurs Roy<; «i- fî- reux d'en (avoir au vray l'origine, ordonna quelques honuncs qui hilknt nourris de poîflbn crud , & femblablcs viandes pour cftreplus propresà ce à quoy il les vouloit employer, kfqucis il ht embarquer en bateaux &ics ciqjrcs pour monter le fleuve,rur lequel ayants navigué quelques mois îk pamiidrentcn un lieu» ôu Tair eftoitibrt clair & tcmpcrc', la tctrc jcnoDit une fort feudue odeur, & les eaux y efloycnt claires &dottccincnt coulantes, ne plus ne moins que fi c'euft eflé un Paradis. Or nepouvans paffer plus outre quoy quils filTent, ils furent contraints dcretourncry & firent rapport au Roy de ce qu'ils avoyentdcicoiwcrt en leur voyage* En'ccfleuvc (ê trouvent des Crocodiles comme au Nil en Egypte. Son tmbouchcurc eft au vingt deiix'icfme degré, & la cofle s'cftcndau Sud £ll juiqaes au Royaume d Aucan, lalongucur de 80 licucs. Eft plaine d'eicueibdelrancs &petitcs Iflcs. Carcepaysde.Bengalaeft fîtnèen àt-- dans le Golphe appcllédc Bcngala. Depuis Âracan elle s'cftcndnuSudEft ver$MaIaca,|ulquesauCap de Smgapura. Pourrevenir au âcuvcGangcs,les i:)^^^.^ Indiens en ticnnentlcs eauxfainâes & bénites , & croyent qne celuy s'y- Gang» fera lavé & bénigne quelque grand pécheur ^uil foit» obtiendra rcmiflîon "^^^A'T derespcche2j& deviendra aulfi net &purqu un enfant nouveau né: &quc * Gtiuy qui ne s'y laue poinâ ne peut eftrc làavé* Ce qui fait que de touts lésquartiers de l'Inde, &de tous endroits du Levant, grande multitude de gens y accourt & y paiTent le temps en cérémonies & iùperftitions eftran* gçs p3r îcrqnçllesils évident gai gncr Paradis, & mériter lal ut.
A cin(^uante Ueucs de ce fleuve vers le levant eft la ville de Chatipn me- tropoliouiedeBengabU Lés «ourebhabituis de ce pays font à peu près Bcrpabx fcmblables àceux deSeyloo fînon qu'ils (ont un peu plus blanc Ils iont eau- de- teleux & pervers & les plus vitieux efdaves de toutes les Indes, tous en ge- pw» ncral iiu:Uns à lann, & les femmes addonnécs à paillardife , vice commun êc ocdinaire en toosles Indiens. Us ne retonmentpas deux fois d une mef^ ' me. On coupe le nez à celles qui font dcfcouvertcs en adultère , avec pcr- millïon de divorce, félon leur loy laquelle ik obfcr.'ent cflroiflcmcot. Le terroir ell fertile en toutes chofcs neceilàires a la vie, principalement eti ' " : t&lemicl on y vient quérir annueUenentparmer de tous leseoftes de Le- vant,lans qull y en ait jamais difettc , non plus que de routes autres chef ; icc|Di(caà u vie» âclc tout a fi bon marché qail a cil pas a croire , ca r 0 n y
C 3 peut
peut *ô\'Oirvn bceuf ^ntierou vncvachcpour vnLarin iqoincmonrequ'i dix patarsjon y achoprc brebis jpoules & autres cholcsàrequipolcnt. On y . )cut avoir vnc Candiledc RizquicoattcnrquatotzeiiKfùres de dccàpour a valeur de <lfi( outiniiKefels. Leprixdu Suoci«i8e autres d'enrdcsy cft $1 • advenantjcn quoy on pcutappcrcçe voir côbicn toutes chofcs y abondctl Pimièah ^^csi^ortugitis y rr.'riîcqucntj&ytïnt leur demeure en certainshaurcs,dv:.iit M>aii on Ivn S appelle ic grand port , l'autre le petit pott , iàns y tenir aucun cfortc-^ BenRala, reitc^my exercer aacune poUce,coiiimeenniMÎ^iiiai9y «vent en gés fini. a«I«. vagcs c(garcz,cftantjla pluS part gcs de néant (|ui n'ofcroyéric trouver en rindc j pour y cftre tombez enquelquc infamie qui leur àfaitchoifîrcts quartiers pour s'y mettre à l efcart. Ccnonobltantcepavinclaiflc d dire fréquente toute l'aondc de divers navires de touts les endiroits des Indes, il ne foifonne pas feulemét en Rizjinais aufli en Coto duquel on y fait divers Divm ouvr.igcs exquis qu'on ne tranfporte pas reniement c^s Indes ou ils font fort 4cC^coB. ^^^^"^^^ ï ^^^^ ''"'^ Portugal, delqucls y à de divcrfcs fortes qu'ils nom- mer Sar.tmpuras^C^ilJas^Cofnpis^BcAt^iaSjSati^ofits,^ mille autres noms. Ils ont vne autre forte d'cxccUét ouvrage fait d'herbe laquelle ils ^Ict, duquel gère defîlfaludainisfàit m€don«Ce M cft decouiettrfauiné,&l'èlictbc s'ap^ pelle herbe de Bégala.l]s en bigarrêtfort proprcmckit }cuts Hdls, p«vi)lodS| orcillicrs, S: linges aveclcfquclson prcfcnteles enfansauBatelmc , avec Tu!ie«fai. Aeurs âc Hmires fiartidcment ouvrages qu'on ne fauroirrien voir de plus ttt d'bo- beauenl'Quope.llsy entcemcflentanffidelafoye,mais cequieftdiieffoe * ^pIiisdier&CxqDBquelaroyemcfiiae.Ilsajppellencccâ toiles Sarri)n,&; en vfen communément es Indes cnpourpoinas & hauts de diaulTes. Le • hngc y eft bue comme par deçà , & après la bu^e reprend lamclmc odeur Chrettede qu'il avoir eftantnouvcau De Bengala victauffi la Civette ou Algaliia,mais •wK"!"» elleeftgaftée par la fophiftiquericdesBengalois,quiy meflentdcsoidiiR^ d'huile & de graifTc & autres brouillcrics.ce qui la rend peu eftimiîc. En ce Rbiaoce* incfî,,epays fctrouvelc Rhînoceros&y cnàgrandnombrc,ii cftapttcllê des Portugais Abada. 5a corne, iâ chair,fcs onglcs,fon {àng,& le rcitedit corps fert contre les venins, & ponrtiteft en gride cfiime entre la fodiCs» RoTeaiiz Scmbiabicmcty croiflèntiQTeaiiXgflppellez par IcsPortugaisCanncsdcBê* fy^"^'^ gafajfolidespardedansjnonguercs moins grosquc les rofcaux d'E/pagnc, pioyables comme 1 ofierc ouïes branches dcSaulx en leur vadeur^marbrcz Scbi^fiesdetfiireifctcouleurscommeaupiiiccM. Bsiovcnt délions auxvieiUesen Pormgal. Ils s'y trouvevnautreioRederoicatt flnlbappe- létRora qui cft menu eft dcflié ne plus ne moins que les verges (font on fait des corbeilles & paniers qui eftauifi ccàquoyon s'en fert par delà, Ilsn'y ïpoint faute de Succre,ni de Beurre,nl autres fcmblabics chofcs. C^^aflc^* |)arléde Bengafcu Voyoos pios sviocU cofie.
CHÀ»xT&-a XVIL
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AÎPre s icRoyauroe deBcngala,coramencÇt les Royaimics d'Araca & de Pegu,bqnelle code s'edéd dcpuisBégala par leSudEft iufques au y - ... haurc & ville deMartavâailKoyaumcdcPcguUlongoeurdefepCft«>
nKs^'A li^<^s*Martanlcftfbiiste(tizidmedegrè,&bconimficefeRoy^^ «in 8c de ^''"•^^^P^y^c^'Aracaa&Peguabondét entouteschofesilngulicreméteii fcgu, Or&piçijcmcsoGqatfescQllimeRH^
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aotrt>, aînfï qnll cftaift devoir pnrîccômmcrLC ^vrtranfporl ordinaire des Mcca cii marciwiiciiiciticcc paysla en tous autres endroits, kiaulfifc fait la cire du- fciaqucUeeftdiftttbuceparfcsiiiOodt*ngiindcqiianti Ètny ànul en- ku.cs/ dcoftt en tour le Lêrancoarc trouve fi grâd noosore dHqsiianrs^lin'Cti : tirphanc pavs. Etfclon que racôntcntlcs Portugai ^ (]ui négocient la iowrncllcmcàt'J^jj^'-^jr* ickt^v cIcPuguavnHlcphafttWcincqn'il ncat cflrcfnmdî^îS! l'adorc.Lacou- EftrSmrs ftamc iici habitons de ccRoyaume cil t|uc quand quehjues eitrangers vicn> .comnwnt ncm en leur pays pour y traficqner de quelque nation quSl foi^ili^dc-"^'** Biondcnt à fon arrivée ccm^câak dc-tcmps il prétend y arrefter , Se ayait eU i^fpoi.cc Je li^,luy prcibntenr .iàni toft noïnbrc tîc filles , &luy làiHcntîc chois d'viic d'entre d!c>.^ laqucUc s il Veut fttf:-.H-hiurr]u'iî ncrordcavcc -
IVn licspafcntsouamusdektillcpoiir lejtenwsqu iipTetcnds cnkrvir, & ' , luy ici t^eiMxkalfiaèâe dâfinÉikictQii^^
pli , il p.\yc VIT nmi<î ou parents d'elle le prix accordé , Scie peut retirer li- ; ' breincnt,& l.\ H!tc rctotu nc vers les fîcn<; fnns recourir nuciin blafme ni des- . . , ,j honocyi > mciuics ven-itii aie iiianti p-ar ajprcs avccuui que cefoicy cduy avco^dtcittèitomdhâ^c au panvant MopfrâentâlàpiuI&noriickTC- deÉriHftcivSit de {'en fcrvir comme devanr,puis à fon départ la rcnuoye à ion mari, fans que la chofc f trouvée eftranj;c,ni qiu îc mari fàcc difficulté de în rccr^'oir. Tc!îc clt la loy de mtirinfTceiute cci i;L-ns ia,par eux cftroltcînéc obicrvcc. ily auilicdk couiiuaie cntic Icj plus nobles & ûpiJa^cuts d cn- ti«nx que ,qa and. H xft qneftioD de prandt&femmc » ' ils iont contéms? quVn autrëtiènne leur place la première nuiâ. Le Roy rocfinc ïùitièèfte couftunic.
Lacoaftumcauflld'nucnnsdfceRoyaumcCfl de porter en îmr membre viril encre lapcau Ôc la ciiair , vac paiic fonnctte de iagcoUeur d vne noix ^^^'^
ils ibni àicliiis.Lfisfemmes vbat prcfques toutes nues, n'ayants qn'une le> i gcrc couverture nutoiir de leurs parties hontcufcs , laquelle ioind fi peu qu'en marclunt elles provocqucnt les honuncs i !ubncité pour les dc- , itoumcr dc plus grand pechc* Q^^ueb vns ont dc manière de coudre, la vcrgongne dcspeticcs allés ^ n'y faùluiic qu'fne petite dcnrerrave pdar let Beccditeidcnatute, iufqiiesàcc queUcsfbyentparruemuesen aagede maturité: Alors refpouxfait defoudrc h ficnnc : & en tel cas ufcntdcqucl- que oignemcnt propre àlaguairiiondc la pUye. Ce que i'ay tcnit en com- ' incnccmcm pour fable, mais l'en ay ellé informé tant par les Portugais cô-' vciûmes en ces liàix la que car les propres mtivelsou pays qui mefone avctèk CeînideoespiVad* Ançan» ^egu,& Siaii refremblem aux Chinois' excepté quanta la contenir » dbosjdosaoksqaclcs Chinois A plus blâm; que IcsBcngnîois.
Pour ccucnir a la coftcjhaure & ville de Martauan, qui e{i le but du Roy- aamc dePcgu,& le cdmcncemém decelo7de5ian.En cefte vitlefèfbnt ces pou ié gnmdspots de terreappdlez Martauanes , deiquels y eu a aucuns qui con- hbniîu^ tiennent dcuxpîppcsj en grand vfagc pnr tonte l'îndcjla ou ne fe trouvent nuls a utrcs vaill eaux qu e ceux la n'cft qu'o^LCn .1 p p o rte d e Portn gfd. L'hui- lc>i caU)â( le vin s'y eacdcnt fort bien, aontiesvoyagcsfoac bicaccommo- «lex»fr poarce Ibnt rorcrequis enPoctogal poox y garder Thnile & fetfd dôc «o ûic provifion pour les navires allants es Indes.
DepuisMartauan commence la coftc de Sian que^'cftend m SudEftîuf- qiies au Cap de Singapua près Malacca la loogueiu: de deux cents Se vingt httiesi , .
De|>iiisNfamuaoidqaes à lavilledeSianlepayss'eOendàl'Ëft SùdEft. Pc FauttecbÛtf la mer 8b la cofiçcft deicpt3^e ueues ioiqiicsao fufdit Cap
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j2 *T\oyauf/î£ ih l'ii^ié.
de Stngapurad'ou cUes'eftcnd en dedans iultjiics a la dite viilc de Siaiu<(e: fortequcccpaysrs'cftcndcnformedelwas, large decinquadtelicoesciift pins grande largeur, & de dix ou U eft le plus eft rote an lieu ou eft la ville de. Tamiflarin de laqu cl 1 c nous parlerons ci après» Anciennement tout ccpays eftoit tributaire au Koy de Sian, qaicncoresàuiourdhuy cft bien puiftanr, mais cft d'clpoviUé d une partie de Tes forces par le Roy de Pcgu avec lequel il à grande immitîé & coaônudle^errc. L'an i f 68 ces deux Roys ayant» aflembt^de treipuilTantes arme'cs fc donnèrent bataille en laquellcqucl*. ques certaines de milliers d'uommes furent tuez, de part & d'autre: mais le Koy dePcgu eut l'avantage par lemoyendequoy ceiuy de Sian luy cfttoa^- Goene fioucs depuis demeoré tiuNicaire. Lacau&aelw'diîrcrentponr'iiDJEte»» entre lei phantblaQcqueccuxdePegiioatengnttidliOBnetir» Sachants qoç le AevI SiZ*sc de Slan en avoitun ils l'importunèrent pardtvcrfcsambafrrvdcs& promo-t Pc^i pour fes de le leur bailler, ce que leur iayant cllé refu(è tous mdigncz marchèrent à grandes troupes^contrc luy , & non feulement Ce j6rent tnatflxes defoa^ pS. Eléphant, maisaaffiduRoyyaiiqucl ils îmik»ferenc tribut. Ainfi commença' ledcclin de ce Royaume, Ht dczlors beaucoup de petits Royraimc- qui rc - Icvoyenideceluydc ^lan &iay payoyent tribut faifants leur protit de ce . mallicnr rcfuferentle tribut acculttimd, & érigèrent une monarchie divisée eii'beâiicoup de gowremements^ tous lefanels (ont eomprins Iqs ce nom •
feno^de Royaume de Sian. Ce pays procluit force Benioin qu'on envoyé Malacca,' & delà.cn'divers autres endroits. Ilyapeu dediâference en* crc iesi naturels- de ce pa^ & ceux de Malacca éc des autres pays circon-^^ roySns.^ , ,fy>'î ... .)-. ■ •i. t
Depuis Martauan fuivant la coftefoixantc lieues au Sud puis trente lieiM es àl'Rft Sud Eft entre deux Ifles s'avance la coftc en dedans en unfcinou Vilie de cil h ville de TanafTarin auquel endroit le pays n'a que dix iieuc^ de lar- T«mIu* oc^x^■, Les i''oi tuj^a»ïon grand commercc.à\ce lieu qui eftcommci cliaple «lie marche dece qu'on apporte de Pego lede Sian. Ony recueille bea»' Vin.nacnt coup de vins des noix d'Inde appelles Cocos , qu'ils i^ommcnt Nypede 42 Taoaf* Tanaflarin ccft à diré vin ardent de Tanafïàrin ayant mcfmc vertu que ^™** l'eaude vie depardccà. On enfait aulli à Goa,maisceluy de Tanailann cft ntdUcar & efrenvoy e oïdinttfemcnc en pots deMattutàtiMir tonte l'Inde»* ïmîientiM Les Indicnucs l'appetcnt exorcoicment , fàiiântbieniemblant cnprcfcncc »»ta"* leur maris de ne l'aimer pas , mais en derrière en boivent à plaifiî . Ce Royaume jadis cftoit fous tnlHic du Koy de Sian,maispour le prcfen; il eft à foy mcfhie.
Depuis Tanaibrin au fortir du Golphe paftant entre deuxlfles,àrOueft
Sud-Oucfllcpays s'cftend vingt lieues, puis rechef lûivant la cofte au Sud Eftinfqiics à !a ville & Royaume de Queda qui eft fous le fixicfme degrd & demi y a ioixantc lieues. Ce Royaume afon propre Roy comme cSxf deTanauàrin, Il s'y trotnrc des (bnblahlef vins, &aulfi da pobre*
DeQjiedacontinuanrîamefmccofteauSud Sud Eft la longueur de 4^ lieues eft la villcdePerafouslequatriefinedegré & demi. Laïc rroiivequi- titè de Calacm matière fembiaUc a leftain, comme auffi a Gunlàiam place fuuèe en la mefme cofte au Noj;^ Oueft a trente lieues de Queda, & autant fous le huiâiefîne degré & demi. Suivant la mcfmc cofte au Sud Sud Eft- fcvoid la ville & foncrrîTe de Malacca finis le deuxiclmc degré & demi au cofte di! Nord. A vingt lieues delà vers ic Sud cft l'xrremittdcccbnuf de terre ailavoir le Cap de Bingapara fous le picmicr dcgc^.
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incol^ Jcrmctie et morihus quant rcliqui Indi odtiorihus et ma^is cornes ■
f^riTuvonders z^an S^fà(îàc£a -welclce a(Te andêre Im/tii/ieii in taelê court^ije en amoreusfîevt te So\'en ^aen .
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raie ^ fanergi à ^niâuê..
MA t A c c A eft habite de^ PortugaU& des mturcls du'pays appel- iez Malayos.LcsPoft!iigaisy ont «ne forrereflètcoiniiic à Mozain- bkqae, & ny t milie forterc^Te en toutes les I ndc^ après Celle de Mozarabicquc & Ormuz ou les Capitaines faccîit miciirx leurs affaires MabKcit^ qu'en ccfte ci. Ccftc ville a aufli un Evcfquc comme Cochin^mais il cft âuâragan de l'Archevelque de Goa. Ce iieu cit le marché ou cûaple de touteflnde, dch Chiln^^ef Mohicqnet 6r«iitres liles delà autbor> de tons lefquels endroits comme aulTi de Banda Java, Sumatra, Sian, Bengala , Chnromandel & de l'Inde navires y abordent qui vont & tien- nent inccllàmcnt chargées d'infinies marchandifcs. Il y a aulïi quelques ^milles de Portugais qui y.fo^t kur re/îdencc, mais poncxcedentesle nombiede ceot. Ufludikii^ç dcsaurchands y cil grande ^attendants les âifont âe temi» pio^res ^d'Ab «ppcUcnc Moofoyns» ceft aflavoir l'op- portunité de<crtnins vents propres pour les porter en tels endroits de Levantqu'ils prétendent aller. Ilyauroitcn ce lieu plus grand nombre de Ponugais n eftoit l'incommodité & intcmpcraturc de 1 air fafcheux à porter non (ènlcntcnt anx eftrttigeR> mais «nefines aux propres naràreh du pays.De la vient qu'autant qu'il y cnaqwi demeurent la paycm le tribut de leur {anté , fe rcflcntans de certaine maladie qui le ur y fait laiffcr ou le poil, ou la peau. Et ceux qui en efchappcnt le rcputcnc a miracle , ce qui donne occafion à piulîeurs de fuir ce pays > mais l'ardente convoitife du gain indoitauties àhaEardecleOrâote» 9c effiler rioiare dontielair. £c au/Ti la fîtuation du lieu trefpropre pouile tnficlcs y attire. Le terrbir y cft ftcrilc& ne fy trouve rien finon ce qu'on y apporte d'ailleurs. On y Navïii envoyé tous les ans de Portugal un navire qui fc met en mer un ïno^s de^ P^*"*" j vantiesaatresqui vont aux laides, & n'abbordc en nul endioit des Indes Malacct; finon par necemié, mais fe vient lendic dioità Mabcoa pour y recevoir fiichitge, queUe remporte plus dcfaeoueniibanim iiavires ne ânroyent r remporte!. L'origincdc ccftevilleauairedes naturels à cefté fort petite, ^pj^Sj^ti ny ayant en du commencement à raifon de la malignité de l'air que fix c*i • ou (ept pefcheurs qui y habitaiTent. Mais le nombre ea eft acCreu par la reocontce des pcrcheois4eSiao»Pcgn»&BengaLi qui y ibilt fiiivenns, & y.cdifians une cité y ont cflabli milangiigepiniailliertriè des plus clc- . fiantes façons déparier des autres nâtions , comme de fait la langue des I^f5«çs Malaysàpreient eft la plus exquife nette & célèbre de toutes les Oricn- Jj^**"**^* talcs. Le nom de Malaccaacfté impofé à cefte ville laquelle par la com- .aooditédeiQoaflîeteacAéeopeiide temps eftnlfeàtelieopoKnceqaelle necedciKrimanxi^piiilIàrttesvilles®ionscirconvoin^ Lesnatu- rels tant nommes Que fcnmieis fe plaifent fort à courtifer, & s'eftiment cftrc en CCS art les plus nabilcs du monde, & s'appliquent de grande afFedion 4 iairc & prononcer rimes & chanfbns d'amour. Leur langue eft en mcfxai ' vogne parlesIiidesqiielaFiaDcoife par deçà»
- Ç4 îjlc de SwMtTék
^fcoba. I j ^^^^^ p^^^^ edebre pir les anciens «ppeUèe Tapcobt-
* ^ ne par les modernes Sumatra. La mcfme cft par aucuns hiftoncns appelle la Chcrloncfc d'orcc,par d'autres Ophii ,du Salomon, ainfi que tcf- moi^Hcnt IcsTain^cs lettres,a turèfes grandes nchclTcs. On dit que ladis el- le eftoitioinéfce à Uttcffcfefdbitobqiiellc nuiotenaiitelieeftrcpaiécpar un dcftroit de mer large de dix Heucs. Elle prend fon commencement vei» le Golphc de Bcngala au cinquicfinc dceré ducofté du Nord,&s*cftcndau Sud Sud Eltàl'cnâroitde Malaca, finii&nt vers la grand Jave au fixieCmà^ degré da codé du Midy. Salon|ueurcftdeceiit(èpiantclieues, h ht^eat' ' de foixantc. Nais Portugais n y habitent, &CMI n'y exerce le commerce qu'en bien peu d'cndroits,lcs habitans mefrncs venants apporter leurs mar- cliandifcs à Malacca. Celle Ifle cft gouvernée par piulicurs ï\ oys defqucls Dtvm le principal cft le Roy Acheyn qui a Ca iuiifdidhon en la poinâe & t3>- sStrî treraîtédc niledo cofté du Nord ious lequatricfmedegré&dCBli. Lt R iyr * puiflànce de ce Roy efttrefgrandc& fort prcludiciabic aux Portugais. Il a Achcy 1 îouvcnt mis le ficgc devant Malaccaj& la grandement inconimodce,tenant (n^!«Qi forces Iv? dcftroit entre Malacca & Suautra, par le moyen dcquoy
4n Porta- la Wllenepoiivoii eftfc aviânaillèe, le coorsde bnavi|atioiieflant cm- , ^^Afs P^'^<^bd, Dont les flottes veniuitcs de la Chine de J«poo>ocdesMoIucqaes cftoycntcontraintcspouryparvcnirdc faire un long circuit autours de di*- verics Iflcs > au grand détriment des navigans & paifagers. Etn'avoyent les InfdaiRS fonce de fivgptes fabriquées & équipées par des Chreftiens lûgittfsqai ayaottreniélafoy Chrefticnne s'cftoycntrangezavec les Pay-- ens comme il s'en trouve beaucoup de tels. Mais avec T'ni de de Dieu & Teconrs & afTiftancc des Portugais la nauigation a cfie rcndvie libre &af- fcurdc comme devant.LcsRoys de Portugal, &Viccroys delinde ont eu par lepalTe quelque entreprifefur ceftelflc^ & encoresauionrd*buy y adei S jmura. CapiuiHcs gagcz du Roy à c<.ftc fin , avec titre d* Admirai ou Adelantadc^ produit or (i^^ais il j encore rien en d'effcdué. L'Ifle eft riche en or argent & airin, dcauoy ils font grande quantité de canons* Elle produit autli des cfpi* caies desbois odbrifeiAisAr autres chofesmedediialea. 11 y a tagne ardente de fouphrc, & aaPR à ce qu'on dit, ime fontaine qui rend ' une pure liqueur de baume, & grande abondance de foyc. En ce dernier Grande ficge de Malacca le Roy Acheyn envoyoit une trefgrande pièce de canon P^*^ d'artillerie d'ouvrage exquis & tel que l'Europe n'en a point vcu de fem- .l}IablcaaRoyd'Iorqui<lomîneenlacoftedeSian>avflciàfille,endouaire. •Ccfte pièce cftant tombée en la puiïTance des Portugais avec la fille mef- rncs du Roy fut envoyée à Malacca, & delà chargée lur un navire en lieu de haiaft pour eftre traniportée en Portugal & eftre prefcntec au Roy. Mais Uviiiele bavircayantiàit naafragcceftcplececftdeineoreeenniledeTm ^*^^oiy elle cft cncoràpreTem; LaCited'Ior^epoisfiitprinre d'âEnitparles FtMtn^s Portugais, &y furent trouvez quinze cents canons de bronze grands & petits de diverfes fortes fort gentimét ouvragez de figures ôc de fleurs entre tîewt de lefquels y en avoit aucuns non guercs plus grands qu uft Mouitraet. Dont frcqiî^z appert qucl'uûgc de l'artillerie ncleur cft pas nouveau. Les Portugaisy
dnPh-*.» trancqnent en quelques lieux ailàvoir àPediràvingt lieues d'Acfaeyo en
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TOut contre l'cxtrcmîtd de Sumatra au Svid du coftd mcridional de , . " la ligne eqainoâiale cft l'Hle qo'on appelle la grand Jave: entre la- Onnil» quelle & Sumatra y a un deftroit nommé le dcftroii de Simda d^ nom d'une ville qui eft en la mefme Iflc. Ccftelfle à (on commencement au feptiefme degré du cofté de Midy & sert end au Sud-Eft la longueur de cent cinquante ueues, la largeur cncdant mcognue iufqucs à prcTcnt, au- cuns cfHtnaiicsiiDreUclôitpaTticdehtetreAal^ hfmac efperances cftend lufques à ceAc cofte. Toutes fois clle'eft corn- nnncmcnt tenue pourîlle. Les habirans racontent qu'en la partie inrc- . rieurc forud un fleuve ou torrent auquel fi on ietre du bois il deuient dur comme pierre -, il ny a pas longtemps que Thomas Candifch Capitaine ^ "Pionia Angtotstraverfe ce deftroid à fonretotirde la mer Attftratede la nonvd- Càndifch, le Efpagne. Ccfte Ifle produit à\ Riz en abondance & autres chofes'ne- celFairc à la vie, du bcftaii, des pourceaux, des brebis, des poules, de l'ail, des noix dinde, & toutes fortes d'efpiceric9,desclouxde Girofflc, des
noix Muicades, du Macis, & autres chofesqu'en porte à Malacca. Le prîn-
cipaihaure dejavaeil SundaCalapadontle deftroirporte le nom. En ce isoniaCi» lieu y a grande quantité de poivre mieux eftiméque le poivre d'Inde ou '«P« dcMalabar,&cn pourroit onaifcmcnt fournir quatre ou cinq mille quin- jwrc taux poix de Portugal. Il s'y trouve auiii beaucoup d'encens , de benioin, pu Te uou- decampbre,&des(&i]iants. lly auroithienmoyen detraiicqueraifement cn cetieu fans aucun empefchement^ attends que les Portugais ny vien- nent pas â la légère d'autant que les habitans mefmcs d'ordinaire poncnt vendre leurs denrées à Malacca. Il ne fera impertinent de rcprefentcr en Coufto- ce lieu leurs couihimcs en matière de ventes & achapts. Il faut donc entcn- 1** drcqa'à Çonda il ny a iluHe antre forte de monnoyc que des Caixas de vmt«& cuivre, delà grandeur des deutcs de Hollande, mais plus menues» pennes «aîipa. au milieu pour y faire palier une cordelette en joindre deux cents ou millc,afîn de fiirc un iufte conte. Les deux cents Caixas font un Sata & les Monnoyè cinq Sates font mille Caixas de la valeur d'un Cruiàtde Portugal ou de de Jaw. trois Carolus monnoye du pays bas. Le poinre de Smuh (c vend par iàic% - & le (àc vaut quarante cinq Cattes Chinois»le Cat éût vingt onces de Por- Prix ^ îugal , &:le lac de poivre s'achète tout au moins cinq mille tout au plus •^•«*"*» fîx ou fcpt mille Caixcs. LeMaeis,lesclouxdeGiroffle, les noix Muica- des le benoinnpir & rouge , le camphre fc vendent narBhares. LeBha- rc de Sunda fàittrois cents trente Cattes Chinois. Aiicone fois le tiiacis* ou fleur de n oix d c Miifcade de la meilleure fe vent dh( ou dtonze mille Cattes, & lc^plus bcauxclouxdc GcroffleàTadvcnant: quant anx moin- • -
CQvcndlc batefepcouhuict milleCaixcs. Les noix Muicades fc vaident . . > qucl«
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quelquefois {m Bhare vingt ou vingt cinq milIéCaîxes. Vous pouvezaulfi avoir du Bcnioin blanc & noirà^uinze dixhui^t & vingt mille Caixespour Bhare. Qijjuit aux marohandtfes qu'on y troc<|ue pour des c(pkeries ce font des Cottons deplofteurs fortes &dediverfcs couleurs qu'ona4>porte de Cambaia, Choromandel&Bengala, comme font Saraffes de Gabares, 5*r'fV"' ^^^^ tapiffcncs figurées de làindl Thoraas,dc$ Cottons blancs dcBengala mi^tu' noinmczdc divers noms,Sârampura,Satepoià,Caflà &autrcs,dc Cambaia 4Ki Ouinaqtiins de couleur noire, des Tuiiâiis de co^lenr tOtogcto'usld^ quels ouvn^esfe font deCoton:des Bcyramcncs de couleur rouge grands i:}pctits qu on peut accortparcr aux fines toiles de Cambray. Que fi on po rtoit la de nos toiles , ic ne douce pas q|u'ellcs n'y fiiffcm de plus grand prix que celles de CotoQqniiêlbiic es Indes» àt^ulT^ Les habitans de Java Ibnc cruels& ârouchcs d c narare de conlear quel- érnc\iSc ^"cpcu uoire comme ceux de Malacca, non diflemblables aux Brcfiliens, SifaaFiies.puilUnts& robudcs de membres ^ ievifage plar, les mâchoires hautes & : cftcnducs, le paupières grandes, les yeux petits^ la barbe rare n'ayants que trois OU qoatrepoUscnumou(bcbe,&auinentonlec cheveux «tifi rues courts & ooirs comme poix. Pourfiiivant la coftc au Sud Sud-Eft vingt PctiKjaTe <;inq licucs, commence la petite Jave, & un peu plus loingl'Iflcdc Timor, oucroiit le Sandal en grande abondance, & la autour un nombre mhni d'autres Ifles qui ne (bnt pas fî rrequemèes^nuiis n e laUTcnt pas d'être liftbi« tccsd'honunesj&fertilcscnrruidscouimejava. De Malacca on navigue Ifles Molucqucs,cn Banda,& Amboyna, ou IcsPorrugais tiennent de torte- rclfes & des Capitaines pour la manutention du commerce. Navigant de Malacca au Sud^udEIl la longueur de cent Iteues on rencontre grand norn- brc de petites Ifles & efcueils à caufe dequoy il eft force de t en i r k s navires d l'anchrc toutes les nuiâ pour euidicr les dangers de bancs & cfcuciis qui durent prefquef ju/qucs aux Molucqncs. Apres cefte route de cent lieues le cours de la navigation cft à l'MNurd Eil & au Nord £ft la longueur de Noix Mufdcux ccnts Cinquante Ucucsiulinies à l'IfledeBaiidainibnsle dnquiefine degré du coftc Âuftrel. Ceftclilceftfrequcntécdes Portugais à caufe des noix Mufcadcs «8c du trcfbon macis quelle produit. De ces noix on y fait auifi de la confcrvc & de l'huile fort clUmè Malacca ou on le porte & de la en d'autres endroits. Tout le trafic dece Ueuconfifteprelques en efthange, d^fi comme à Simda 8( Java* Ces gens (bnt fort adonnes ifiandes & trompe- UMMeot *-'P0""3"^^" marchands ne s'y doiuentpas légèrement fier, mais pluftoUnc bouger du navire &ncdcfcendrccn terre prenant foigneufe- ment garde à tout. Les Infulaircs apportent eux racfmes leurs denrccsaux navires qui eftUmani ère de neeoderfeurementavec eux.LesPortngaisfc £ants trop en eux en font affezlouventabafcz.Vn mien ami ayant pei du fk navire en ccrtc coflc/ntpar les habitans détenue miferablemcntrelpaccdc deux ans avecccuxquielloyctcniàcompaânic,&nepcut erdiapperqu'ea Autbor;r(f payent rançou* OrnoInepentnavigueràBanda tii autres IflesoeLenant pOTunf' iàns anthoritc du Roy de Portugal. Et la liberté & charge d'y nauiguer rr ^luic comme toutes autres charges & offices eft oétroycc par formedc recooi*
aiJer penfe à aucuns qui l'ont ddcrui comme nous rentendronsenfonlicti* «indM» Avingr UeuesdeBandaàrOueftNordOuefteftnfled'Ainbo]rnaaales AntM^ Portugais ont aufli une petite fortercfre.CeflcIflenepro<faitgaeresdrc& piccrics ,niais les navu-csquivontdcMa1aaaai»MolBcqiiCT yprconm rafrailchilTement d eau.
A fcptantc lieues delà auNordEft fous le premier degaé vers le Septcn- Tydoif trion cft rifle de Tydor la première de celles qu'on appelle Mobonus » à iixUcues de laquelle au Nord-Eft eft l'Iflc MonKO^puis Tamatt » «an» —
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U)9t Ijles éiffellées *!Moitéc^t
L£sI{tesMolac^es(biicennombKdediiq,alSnrdrMoiiicco>^ Ta^^ ' * nate,Tydor, Gilolo, & une doquiefine. Les Portugais y ont d^ux fortcreircs l'une cnTarnatejVantre enTydor,& cftants de long temps en porteflion d c ce* Iflcs y viennent traficquc de Malacca & de l'Inde. Les Efpagnois ont fiùt tout effort d'attirer à eux k* profit de ccftcnavi^ti^^ , y pjjjj^
cnvoydiisiiaviiedekDOuveUeErpagne:iiinsceittviredtentarOT àTar- ^cEipa nate y périt par tempeftc'làns cfpcrancc de pouvoir retourner , ceux qui en g ' 's j^^nr cfchnppcrentfiirent partie tuez par les Portugais , partie prins & envoyez J;J [j^Xc^ au Roy de Portugal , entre lequel & ccluy dç Caftillc s'clinent grandd di£- lucquct^ fcnlîon pour la propriété de ces Iflcs; Lc-tovt à efté tellement pacifié par l'eiltreinHèdâPapc que de prcfentilny aqnc les Portugais qui y naviguent lâMcment. Ces Iflcs ne produifent autre cîiofc que des doux de Giroffle , mais en telle quantité* que tout le monde en eft fourni. Es mcfmes Iflcs y a des montagnes ardctcsj& le terroir y cft par tout fec & aduftcjnc forni liant rien de reqtiis pour la nonrriture finon chair Hrpoiflon. Les Portugais y apportentdo KiZ) du Froment , des aulx& des oignons d'autres efidroitSf & les changent avec des doux de Giroffle. Le pain qui leur tfl particulier cft fait d'herbes ou de racives comme ccluy de Brefllians. Leurs accouftre- ments font tilTus d'herbes ou d'cftrain fort gentiment. Il ny a autre iicu que ccslfiesoufctrouventcesoifttuxqueles Portugais appeUent Padiârosde oifeaa éâ Sol, les Italiens Manucodiatas, les Latins & Fiauicois, oifc aux de Paradis à ^mAm* rai&odela beauté de leurs plumes furpaflantcs en luftre &ncautc celles • des autres oifeaux. II ny a nui qui puiflc dire en avoir vcu de vivants,car on ne les trouve en terre fmon morts. Usvolent (accqnondit) enl'air conti- nuellement contre le Soleil > fidsiamais toucher tetropcMdant ciu'4kfonc envie, n'ayants ni pieds niaifes'j«iisfeulcment la tcftc'&ic corps avec une 1^ longue qaene, comme on peut voir de ceux qu'on par dcçàquoy que fort rarement pour cftre de trop grand prix, l'en ay fait prcfcnt au Dodcur Paludanus d'une couple, d'un malle & d'une femcUe pour ornement de fon cftude. Eni rc ces Ifles il y cinà beaucoiipd*aQtres pedics mais hàntëes &
CràrtantprefqaesincognueSjlefauellesnousIairrottsIii pour rctourncrà cofte de Malaccaladeicriptionae laqaeUenoiisairons pontTinviiiii^oa .aoCapdeSingapura.
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1^ Epuislc Cap de Singapura mfqucs à la poinfte dcSinofural'Efl on i conte dixhuia nùUcSéA fix ou Tcp; miUcsdc làfç void.un ç^qpil en ? ier« la mer
kC^inc fe trouvent fofuvent en grand danger avec pctrc d'aucunes , dont eftre^ grande pttodeiiM erf^otcs pour l'eutKrny ayantaW «wfc
•àtcnirqucparla. " , r-/i " '•"
A quarante milles de ccfie poinûcdc SinofuraauNord Eft cpmitiance llfleBoroco foosle prcniîefed(œfc^«sleSq>tcnmô&«^^
* D milles
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Caoïphic. milles au Nord Eil nu icpticfinc degré. Sa largeur cft cncorcs incognnc. Cette Ilk cil pleuic d'arbres qui ptoduilciu le Camphre le plus cxcdcnt de tout lé monde*
DcIapointftcdcSmofuralaco/lc s'cftcnd.ni Septentrion trente licucs p4n£cPa- vers la ville de Pan fous le troifiefmc degré & demi. Dix licucsp.ir delà tc- nât.la mciinc toute la coftc tend au NordO uctt l'cipacc de cinquante licuc$ b ou cft la ville de Patane (bus le Icptiefinc dcgrd ^^demi. Ces dcuit places P.iii & Patane portenititrc de Royaumes, maisfont tributaires aulloy de PjIo d"\- lieux croift le bois appelle Palo Daguil a&Ie bois de Calam-
giiiU^, odonicrant <?t précieux, Icqael cftant bon eft autant cflunc qu'or ou ar- gent. 11 ^> y u ouvc aiiiTi du Camphre , mais non fi excellent que celuy de bomco : écauflidel'or» &kpiencBezarouBazarboDitecontrelcsve^' Bois de ^^^^^ Il yaauflidcsDiamants,dcsnoixMufcadcs,&du Macis,& dubûisd© * Sapon,qui fe trouve aulfi en Sian a peu près femblablc àceluy de Brefîl. Oc Paton laçoftc s ettçad cent iicucs au Nord iurques à Sian fous le qtiatorziefîned^rè&demi: pots fàiCmtimfètn elle s'enendqoioïe lieues au Sud Sud Eft* De la e lle tire au Sud Eft feptante lieues iufques à la Ville V.iic de de Camboiaquicft fouslc dixiefmedcgrd. Puis elle tourne foixantelicucS CiiaL>uia. au Nord Hft,& aujres foixantc au Nord NordOucftjd'ou elle recule à l'Ou- cft NoidOucft iufqueaufondduGolphcdcCochinchina. Ccftccoftdè Camboia eft aufli cofte de Champa. On y trouve beaucoup de bois de Ca- lambaqui eft odoriférant. A travers ce Royaume pafte&feiettc dans la ^^J^^^*^ mer le fleuve Mccon , lequel à cela de propre entre les fleuves des Indes, qu'en Eftd illc dei bonde avec telle quantité d'acn ne plus ne moinsaue Op-nioQ le Nil que tout le pays en eft couvett* Lacommune opinion de tonslcs dc4 Caio. Camboiens eft que toutes créatures tantbonimes quebcftes de quelque iMieus. genre que ce foit doivent après leur mort remporter le falaire de bien ou de inal.Au dedans du.pays par delaCamboia & Sian ily a beaucoup de natiô^ enaSe autres les.Laicns, peuples trefpuiirants , le$Aveis& les Brames qui habiteman toui.des montagncs,& les Cueiens qui fe riennent es montag- Gucicns racfmes , hommes farouches & indoratables , qui Te repaiiTent de chair mangiirr* humaine , & marquent tout leur corps avccun fer chaud rcputans cela d'hmniiKii pour une liuguiierC| cxccUc.ncc» Les noms de ces nations nousfoui; bien cognnsjinaisaousavoaspeii'decognoiflâncodttrefte* . '
A l'Orient de la coftc Camboia ou de Champa cnvir<Ml cent lieues ea mer, font les Iflcsappelldcs de Lucon premiercnjcnt dc{couvcrtcs parles .£|£^«pois du cofté de la nouvelle Eipagqe. L'an 1164. Elles roDtaul& cognucs {bus lé nom de Manilles ou nom de ManiUe , qui en eft te Phiiipi- P^'i^c'Piil l^iivrc & ville , par d'autres appellèe Lnçbn. Elles font par (iiicf. '^s Caftillans appcllécs Philippines du nom de Phihppc Roy d'Efpagne, La ville de Luçon ou Manille ell: fous le quatorziefiue degré. Autour de cefte ville & Iflc y on a plufieurs aut res petites comprifes fous ce nom gc- t neraJ* Touterldqclles obeiftpnt niix Efpagnols. Le Gonvetneurfaklà rclidencc à Manille. Il y eft envoyé delà nouvelle Elpagne avec un Evct- que au nom du Roy deCaftillc.Ces Ifles cftoyét autrcsfois contenues fous laChinc,mais pour certains railons elles ont cite abandonnées dcsChinois» &le9habitnnsMiltbzàlab«i'don iànsloix inptdice ^ parle moyen dcquoy ils ont atfement eft(5 réduits fous Icioug des Efpagnols. qui en ont attinS ** plufieursèlarcligionClircfticnnc.Lc tcrroiry cil trcsfcrtilc& abondât en fromct, & y a bonne chalfe des cerfs & de cheureuts,quantitcdebcftail,de bufflcsjde boeufs,de vachcs,dc cheures,& de porcs.On y trouve auffi beau- coup de chats de Zibcth ou civettcs,& toutes fortes de friufls comme en la , . • . Chine, du mifl & de ; poiflons en abondance. Les Efâpnols fe vantent quilsy «ncdesElpicciiesaSilçA vray gunpnilcft incçitaifi*LeftÇhinoisy
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hantent rort,yapportins leurs marchandifcs,aflàvoIr deIaIbyé,daCoton) 4iei2 vatÛcllc de porcelaine, de la poudre à canon,du fouphre^du rcr,du vif argcnt,de l'ader,da cutvre,& autres mctaux,dc la fArine,dcs noix, des cïa* Haines, du bifcuit, des dat es , & toute forte de lingerie , des dctitoires, & antres gentilps curiofîtez. Et a ceft efTe A y arrivent tous les ans vingt navi^ icsdekChine, Et s cftcod ce commerce vers Mexica, paricmoyendc anoyUnwsg^onn'y cft ptt monis fréquente &momscetcl»ireque celle * des Indes en Ponngal.
Mais retournons au Golphc de Cochinchina vers l'Orient & la poip(5^e de laTcrre haute fous le dixneufuiefme degré,lequel c(pacc ell de loixante CowMes. lienes. Ici commence cegnnd &fiimciixiHiysdeIaClimc>que noosd'fc^ crîrons en fon lieu . Le fufdit Golphc fait le bout de la code de Canboift & IKS^. dc Cfiampa,& le commencement du pays de Cochinchina qui à (on eften- duciulquesaux limites de la Chine. Çepays de Cochinchina cil divii^ en ifoîs, ou quatre Royaumes qui font tributaffesau Roy delaChine.Leshii* fcîtansfimt àpeupres femblables aux ChInois,de mœurs & de vifagc. Le terroir eftferilee en tout ce dontl'ufagc cfl requis pour la vie de l'homme. Le bois appellé Palo d'Aguilla y abonde , comme aufli le bois odoriférant de Calamba,&lafoye,&autrescho(êsqui(ctromrentcn la Chine.
A dix licacs de celle poinâe & de la terre fcmic , au Sud Eft l'iflc d'Ay- oaofous la domination de laChinc. Entre cefte Jilc & la terre ferme y ape-^ fcherîe de toutes fortes de perles. A nonante lieues de la mefmc pointe 'fiiivant la route de la cofte au Nord Eft eft l'iflc & ville de Macao fous le iringtdeuxiermc& dcmidegié > laqpielie eft habitée de Portugais meflcs anrecles naturels du pays.
AtfcmeUeaes de MMaoàrOneftKord Oueftaniie «fansiPim Golphe plein d'Iflcs eft la ville de Cantaon fous le vingt quatricfinc & demi degr^. Cturio» Ceftc ville eft la capitale du pays, marchande & opulcnrc, renommée pour ^jl^* k trafic des Portugais,commc eftant le icul & uiu(|uc iicu auquel il leur eft ttiedc negode^avedesChiiMis»
. C H A r X T a a XXllL , *
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LE Royaume de la Chincfft fituéfous le troptcque de Cancer &: too- telàcofte a^eftend an Nord Eft 8r an SiidEft la Ion sueur deouatre cent Uenes. Au coftc méridional il a le Royaume de Cochinchina^au Nord & au couchant , laTartarie&le Cathayouon dit que le peuple eft blani^âc y a beaucoup de Chreftiens, auquel pays le K opume de Pcne fert delimtte. 'OrlepaysdeUdiine (àcequ'ondit)eftducoftédcrTartarie boméd'un mur ayant de longueur cinq cents lieux. Mai s ^il faut entendre j^^^ j^j^
3ae de ce coftd le pays eft entouré de beaucoup de montagnes , les entre loimier de eux ddquellcsqui font huilante lieues font fcimezde ce mur. Ancien- f«»«awi nemcntles Tartaret ont tenu ce Royaume fcion qnelesattiiales mefmes dupay» enfeignent. Mais ils en ont eftechaflcz parles naturels , Icfquefs voutans pourvoir àl'aflcurancc de leur pays pour i'advenir > cntdrclféce mur afin d'empefcher les cOotlbs & piilerics de ces peuplesconrcurs , & depuis Ion iè (onttronvcz à repos.
Ce Royaume contient quinze provînccs'ycomprMc lIfled'Aynaocha- cunedd^uellcs à ià villa capitale de laquelle cUc portiele nom. Aumi-
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^uKoyaufftedtU Chine.
heu de ce pays il y a un fort grand Lac duquel fourdciu pluficurs riuicrcs torr<:nts avec telle affluencc d'eaui^ qu'on y peut nautgueif aifement pat, tout avec barques bateaux &brigantins. Ueceftemultitudc d'eaux procô*-. derabondancedrfettîlitddetoutes diofcsaupays. Le long de ccsrmcieS:
dVn cofté & d'autre fc voycntdiucrfes villes qui apportient grandes com- modités à vn chacun. De toutes les certes de mer dont nous au onsco- Provinces gnoilTaucc la plus grande eft ce(l:cci,lelong delaquellcy acinq nobles de toCU- provinccs,arçavoir Ctwtao ou ÇantqnjCmcljeo^ LiampeOiN^ot^n & Paguiat^
bderaieredefqDeUeseftauHoidEÎ^CDiacm ; * garde multitude de gaidarmerietxnitce «moelle eft voi^^ desTartares.Oii tient aulîï qu'entre toutes les Provinces de h Chine cefteci efl la plus ex- cellente, 5: ou'a ccflc occafion IcRoy la choilîe pour commodité de fa refi- dcncc ccft cnofe cTmcrvciJlable de la multitude des bateaux qui fc voyent fur les rivières au dedans du pays. En la feule rivière & havre de la ville de Oiuouil va plus de barques ée frégates qu'il ny ena entente l'E/pagne* L'airy eft roit doux,Ia terre trcsfcrtilei& abondante en froment en us &le* gunics, <5c ny a nulle faifon de l'année qui ncfoir propre pour y fcner ou tnoiffoncr. Au dedans dû pays il y a quelques Elcpbants, l ions, '1 igrcs, êc autres bcltcs cruelles. Il s'y trouve beaucoup de ptmcs bclks qui portent le mufc lefquellcs ftmt parcâl^ k des petits chats en grandeur & ittRm- blancc. LamanliAe d'en tire,leiniifc eft de les tenir cnfevelirs quelques jours, puis cfiiantpourrceslcs fTOifTcraforlfe de coups jufqt esàcelacMïr 3clefangroycnt racflezenfemble, puis de la peau du (ang &dela chair on' en fait des petites baies du pois d'un once que les Portugais appellent Papo krquelles on envoyé cà& là par le monde. Pareillement on yvoiddea chats pui portent le Zibeth, & l' Algallia. Ce pays auflî nounit des chevaux jïiais moindres que ceux de l'Europe. Qiiantaiixpoalea oiibns & canarst| . y enàabondance, commcauflîdcpoiffons tantdc îrerquederivicrci 3t d'autres chofes rcquifes à la nourriture de l'homme. Ce pays auffi n'eft (ans mines d'or &d'argent auquelles il eft défendu par ordonnance du Koy de ^'^f^f °' fiuiiller tfu moyen dequoy telsmetaux y font aj}portcz d'aiUcurs. Mais gedr» Jeurs maifon ne laiiTçntpourtant cTdlre gamiesde men&les d'or &d'ar^ gent& de tontes ricbelles. 11 eft vray que l'argent yeftenphisgradecfti« me, que l'or, & pourtît y eft plus cher à caufc que l'or a divers prix & tax- es, mai^'argent n cRquc d'un certain prix. Les perles y abondent & l'A- liofiar quifc trouve enl'iflç &provincc d'Avnao. Cemcfme payspro- ' duitdu vif ai^ent,derairin, du tef,deracier, dereflain, du plomb , du Um* phie^-idtautres métaux &auili de l'ambre gris. Outre lefquelles richefres & revenus dont le Roy de la Chine cfl enrichi, i 1 nez tn chacnnt ville capitale du pay^ifesthrcfors cachez ^ annaffczdclong temps. L'accoufl-rcmcnt de /oyc y eft auifi commun entre les tiabitans que celuy de toile entrenous, & :leiir yôtces accouftremcts de ibye iufques aux talons , eftas brodez Se bio^ àhonàk» cheâtç&^eifetfigares3ê^icsappdUStB]x>ca4o.Lesdl<^^ ^iSoy«. .entrdgpnde<tnaBiitèpartoutlepay/. . Ontientpourchofe aiTcurticqué tou^ îes-an s on tranfporte de la ville de Canton es Indes trois cents qii intau x ».;/ de ibyCjOutre celle qu'on envoyé aux Philippines, en laponjôc en 6ian. Et cçueantmoins il en relie au pays^igrandc quantité quelle pourroit fuiliic .|»ouren charger cles flottes eiii|tcres, {ànsquons'appèrceuftgueres de la Iliminutiô. Ilycroiftaulfiforceliii &cotonà niervciIIeufement bon prix. Ht qui pourroitlc nobrc dc^ procclaincs qu'ô envoyé delà es Indes en Pch*- P - . tugal en la nouvelle Efpagnc autres endroits? Maisquant aux plus fines . ..^ oui font de madère ia plus de^cc nuinenpeutcmpoiter hors du Koyau>
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Lectuli.ct ratio, jiuhiis O/jtnç ^^roccrcs j^nmarr^ /^^/laiiJonnos vccant ) jcsjaniur, cymh(lj^ , cjiiihus ad ohlcctahoncm ^erjluvws vehuntuc .
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dcccnaincforccdc terre trefdurc, laquelleon f'^oiflc en piecesakt meule» ' & cihntainfî brifee on la iette en descil^emes ou elle cft broyée & batuc(à kmaniere que les payiàns bâtent le beurre pardeçà) iufques à tant c|uc le plus fubtil de la matière vienoeaudefruslemoyen demeutaQta]milieii,fle Icplus groflierau fond.Deccqui eftleplus fubtiljfcfontlesplusfubtilsou- vrages, & du plus gros les moindres, & du médiocre îcs moyens. Cela fiiék ony poqrtraitles images & âpuresqu'on veut: fin.ilciiict ks vailllaux (ont vis en la fbamaife ils Tont réduits en la forme qui fc void. C^Ll âuHI an pay s p ,u ^ùh de abondant en riicaeenmiel& en dre,letoatàDOoiiisrchdJroiisl^ CWoc» quinousfomcognusycroiflent, & encore d'autres tbcognus, en quoy ce pays ne ccde en rienàrEfpagnc. Il y croiftauflî dc5 pommes d'orange plus douces auefuccre. Et s'y trouve un certain fruict qu ils appellent Lechyas ibnblàble a la prune , mais ayant un autre goufl fort cftimé. Bref pour le direen un mot la mtturc afi àbOQdaiimicnt c^Modu fci doAS force pays ^ne rien n'y de faut.
Qjiant aux rcvenns du Seigneur de ce Royaume qui pourroit dire com- ^J^*^' bien ils font grands. Delà leule gabelle du lel qu'on recneilte en la nvicre u Chintr que palTe a travers la Province deCantonil reçoit annueilenient un million &dcmi,d'ouil eftaiféàfupputcrcequipeuteftredurdlc. Toute» les viU-jjj_ . . les y font baftics de pierres quarrecs,avecboulenards fit foffw : il ny a ni ci- u ch.»» tadcUes ni chameaux, mais à chacune porte y aunegrofle & forte tout bien rominrac munie de canon, pour la defcofe de la ville. Ils fe fer v cnt de toutes Ibitcs 1**^^ d*afmes, d'arcs, d'arquebuzes, d'efpees de diverfe forme de coutelas , &de boucliers. En guerre les foldais nient de robies longues iniques aux genoux i^f*^* bien cotonnecs pour rcfifter aux coups d'efpec/& de coutelas. Ceux qui JontàlaloldeduRoyontpourmarqaeunchippeaurongcouiaunc. Leur sombre eft infini. Ils ont des Capitaines, dixamiercs, cenceniers,Coloncls ^P^^^^ 8t antres Officiers ftlon le nombre de leois trou^ Ijeséâpittines bntccr- em/^ i^^ tain ligne & marque par laquelle on pentcognoîArecombiS ils ont de foU ChM» dats audcfTus d'eux. Ils font monftrcilanom''eîlc lune, & reçoivent leur
riges qui leur font payez en argent, car d'autre monnoycilny en a point, argent fe coupe en pièces Ôc cft livrtfaupoiXj^ auaucl di\Ù U ont un in« llrument prêt pour le couper , firdet j)d^uidb jpâk fejfefe. Leoge^rdi*' nairedes foldatseildtt prixdedemtereale» «juarcquipolent dclayalcui^ dcitaotre chofcs peut monter à qnatrc duras on douze Carolus.
Tlsfoivent la fuperftition des Payensfam auoin mcHinge de la c Ma- hometique. Ils adorent le Diable» fodeaiént dcpeurquUnc leur nuiiè. ^^k* tors que quelcun tend i lajnpît on libf met densnt lesyeitt b Sgût du ' \ Diable, ti nan t en fa dexttt nn'pdgnard, & le fblcil en fa (eneftre, lequel jlt l'exhortent de regarder attcinivcment lorsqu'ils cftaii travaiJdc lamoit, dcpeur qu'en l'autre fiecleiln'expcriractc fafareur& rnauvaifHc, Ils por- tent rcvciciice auSoleil&àlaiunelesreptttâs comme maryâc femme. En temps (fcclypfe ils olîkeot en graiid ctâime beaucoup dêiâctifices A Dien>- ffi ieiltfh«'cflterr«i'pburde(tôurheribn ire dcpeur qu'il ne leurcnllelavie. Ils croycnt l'immortaiitédesarties , & la rcrribution des biens aux bons & des maux aux mauvais après ceftcvic, cci]uilcs rend unt plus loignc ux de Ufepuliure descorpç. Les Académies iom en cxcciicntc fplendcur par Aça4e»: tbîit le Royaume. Xés'éffacyi'diéPliilo%Ide^ deslondu pays y Benti^"^ fcrtt ûns aucun ét)refcrcnce de peifonnestioant aux honneurs, n'ayants gardlTnôti àladodirlrie &eiudition. Delà vientqiic les Magiftraturcs & t^.tficcs font ouverts aux hommes do<5tcs, & leur déferez en grande foie nnè% Tome leiH^«Aplailame douce ^augnifique. Ceux qu on porte . cnfiegesavcc voiles de foyecouverts dor^ <urgent font appelles Loî^ atMa»^ fa»k^lilibidatips,leiqpcbfcplaifa > ^à^iredrâi
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bonne chère;, cosunè tout le refte des Chinois. Ib ont par tout I» doâri-. ne en êiande d&nc & reTerencc. Leur Iby ne permet pâs qu'aucun (bit avancea qaelquediarge de Gouverneur ou Magiftrat en là patrie» de peur Fa«cr«ii- (comme eft vray fcmblable) que l'amitié ou affinité ne les face broncher ^^^^ eniugement &IaregledeiuIUce. Lors que quelcun des principaux vient à décéder il eft honoré d'une grande (îiite de femmes &leruiteurs quilay^ âenacot compagnie en ûmort » &on remplit {bnrepoldire de ioyau^ d*or».&iutrcs|(Wcseiqaifo » afinqnHneloit finshoonw l'autre vie.
EftendiM L'air y cil trefbon , & la terre fort tempérée, car foncoramcncemcnt duMys de cft fous le 19. degré, & en quelques endroits elle paflc le cinquanticfmc». toUiM. 0*011 on peut preiumer quelle peut eftreiâfertilitè. EftantdefurpluscuU".
tivee&bien entreteàueporlacominudle diligence de induttriedeshabi-! Piy« dt lâ tans. " On n'y verrait pas un pied de terre /bit es montagnes ou es colliues. ^xrm ' de la multitude dcshabitans ne rende fruâueux. 11 ny a nulle mémoire Feftcf ^ que lapelle y ait régné. Âuflîeft il bien cxpreiTement défendu que nui aait^iStir. hoo dà pOTsAos^ccDce » comme il n'cft permis aux eftian-^ gers d y venir. . Ily aïoy ng^cuiè contretotis mendiants & fainéants, Chinosfic q*iiny fontnircçcusnifupportez. Les gen? y font de BlIIc taille, gras & ^"(ficfittOD ^'^r''-''^-> ^rgc «S: ronde, les y eux petits, les paupières grandes , les
^ iourcilscûcuez, lenezpetit&plat , la barbe rare, n'ayants que fèpt ou hut^ pôilstant é^nioiiMwbcs qu'au menton. Le poil dcdellônslemen* ton & fort noir, Ij^ii^ilslaifrent pendre , & font curieux & foigncux de l'entretenir & peigner continuellement. Ils font grand cas de leur cheve- lure tant les hommes que les femmes, Ôc la laiflcnt croiftrc «Se dcucnirlon- guç^Lus l'entortillent &unfpnd unnoeud au fommcc de la telle la cou- ' vrântsil'anevepd.efoye. Çfïui<^ ' ' ' ' clâo & Cànton,laôu les Portugais frequ entent ibnt de couleur noire com'f .».v... J les Mores d' Afrique &de.3arbarie j&unc partiedcs Efpagnols. Mais ceux qui habitent au dedans du pays reflcrnblenralTez bien de couleur aux Allexnans & Flamcngs. Il s'en trouve auill aucuns d'eux qui ibnt du tout Ô<>ff?4^yrâp^}csyi^ grands ^.^1^ mablënombre efTeftpe-
t» ; .on e(bme./qa^fofi^4e.i^^ & autres nations a»^
quelles le coriunercc âeçe jiaysn à pas encore eftéficftroi^lcment defeu- Accwjftre- du. Les ChinoisburTentcroiftre longs les ongles de leur main gauche par ïSSt*? ^ ccrcniqnic qu'j^obfcrvcnt* Les accouftrcments de pnn-
de faire àpamtoM dcfovp, . côix wî^èuu peuple de cotom psne s'entendent dct Chir pqiiit àcoudr^ed4qf4>>ueni(oye > quO ieflofTe nèlearmanque , & s'cfinejveill en t des marchandifcs & on vragc • des Portugais qui (bjit à l'et gucille. Les femmçs font pôpcufcmétaccouftreesôc ont des robesouvcrtes «cflotantes , ^.oo^laocrruque &j la poiârine ornée de diveries perles de io ja^^. JBles côuimcQ^^
aipsjgpijdentpreiquestoafîou^slapsaifonT Elles fond grand cas d'avoir tcf pieçls menus, & àcefl cfre<iî Jlbn^îiceoulhiincés des leur ieuneffe à les tenir enveloppez sc biep eftroidlcmcnt terrez, ce qui leur rend par après le niar- chcr forc incommfOfic. La jalop/ie des maris à mis en avant ceÂecoudume •• '* comme elles cftiinc^t, pour lç$.çonte^ pailbn, de les empefchcr d'al* 1er venir» Etdcfait les hoinmesy fontfôitjalôux, '& les femmes adon* nèct à leurs plailîr».' Celle* qiufont de cmclquc dicnitt; font porteés pac les rues en litières treillifreés ^tç^vers idËqpffJIcs^ef peuvencvoir tout^ jàn« eftrc. venc» de perfonne^ " * '* • , ".
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GHAtiïiii XXIV-
DEi^iozeprovinccsCjucnousavonsditvaroirao Royaume de la '^ Chine il ny en à nulle qui en fon eftendue n'efgale en grandeur provîAcrs- quclcunplusgrands Royaumes de l'Europe. Elles font Japluipartde uChi- |ouvemcé$ par on Viceroy qu'ils appellcntCochin. Les noms de cçfPrOr Vince$ font: Foquitm^Olm» Sinça^, Sufan, Vémft^i Ot^ùm» JÙiclffo, Hom,
vemeés par le Roy ^fon cofildl,afçavoirToliiichia»&I^^giita laquelle
le Roy fait fa demeure. Elles orttprefques totites Icuft rivières & torrents, pouftans bateaux ce qui rendle commerce aifë au dedans du pays. Leurs an- Nombre Bslcs^hidoires font mention qu'en ces quinze provincesily a cent cin- villes qiUBite& une citcE capitales, & (quinze cents nonante trois villes, fans con- Jj^J^*^]jîJ ter diverfes bourgades donc le orcuic cft ailï ^rand oue celuy de beaucoup fotmc. . de villeSjd'ou il cU aifé à remarquer combien doit eure grande eftënduede ce Royaume. La plufpartdeccs villes font fituecs au bord de quelque ri- vière ou eau courante avec larges foffer , belles & elbaifles murailles de IMcrrequarrecv' long dciquellèstantdeiisnsquedenorsla ville ilyàun cheiDÏn fpacieux mi fis boniinés de ch c val peuvent aller de front. lU ne hiXrcnt dcchoir leurs rempars, cftants foigncux de redreffer ce qu'ils ap- perçoivenr ail cr en ruine. Les chemins font beaux bien applains & efgaux par tout icpav»iu(«]ae& aux iaM>tita£nesmefmes. Les fi-ontifpices des por- tes des vill(csiimt^0md<'4<^ d'tfditieâure, 8c (è iroyent à l'entrée trois ou quatre portes mi^ifiquement &briquetfs fie viunies de fer. Les rues font belles bien paucés & fi droites que d'un bout on peut apperçevoir l'autre bout de la ville. Au bout des rues il y à certaines place» voûtées quife voyent garnies de jgrand nombre de mar- - chaHBTctdecQin^didbitelim 'Cumphislivàdcs atcsdefHcrrequAtre^peinci'^^^gurez^^ font ombre aux rues , eê lèr- vent à divers ièux & paffe'terri|)S efqùelslc pe\iblc pafTc lanuiâ yallu-^ mant falots & lanternes , qui rendent le ipeâade fort beau &plailânt \ voir«^ jLcs«iaifons y ont ordinairemcot trois po^es pour ornement deP- Maîtoni ADcllesidelle dit milieu cft lai plus grandie; Les cdifices'lbiitbas'& lâns e- de kOu* fta^BESOiiiphncbe!^ , mais elles font fbftljMideiires par dedans meubleès de toutes foftcsde méublcsà pîaUîr, accommodeés de iardins & vergers. La ville ou le Roy fait là refideficé eft appelleè Xuntien ou Tobiin , & d'au- Xonfîf h* cuns<>uin2ay* LeuomdeXuhtien en bngue Ghinoifc fignifieCité du ^Q"'"- OeMaquelle lftiié>«ande<*^efinerveinabfc. Sa loneueureft telle que ^^i^j^ edftwiceqngpeqtfef drttfhttUime de cheval delà pauerenun four , & bChiMw y à unt îrfinité d'autres chofcs admirables d obferver en cefte ville lef- ouellesi'obmettray pour brièveté. Le Ro^ y a fon Palais fourni de toutes ^.^'^JîS «tliccspouti'uragcdefaperfohne, de fes femmes & des gens de la fui- Jj^^ te^i'JDiScs , Comtes , Baronis^^ autres. ' Aï ny a nul qui ait aucun ValTal^ eOai* * finbnpareKtcnANfitHrive S&foliHiiielle faveur dèbentf ce duRoy, encore faut qu aprcsla mort du B^eilefîdëtels bénéfices retournent au ROy ^ilc$ peut oftcr anxettfans auqucf^cc neantraointsil les laifTc fouvent, pour- vcu qu'ils fbyeni taxables de les tenir, Ôcenfbnt nouveau ferment 8c hom- no^cimRoy. ^Enebacune dés principales villes ouïes Gouverneurs ae ywBnyi ioàà^Êtiéff» oft '^OM le poumilâ dn Roy voile d'an riche
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: "' ^es cmftmnes de la Qine,
upis,anqaelpoartriift tous Officiers, Loitics , & Mandarins font hon^ Titre éj neur,avec celle révérence, conunc fi le Roy mcimcs efloit pr cfent. Le titre
Riydela qu'on luy doOnC Cft l« BOTBTtItOMlVt DT MOMAB^BTyiLS
Nul ne peut porter en la Chiac ni avoir dard en (à maifon , iînoti cens qui ont ceft honneur d'cfbre aux gages du Roy, les fils dequels au/ïi reçoi- vent ce droit de porterarraes comme héréditaire. Par les chofcs qu'on ap- Ghtioa a porte delà on pcutaffez voir combien les efpnts des Chinois fontaiîgiii, «M'^; BsontdekdianotsèvbUe€afonnedeb«teanziroue,iigentimciit5^
(Irieufcmentaccommodes , qu'ils ne vont pas moins viftc par les champs, Seo£r- Sî*^ bateaux fur la rivière. Ils font fort entendus à vendre & à acheter» u(fes me- Ôeiix qui tiennent boutique affichent une tablette en laquelle eftcontc« nu le rollc des marchandifes qu'ils ont à vendre. A chacun meftier cft or- 'doanee£ânrC)làas qu'il y ait cbangcmcnt de demeures , & mefînes les co- tes commacmktaG(mctniin& meftier au^ n'eft . que le N^agiilrtt ai oidoanc îuttement. Il eft libre à cduy qui eft devenv richede nepiusonvrcr, cependant il ne laiffe pas détenir boutique &ou- MooMfe vricrs &avoir infpedtion fur eux. La monnoyc des Chinois cft d'or &: 4elaQht- d'argent mais fans cft rc marquée , onlacoupç en menue pièces iu/qucs à le falcurd'un liard. Toutesmàrdândifèsy (ootvendiies au poids, mclîncs lcspoiiles>lcsoyes,dcleg poiifims. Ils ont une femmeqo'ils ricanent poor u!8^ iegttsme» outre lâoueUe iUeur eft libre d'en avoir autant qu'ils peuvent ■04* nourrir. Le fils de la légitime (iiccede an principal de biens,le refte eft di- ftribué entre les autres. Tousmariagcs y font libres excepté defrcres & foeurs, âccouiîns germains» L'Ëfpouxauancqu'emmencrfone(poufeca û nation loy fournît fi>n douaite leqnd elle poite A fit parens pour les deipens qu'ifs ont mis à rcfleiicr, puis elle vaavec fon efpoux en iàmaifiin. Ce qui eft ainfi donné en nom de douaire reuient & appartient du toot aux parents qui en peuvent difpqfcr aleur volonté. Puis ce qui refteaprav leur mort retourne a la âllc » de l'eipoux de iaqucUe tel douaire cft procc<« dé. Par ce moyen ceux lafont le^ pluj; ric4iesqiii ont le plus de filles* : • . • . Ltnfsw ^ laogue JetChinoiseftfpiotdiveifi^ Utdoonciica eotesdie tenus Ottiiaaé. Jmaunesleuispenfcesparercililf^y &oncunalpbabetcompolî! dc£g»iïs (ân« nombre, pourlefqucilcs cntçndrcil eft bcfoin de grande mémoire & Papier des l«>ûg«fage qui cft h rai{onpourqùôy teshommes do^es & entendus font Chinois & tant eftimez entre eux. Leur papier cft fcmblablea cduy de I Hurope, noo datoatiiUaiiC]iiaii{)|os£nip'delié. Cii«nâitdefQfCbeaudetoutccoa^ ^^'^ leur. lisfefenrcntunrofeaupourefoâeairec.tmpînceBtteoimnelespdii^ . tre«. L'Imprimerie, rAr£illcric,(aj}ondrcicînMm,&autrescholibapfHK^ tenantes aux ocfmes ont efté en ufageordmairecnlaOïinc ily aiaquei* înwntiofi J^^-'^ fiecles , tellement que l'origine furpafle toute mémoire d iiomxnci de r Artii- I-curs anualcs racontent premier àoydupays cftant veriè es arts knc^im Magicques efte le premier kyenteurdel'AKtilieiie 'A^ntiiei iaftoBBlecits '''*^* 4e^uerre. L'Imprimerie au£ y eft foftaaGÎeiioe^vea«|i^ iftsvmkf^ livras imprimez. plus dccinq ou (îxcentsaos auant qne ceftan fatcogQK Lèvre» des en l'Europe. Ils ont grand n*»mbre de livres , car ils font for airicuxdQ!.. Chinoa. crireIeschofesiidycnue$,lçsans,le$ loix,lcs cdna«&ordoimanccs clvi- CbiMM.^ K-<,imitan< enccUlesandént.<«tec<&Romains.£nicursfcftint&bati&>.
qiiett après <|iie cMcuneft ji|viaé, «M^dTe tmeftiâetifalc , «ffit qrà.^ ' cuft quelques centaines de confiez. Çcft un nlaifir de voir lents tabtcft trcflilUàntes de belle* peintures enrichie* de hgurct&de fleurs, àc^nfii
* " ' ^"'^''^'-atdenaDDOi.Cepcndancletoutdek table cft enviro»* *
ment bien ftics gentiment remplis de fleurs ode n forantes, 5: de toutes for- tes d'images & ngures faites de fiiccre d'oré. On met au miliai de Ja table la viandciort bien flopieftiée, âc en bon ordre en jptatsdc Porcelaine, avec glande jbmpciiofiil. Devant qa'appofter h nmàt otî la .deco«pe en pièces (ans y laiilcrniilsotoaareftcs. Ils reputent à incivilité delà pren^ ' drcavcc les doigts, ayants pour ceft cffeft deux bois noirs & ronds dont ils la prennent ii proprement qu'ils n'en laifl'cnr rien choir: & pourtant ils- B'ontauefidredeleruiettcspour fc torcher , n ayants ni la bouche ni les naiosiales* Iwbicavageeftvinfàitderiz&bialK ooinniehl^^ boîvensfouvcntmais peu,bcuvants quelquefiitsâvingtrcprinfèsavantqilè vuider leur coupe. Ils entremedcnt 1 a Mufîcquc en leurs fcftins avec grand plaifîr.Ilsafent de beaucoup de mets & divers Ils falucntcn ccftc manière. I^nv»- Ceax du menu peuble ferment la main gauche, & la couvrant de ladroiâc U mettent fiirla poiârinc , avccunegninde & baflè fiiinilfioii de la tcfte. Ceftcftçon de ioindrc les mains cn{cmble& les mettre à la poitrine leur cft uiïfigne d'amitié & bonne affedion, à quoy ils adiouftcnt beaucoup de belles paroles debicnvueillancc. Les nobles ou Mandorins s'cntrercncon- trans ferment incontinent les mains & les joignant enfembie font un cer- cle tenants leois bras en fbnne deeroil&nts & fc tenantsainii de bout boU^ lântlatefte ufants de grande courtoifieàpreilér l'un l'autre de marcher lé premier, & autres fcmblables cérémonies ufîtces entre les grands. Jlya une infinité d'autres chofcs concernantes l'cftat foit des Roys ibitdes peu- ples la defcription defquelles empliroit beaucoup de ii vres, Qjij en voudra faroir d'avantage^ liièlelivrede frère Juan GonçalvedeMeoooia, qnià .céètmduiA d'ElpagnoI en Latin , lequel encore qu'il contienne quelquci cnreiis, i'authcur n'ayant pas touHours cùé bien informé , tOaiesibis le* pcefème beaucoup de chofes vxayes, & eft digne de leâure.
C H À f i T a a XXV*
L1ÛC & Vîlie de MachaùôaMakau ctk babitde Portugais meftcz i- vec les Chinois, avec lefquelsils trafîcqucnt du cofté de Canton d'où Mkta«(i icsChinois leur apportenttoutcs fortes dcMarchandifcs & enachep- jcnt d cux> fans qu'illeur foit permis devenir à Onton. Oi quand quelque >laviie de rindeeft venue à Madm , tont încontiaent le Mandorin on Couvemeuren mefurcla longueur & la largcwf s puis ayant fait le conte félon la mefijre,cxige f impoft, cela fàiâ il permet de charger la navire, fans Poni^^s qu'il faille payer autre novel impoft. Lors cft choifi un fadeur d'entre les "*^^**^} Icsrortugaisquiaunomdetoussachemmcà Canton pour y taire le» ai- avrcics ûàsa de uscompagnpn$,mais il luy eft ddcndn ïnr grandcspienet depd^ CUnoii. ,ièrla nuid en la ville* Laville de MachauàianEvcfque Portugais (ùifragan EveCatt de f Archevcfquç de Goa* Tons les ans un navire de l'Inde vient à Ma- deldadun cbau avec lettres d'odroy &pafreportdu Roy de Portugal de la navi- gue çn Japon pour y prcud t e c iiarae^ puis retourné à Macbau va à Malaccn Vo> ag:f âe *lmalânettâ(ka.NulncpcutftifeGevoyagefînonavtcetpret oâroy ^^^^'^^^
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uiyui^CG Uy CiOOQle
aille tomlesantdeGôaik Madttti,&cft ceftoâioy domiéàqaelquépeM fonnc de marque qui aura fait quelque fcrvicc au Roy es Indes , pour rc« Nwig«i6 co gnoiflanccdc fon fcrvicc.Or le voyage & trafic de la Chine & de Ma!ac-r en ca c(k libre a un chacun, mais celuy de J apon n'cft permis qua ccftuy la feul qutarcçeul'odroy &qiiantàceux qui vont en la Chine ou Malacca, nul ne peut cftrc chargé ou dcfcharge devant ccluy quiart)âroy s maîsapres cela àun chacun â libre foanafic&fon profit ,& le voyage debChine en Malacca & Goa. Ceux qui commandent tu voyage de Japon enticenc grand profit principalement quand ils ont bon argent à change & bon na- , virc'dc fept ou huiét cent lads , car ils ont bien pour cent cmquantc ou deux cent niille ducats de mcrcliandifcspretieufes. Ce voyage Ib fait or- , dinairementenreTpacedctroisans. Carcommeainfilbitqu ils partent en Aurilde Goa pour aller a Malacca , ils font contiaÎDâs u'yfeioumcc . quelque temps attendant les Monfon ccft à dire les vents propres pour al- ler plus outre , lefqucls ontaccouftumd defoufflcr en certain temps de Tannée. De Malicca ils navigant à Machau, la ou par l'efpace de neuf mois, & quelque peu plus ils attendent d'autres commoditez de vents à laide dek]aels ibfont portez iufqaesen lapon , la ou derecheftls patTentqueU qucs mois attendants le veijt propre pour le rctoor à Machau , autourde laquelle ville ils fontaulHcontraindts d'attendre un autre opportunité , & ainli confumcnt trois ans en leurs voyages à aller & venir. Par le moyen de ces voyages de lapon fe changent aulTiles Gouverneurs de Machau» Car quana uri navire va de Machau en lapon , unautre navire appareillé pour le mefme voyage vient de Goa a Machau,le Gouverneur duquel vi€c pour cftreauffi Gouverneur de la ville. Etquandlepremiernavireayanft achcv6 fon voyage retourne à Machau , l'autre navire entreprend la navi- gation de Japon, le Gouverneur qm parr remettant le Gouvernement dç |a ville au Gouverneur qui eft de retour, lequel demeure la lufqucsàcc aithcommoditèd'enpartirpouralleràMalacca, afçavoirlors que celày qui le dernier efloit allé en Japon eft de retour, & rentre au Gouverne- ment de Machau iufques à la venue d'un autre naviré*. Par ce moyen il y a toufiours quclcun qui tient le Gouvernement de la ville à fon tour, à la venue ou au départ des navires. Les marcbandifes qu'on porte de Machaa en Japonfontdelbye, pourlcfquelles ieftûvires retomentchargecsd'ar* gcnt avec grand profit. • ,^
Ayants parlé de Machau cenefemhors de propos , cerne fcmble, de rcprcfcnter les efpeces de marchandifcs que les Portugais y vendent ou achcptent, en y adiouftant les prix les plus communs qui n'augmentent ou diminuent que fort peu , & déclarant quels font les poids de la Chiçe . &de Malacca , à cau(è du fréquent commeice, firdehi diilèrencede ces cinne dê?^'^^ avec ceux de Portugal «deUnde* Il fiut donc entendre qu'il y a cnmSicn trolsfortcs defoyccn la Chine , une qu'ils appellent Lankiin qui eft trcf^ Clones, bonne une autre nommée l ufcan qui eft aflezbonne& la troilicimcap- pclléc Lankam qui eft la moindre. Outre lelquellcs fortes de foye on en cognoift encore d'antres* H y en a qài n'eft point encore filée que nous appelions eruç,il y en a de b fiUcc & roqnètee que les Ponusais appellent Ketros. La blanche & crue de Lankiin félon le prix courant eft eftimée cent quarante cinq ou cent cinquante reaies ou tallcrs impériaux le Pic , qui ell Prix des une forte de poids dont nous parlerons ci après. La blanche & crue Inifcara S'iyfs & fe vend cent quarante & cent quarante cinq reaies le Pic. Quant a laplus '^^y^ grofltcre qu'on appelle Lankam lePicfe peut acheter Teptante dnqoa huiâalKereales. Mais la blanche delà plus hneforte appellee Lankiin eftit ouvrceen ainfteccnc foiaantc ou cent (cptante. La blancheouvrée kie^àoogle
oucinquaficc cinq. Celle qui cil teinte ôc crue fe vendàniefmcpnx. la crue de Canton en vaut cinquante cinq on Ibixame* La fbye blanche tiflue communementdequatoiieâulieslapiecc < monte ^ divers temps , àcenr, cent cinquantCjCcnt cinquante 5 rcaux. Le Mnfc peut valoir fix ou fcpt rca- les le Cactani qui eft un poids de vingt onccs.Les autres fingularitcz & for- ces de meubles & ouvrages dont b Chine eft pleine ncfonideli ceruins
prix* Mais le plus grand trafic&tianfport&qaîcniichitlepliisccRoyav*
me oRdcsmarchandifirs fufditcs.
Pourlc regard des poids & rnonnoycs de la Chine & de Malacca. C^dc p^j^^ ibrte de poids qu on appelle lîhari a Malacca fait trois Pics: le Pic fait foix- mouw.y.ri àintcfixGactesâc deux rien » tellement auc trois Pics qui fontunBhare jjj^^'^ font4em cents Caetes grand & petit poids. Le Bharc de le Chine £tit Malacca; 'trois cents Caetc? qui revientunt à deux cents Cactcs de Maincca petit poids : cartroisCacrcs dcJaChinccnvalcntdcuxdcMalacc.Tpcntpoids. LcCaeiedclaChinefaureizc Taeycs poiddc Chine , quivicnnan a qua- torze Taeyesde Malaccaqui reviennent â vingt onces &trois dracfameà poicbde Pottugal. Il y a une autre forte de poids en ulàge qu'ils appellent jHantnnquImontcà douzeCactcs petit poids. LcCactcihit vingt deux Taeyes, &feizc Hantes , & hui^ Caetes font deux cents Caetes , qui re- viennent an îufte nombre fie poidsdu Bhare de petit poids. Il faut au (H j^avoirque le Tacye de Malacca e(l de feize Mafes , &quedixMaresdc trois drachmes font une once de Portugal & qu'une once demie tient fti7c Mafcs & une huiâicfmc. Au poids des Mafcs Ce vend la pierre Bcfir ou Bazar deux ou trois ducau le Maie félon la grandeur & bonté de' la pieite.
A Malacca il y a dcuxfbrtcs de poids , l'un plus grand j t'auti-c moindre» ' félon la defcription (luvante. Le Bharc de grand poids efl de deux cents Caetes , le Cactc de vingt fix Taeycs, le Taeyc d'une once & demie poids dePortugal* Selon le petit poids leBhareeftau/fidedeux cent Caetes, le C^ete de vingt deux Taeycs , de Taeyc d une once & demie plein poids de Portugal. Au grand poids font p cfccs IcsmarchandifesqmTuivcnt: tcPo- iure> les doux de Giroffle, les noix Mulcadcs , le Mafis ,1c Sandal blanc & Touge^rindigo l'Alun, le Palo d'A|juilia,ia Civette 6c ie Sapon. Au moin- dre poids eft pefifle vif argent » le Clonabare > Tairin , letfbeilles d'Or) Is 5oye,ryvoire»k Mufcjl' Ambre gris, la Calambe ou bois d'AloeSjl'EftainjIc Plomb, le tancun, l'huiledefleur denoix «tufcadcs* LaVeidctfil9laRoib^ jnaUîaJc Bcnioin,le Camphre & autres chofcs»
Or les uurchaiidifcs qu des Portugais portent en la Chine avec grand jnau£li* profiteront premiereméitdes gnmds RflncqQî vafchtià piusde huiâte^ dificics ftons , nonqu'ilsfa'ccnt plusdccas deccspicccsquc d'autrcargcnt , mais pourcccjnc l'argent cft de grande valeur en ce pny s. Puis certains vmsde^cSi^ ' Portu^aljOu de l'Inde, de f huile de d'olive qui y cil de Giandc prix adu Ve- lonrs, ocdel'Eicatititedontilao'ontpoint, dTaacantqn'ut nelauienlfiiii^. Der >iiroirs,derYvoirc,&aiRTeifiDgnkllitadc Cr^ flal &dc Verre, tes horloges & autres cnriofitcz y fcroyent cngrande eftimc. Orceftaflb?, parlé de la Chine qui cfl la dernière lile de la navigation Orientaic dcfcou- ycttc par 1er Ponugais&auiourdhuy bien cognuc. • . ' '
Deiljk.éjéfen:
ÇRA»tY»S XXVL
L'Iflcou terre dcTapon contient diverfès rivierestâcembouchenres êc autres lflesj& cft fort grande, combic qu'on ne fachc encore bonne— ment quelle cft fa grandeur. Elle commcceau trétielhic degrcj&s'c-t
Jap^p. ^ ftcndiufquesau trentehuidiefme. Ellecftdiftamc delà terre terme de la Chine huilante lieues àl'Oricnt , & de Machaii ou les Portugais nego-* Ni^^afciie <n>is cents lieoes au Nord £ft. La havre ou les Poitugais y ttafic- P ) i de quent .ordinairement e(l appellé Nangafche combien qu'il y ait aautrcs - UpM, lieux commodes pour le commerce. Le tcrroiry eft froid , moite à caufe des plu 5'es fréquentes , afpre à caufe de la neige &■ de la glace. Il y cvoïiï dii ^ . Froment mais le principal vivre des habitans cft de Riz. En «^uçiqucs en— du uTrôir droîts le pays eft montneux. Les momagn es qu'il y a fom ftenlcs & de<cr* 4e lapon, tes* Lcshabîtans vivent une bonne partie de la chalTe des bettes iàiiva-
^es« Etcombienqu'ilsayentbrebis, bœufs &vachesàfoiron^ il ne s'en NjMrntu- icivcnt que pour lelabeurrcicttanscn ocncraltout manger d'animaux do- pjanatt. mcltiques & pnvcZjavec non moindre deldaing que nous rcicttons la chair de chevaux^ lis abhorrent auill le laiâ , car us Ic.tiennent pour partie du Ihog des beftcs encorcsqa'ils foit blanc. Us ont des Poilïbns debcaucoup de fortes defquelsils Ibnrgtandsamaicuns.' EtaulK divers fruits comme les Ciiinois. Lesmaifbns pour la plulpart y fontfaides de planches de T.cnn mai^*^'^' cntrclnflées dr paille , afTcz iolimcnt Vabi iquces notamment celles Uns accou dcs I iclics qui couvrcnt leurs places & chambres de natcs. Les habitans de A^' lapon neibnt pasfi magnifiques que les Chinois: toutcsfois. ils vent hono- eccTAbc. vellus de Soye,maislânslùperflHité« Il fe troutredcsminesd'ar-
genten ceftelfle. Les Portugais leurapportcnt de la foyc & autres mar- chandifes qu'ils n'ont pas , en tfchange de leur argent lequel ils portent érx la Chine. Il y a emre eux de fort habiles mineurs , & divers artifans trcfin- Lcor d- duftdeux où mgenieux. Les Payiàns & ceux du menu peuple différent ▼ii*(^. grandement d'avec cemdcsiniires mtioiis en civilité & courtoifie , qui cft (i grande qu ôû diroit qu'ils ont paifôlearvic; en la Court. QH,andUi ne- ceflité le requiert, ils fontfort prompts a le guerre & aux armes , toutes- fois ils ne font gucrcz troublez de guerres & diftcnfions civilesj& donnent \ tel ordre i cela que celuy qui ufc témérairement de menaces , & met la roainèrcfpccef^coulpatàcde mort. Ils n'ontpoint de prifons,mais cha<-
(tientJcs.cnminels fui lechamp ^ on lèsiavoyentenbanoiirement. Toute
Manière apprchcnfion s'y doit faire couvertement & cofnme en trahifon, autrement ta nobles Iccoulpablefedefcndroirfuricufement. SiquelcundelaNobleffe acom- tnwrez mis quelque ci iinc , il cflafficgcfàgrandes troupesenfàmaifon , laouui» oiminelr* luy. commande de fv faire mourir loy mefme . , que s'il eft trop lafche 4 ce fiiife,'i]&cntrentdfilbrce cn&naHbn &tuenttbucccu3(qu'ils vtrq)ivent. Pour laqtteUe>yiC]Iaice cttiter tes maiftres implorent (buvent la main de de leurs Seruiteurs les rcquiirmt de le fendre le ventre par le milien» lequel qcnre de mort afTcT, comnTun entre eux les ferviteurs font contents de fubir en tcTmoignaclc de leur fidélité envers leur maiftres, Lesenfans aXi/Ti en prefence de leurs pères pour quelque rébellion , & légère offenfc^ ilsfbntpatt^tsàfupportcr touteforté demaux > cfbns accoulhunesan tiravail Sri la peine desleurs enfance. Ils cheminent à tcftc nue , Ôevont légèrement accou ftrez tant en h)nicr qu'en EOc petits & grands , îulqncs aux principaux du pays. IL tiennent pour bcautà d'avoir peu de cheveux,&
pout-
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|iour tant tes arrachent fôigneufcment n'en laiHàns qu'un touffcaa auiôm- mct de la tcfte, lequel ils novcnt. Leurs (àlutations, &autrcs cci craonies de civilitt^ font du tout differcces des façons de taire des autres nacions,& prin- dpàleiiiait des Chinois* Car il y a une nmouoe aneme entre ces deux Ininitie
kl V a
pcuples»delaquelle l'ofiginecft t^e. llalongues années qu'un Roy de la f^^^l V^' Chine ayant dcfcouvcrt quelque coniuration de fcs amis , fc refoiuc d'en 'j!^nnoij& prendre une rude vengeance, & en avoir ia hit mettre plufieurs des pnuci- CHino,sac pauxà more , av ce refolution d'un faire autant de tous les autres complices, jî'"^ inaislesGotnremeors & ceux do Magiftiat amis & apparentez des coniu- VBZ&cntrevindrent&allans trouver k Roy , icfupplicrent&ubtefterent dcvouloir adaiicirle fupplice de mort, le changeant en qutiqnc autre ren- rede punition qui ne leur fçroit pas moins griefue , rcmonltrans quil y avoit des Ides incognues , efqueliesfion tcsrelcguoic celUxil leur feroit Autant ou plus dur que h mort. Que par ce moyen le Roy modérant ià ioftiee * avec clémence fcroit grand plaifrr &6vcur aux innoccns quy enoycnt en pcinepourlcurs parents coulpablcs. Aquoy le Roy acquicf^ant envoya !c reitc en Japon, laoulafcmence deieurhainc nonpiusquedeleurracc n a pfa eftree ftooflèe. Car encorea aoioordhuy les Japonnoîs font des coiufes cnlaChme, ou ils pilent & ravagent de fjçoneftrange,&n'ontaucun com- /tncrce avec les Chinois fiiion par l'entremife des Portugais. Pour plus Di8«r«>ce grand tcfmoignage de leur inimitié eft à remarquer la diveriiié de leurs p^tî^^j^' tnueurs entièrement contraùes aux manières de vivre des Chinois. le feroy j^po^nots ennuyeux au Leâcorfieie voaloy diife tout ce qui en eft , i'en toucheiay eiChtnm feulem cnt quelque chofo. Au lieu que les Chinois haifTent latcftc & lOH gncntlcs mains en f.ilvant ceux qu'ils rencontrent , les Japonnois au con- traire dcirchauUcnt leurs fouliers en Hene d'honneur : Au lieu que les Chi- iiois&tlanfila bienacnue IklenrshoSesfe tiennent debout» les Japonnoît leur font honneur cftans aflîs & rcpiitent à grande incivilité fc tenir de- bout, quand on fait accueil î quelcun. An fortir delà maifon au hcuque nous prenons noflre manteau, eux la mettent bas, s'accoultrans dechaulfes extrêmement larges & flottantes. Ils s'eftudient à noircir leurs dants te- nantspour grande d'ai'dciir de les avoir blandics & les cheveux blonds $ av contraire de ce qu'on en cftimc ailleurs. La couleur blanche leur c ft li- vrée deducil, &lanoiredeioye. LamcfinccontMrictdfc void au train des . ■ femmes. Quand elles cheminent elles font alleiles vaLrs derrière, âtics fcrvants devant elles au rebours de ce qui fe pradiquc en E/paijne» Lors -
3' u'elles ibne enceintes ettesfe ceignentfbR eftroiâemeittfn'eitans le relie u temps gueres ferrées , & tiennent par expérience qu'elles en ont- un trwail plus deux. A'^ircs l'cnfantcnivnt elles lavent incontinent l'cn- £int d'eau froid,& ncnourriffent la mereque bienpcntemcut à légèrement, aulieii qiièla co'âftnmede nos gifants eftdefe trdâer laigement ft deli- cieul«ment.La mabicte de leurs repas eft telle. Chacuoàfii uble à part fans' nappe ni fervicttc. Us prcnncnMeur viande avec deuxpicccs de bois com- me les Chinois. Ilsboivcnt leur vin ^aitde Riziulques a s'cnyurer. ^rca difncr on leur met de unnotplcin d'eau cliaude laquelle ils boivcnc tOflMf boiiviOaaEetant.en'Efiéqdenhy^* . ' '
Ânnot. dir D 0 c t. P A 1 li z»«
Chaone
, demùimàfiia^^Êmaù/erà de la 'graine de Laurier yUftel breuvage ejl parler Jf«"î»ge
.^yptiêsappeïïe'BfmmtBS.DefquelsfruiBsils prenntt une livre denur^ s? cjiàsqucl- " que peu Çecsles font moyetmeniefit ho ■ •^llir en de ( eau du poids de z -^not d i •ra . I Ir pr trient tm^etniatitueti leurs tavernes ce keuvagetmcbwdenptids tenedcimjme ma-
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. 4j;^ "bêtifie à Jdfdn.
ftirre qïienùs ^ns de ritcâ boivëttauHe vie au matin. Ils tiennït quilfrrtn cmfortfi icjttmach i3 lelchaujf er^a m chajjer les fiattwjîte^^'j faire ouverture aux ohjirudiotu. Les Japunnois uncauflTi une maiiicrc li'apprelkr leurs viande toute au-^ tKaoecebe des autres narioiu. Ib mettent au fiifilitiKeavage de Upoii^ drc de certaine herbe qu'ils appellent Chaa « qui rend ce breuvage fort cx- g lis 5c degrandc valeur. Ccnxqui ont^clqucs moyens gîrdcnrfoigncu- ^ Kincntccftceancn unlicubicn icur, & en prcTcntciu en grande courtoifié aux amis qu'il ont invitez. Les ^randsScigncursi-'nnccsnicnnesIa prepa* demen " '^^"^ , &fbi]taaad casdespots oacefl«l£ibe eftcuîtebeve , ^garder, ftf^ç^j^ Lcfqiielsfnnt clair comme perles & pierres prcticufes. Ils fontrccopiman- Japoonois detpourlantiquité&rgcntillcfle deTarr, & pour le moin de l'ouvrier , flc y a dcsprifeurs entendus qui s'employent à eu faire Je prix , ne plus ne moioS comme on prife 1 or ou l'argent par deçà : & en ccde manière un de ces i>ots efttmè pour Ton antiquité &pour l'ancien nom de l'ouvrier qui.la fait eft fouventesfois achepté quatre ou cinq mil ducats.Le Roy de Bungi en achc- pta une fois un à trois pieds quatorze mille ducats : & un autre s Seigneur Chrcfticn du mcfme pays en aclicpta un qui cftoic radoubé de trois bandes quatorze cents ducats* lis font auHI grand cas de certaines imagci^ & pctn- p u lIu; auredes moindres chofes quand elles viennent de la main de quelque an-^ * r^$foit f'quc ouvrier: fiftafcbent d'en recouvrer à quelque prix que ce foit , dcma- eftimecs nicre qu'un tableau de telle ptindturc à bien eftè prild quatre nulle ducats. «lisjApon- Pareille cftimd font ils de «yiclqucefpee de l'ouvrage de quelque ancien & âtmeux armurier iufôues à nefaire point de difIicuU<5'de l'achcptcr trois ou quatre mille ducats, oeponrraifon dcciqu'ilsen fontdifcntàccuxq^lcitf en parlent que fi nous achetons fi chèrement les perles & pierreries qiti ne fervent que d'ornement, ils peuvent auffi bien faire autant ou plus de cas de leurs glaincspots &pçind:urcs9 qui fout encore de plus grand ufagc, &fc • moà|uent denoftrecuriofittf..
L'ordre de la Juftice & delà PoËcey eft tel Leurs ftoys te nomihcnt îa^ rntrrtcne f<7/iZj & fbntabfûluts Scigncurs dcs pays. Toutcsfoisde toutes les richefics ment drs ^ rcvcHus du Royaumc ne retiennent finou ce qûi eft nccclTairc pour l'en- Jafwa. *^ trctcnementdc leur vie & de leur famille, diftnbuantsle refte aux Ducs & -Cdmtes i:|u'ils appellent Cunixçs leiquels font cftablis de par le Roy qui peut 4(à dllcretion leur donnerooofter leurs offices, & fbncobli^ p«r lel loix du pays de luy (eivir à leurs propres defpens en quelque temps que ce foit, tant de paix que deguci rc. Ces Cunixcs ontautrcs vafljux au deflus d.TI?!" d' eux qu ils appellent Towft/. Ceux ci font comme Barons gentils-hommes, au- dc'japoiij les Cunixes,diftribaent les terres que le Roy leur à laiffces , dcfquel* leur entre ces^jj^uif font parràîeilrs autres amis & gendarmes, avec obligation dcfnef* me fervice&obeifiànce qu'ils font rcniisde rendre à leurs fupcricurs, alfa- voirde lesfervir àlcurs propres de/[iens, ce qu'ils onr bien moyen défaire, la part qu'ils ont reçcudc leur Seigneur citant iuihfani à cela. Chaque Sei- gneur a droit de mere«mpire & puif^i^e de mort & de banmflhnentfor Ici lûbieâs, fans qu'il y ait appel, ou qu'il iôirtemiderepdreraifondcfceqn'It 'en fait. Et fait ce ne fonrpa? feulement les Ducs & Seigneurs des communes qui ontceftepnillancc, niaisauili les Pcie& chefs de famille, lefquels peu- vent chafticr Datre& tuer leurs domefiicqucsàleur difcretion & volonté> fam qu aucun ]eura>nti)edie.Lesfevenusdo.Roy ne provietmentqjBedaRiz* Tous les arts il en reçoit cinq cents raille /ar^auiâcs,& cefttoutle tribitt qu'il pcutattcndrc. Il en fait part & diftribution aux Cunixes qui font dix ou douze à chacun de trciuc au quarante mille lardes, le relie leri jx>ur fônentre- tenement & de la humllc.lA's CutàisfiJ. en diltnbueut aux7(w<r/,ceux d auxgen- darmea. £t en onttous aucantqii'il leur en faut pour vivre hone(lem(kc»Mii fdaDUdlgnit^«^lBn9^ def JafiQimotti^ dccdny des Chi-
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irois , ée ne fe peuvent entendre que par Hgnes. Ils ont grand nombre de i-^ng^gc lnots,6r en efcrivantnfent de titres 8e dcâçons deparlermenieillculcmeiit
llivcrfes accommodées à h qualité de oday àqui ib eicriyent» ce qui raid Cefte langue difficile à apprendre aux crtran^^cr^.
Pour le regard de leur religion elle cft lerablable à celle des Chinois, r eutreli- Ils adorent les Idoles, & fond grandhonneuf à leurs Prcftrcs & Mmillrcs, gioiu qu'ils appellent £ani(«. Or à la venue des Jcfiitesjpliifieurs d'entre eux ont cfté faits Chrcfticns. entre Icfquclsil y a eu trois Ruj-squi ont reçeulc Ha- Jiponnoiî ptcfmc,afç avoir le Koy de Brmarqm cft l'un des plus puiflàntsCy enayaiuplu- fieurs autres au dedans du pays qui font incognus aux Portugais) le Koy ^ArtyrtMy & celoy d Onma, Ces Roys envoyèrent trois de leui s fîk en Inde avec les Jefuitcs , afin que de la ils s'acheminafTent à Rome pour fbumet- Fi!s d'un trea robci(T.ince du Pane. Ils partirent de Japon l'an ij8i & arrivèrent à Roy«leJa- Gaol'année fuivante. L*aniy84ils firent le voyage de Portugal,d ou ils a'- '""^"^ lercnt à Madril la ou le Roy avec toute la Noblcflc les reçcut fort honora- l Êuropc. bleraent & leur fît de grands prefent. De Madril s'eftanstranfportez k Ro- me pour la ou le Pape Se les Cardinaux leur firent fort grand acucil,5c ayants paffé par Icsprincipales villes d'Italie, ils rcprindrcnt la route de Goa , ou us arrivèrent l'an 1587 lorsque i'y eftoy &c de la retournèrent en Japon ou ils furent reçeos de toos avec grand appliudifTemeiit&carelIe, Se y Hrent récit de la grande fplendcur des Roys de l'Europe,ft efpandirent la renom- . inéedeb Chrcfticntè parmi les peuples barbares.
Audciïus de Japon au trentequatrcà trente cinquîcrmc degré non loin idela coftede la Chine cft fituec cefte grande Iflc qu'on appelle Corea^la- ^ qaette o'eftpas encor entièrement cognne, ftdom 00 na peu encore -deC» couvrir bgtandcur^iiODplns ^rexcelleQCcdesfiniâsèr marcbandifes jQuI s'y rrouvcnr.
A nouante Ucves deMachauauNord£ftii y àcertaincs Iflesappellées Ifle Leo> Lecquies grandes^ petites. Celles d nefbntqu*a vingt lieves de la terre ferme de la Chine* Les grandes en font cdoignees de nouante. Toutes Ie(^
3u cl les font fréquentées & habitées de Chinois. Voila ccqiie j'avoy à dire e cefte Coftc, & des rflesdclaautour,n'ayantvouIufaillir à entairc fidèle récit , félon ce que l' en ay veu moy merme , ou donti'ay efté informe à la yctittf. Paflbns maintenant àte defaipdon de God êe des pays voifins.
Ch A VIT a s XXVII. 'Sriefue defcri^tlon dufaj/smeB Jitm Cm, irêtttuwm. ^ttù»
iMMir lit ^^wMitfAfJ^» ttMttuiaiâut* Jët Tia.
Stm tnejrncs,
A Vaut qu'entrer en lajdcfcription de l'Ifle & ville de Goa & des pays pays cit- cîrconvoifins habitez de Portugais mcflcz avec les naturels , il m'a^voifii» ièmblé neccifairc de réciter au long les orieincs & divifions d'iccux ****** |)ays,&1esnoms&furD(imsde$Roys.Ily a p cr de b Goa ao Septentrion un pays nommé Z)e/f limitrophe au pays deCotacon qui eft du Royaume dePer- fèslaou fefont ccbfupcrbcstapifreriesqacles Portugais appellent JUat/f- ^/.Uy fait à peu presmefme hyver quesprovinccsdcs{»aysbas. Ilyàplus Change* de trois ccntsans qu'un trcfpuiflant Roy de ce pays deZ)<r//lubiugaIcs autres ^^l^ Royaomescircofivoilins,entreaQtrcsceluy deDecan,de Cuncaq,deBalIa- (iics pays* SV€,& le ccrritoitede G<MuEn mefme tcmpsle pays deCamboia diilant de
£ » Goa
Dlgiii^uo by v^OOgle
Goa cent iieves au Scpcenmon fut citvjhî parles Mahomctiftes) qui reduifi* renc^i kiffioiigles habuans decc pays, appeliez Reysbutcs , Idqucîs
eftoycnt paycnsjlcs rrai(ft:jnt forr tyranniqucmcnt. Les Royaumes de Ba!- lagatc & Dccan dioycc au paravanr gouverne z par dcsRoys paycs,& elloyct habitez de peuples forts & puiflàncs , dcfqucis rcflent encores atnourdhuy ccuxqu'onappelie Venc(àtes,&autrcs qui habitent au mcfnlc pays, appcU ^^j^ icz Colles qui auiourdhuy vivent de butin avec les Reyfbutes. Dontaufli wpJtage, lesliabitans de Cambaia leur jiayeiu tribut pour cllrc exemptez de leurs pillei ies. PartiUcmcni ks Veiiclarcs & CuUes rançonnent ceux dcDccan & dcBallagatcs fans que leur Roy ()ui&tt femblantdcn'enrienfivoirrc foie . jQfques à prcfent mis en devoir de les réprimer» Ce quiâit cftimer àbon droidqu'il a^iartau butin. Or après faconqucftc dccespays par le Roy dcDehjfurvindrentlcsTartares que les Indic ns appellent î\/og«rf/ Iclqucls s'emparèrent de la plus grand part du Royaume de Deli. En mefmc temps Jto 'de* eutenBengalaungrand Scigneurlcqucl pour fc venger duRqy deBen* Bengab. gala qui avoir iniuftement fait mourir un fien itère , loyoftâlaviè ScCc fît maiftrcdefon Royaume. Et non content d'un tel exploit ayant amafTéfcs forces fc ictt a fur Royaume de Deli , payant furpris les Tartarcs àrim<- providre, les chaila de la & s'afleuradu Royanmc ,s'c(lant par mcfme fucces faiH tout d'un tralndes Royaumes dcDecan ,Ballagatc &Cuncam, jufqucs aulimites de Cambaia , accroillànc (à domination de huiâ cent s licv es de- ftenduc félon le dire des Indiens,& par ce moyen demeurant k plus puif- fantdetou> le? Roysd inde. Or ne pouvant gouverner tant de pays aprcS Dififion avoir long temps rc^nd dcfircux de fc rcpofer fe délibéra de retourner en ^ Bengala & conlignales RoyaumesdeBalLgate Decan, & Cuncain àun fîei^ neveu. Ceftuyd cfhnt ami des nations cftrangeres diftnbuafes pays & ju- rifdiâion à divers Seigneurs & Gouverneurs d'entre les Arabes , Turcs,' Rumes Corafons, donnant >i un ccrtainque les Portugais appellent HidaJ- can le cerritpice dlAugedive diiUni douze lieves de Goa j & s'cAcodant du Midy au Nord iniques à un lieu nommé Stffiwdm l'eipace de feixante lieves auquel auili fcroitcompriferiflc & ville de Goa. Il remitaulTiàun autre Capitaine noram^ Ni^a Malacco h contrée de Siffardan qui s'cftcnd au Se- ptentrion iiifquesà Ntgotanalalongueurdevingilicves , &endedansdu pays lufques à Cambaia , de manière que ces deux Capitaines auroycnt le gouviemement du pays deCuncam, lequel s'eflend en longueur leloog du rivage delà i!ier,e(iant fêparé du Royaume. Decau par des glandes Se han- tes montagnes appcllces G«w^f,Icîqu Jlcss'cftendcnr cMiqucmcnt de Cam- Montdg- baïajufques au Cap de Comorin , & delà parla coftc de Choromandel, ÎSwf^' P^"' alternent de la ville de Goa voir le fommct ordiuairement
' couvert de nuées i en ce quartier la : au lieu que les autres montagnct avancent leursfaillcsforchautenpoinâe , la cime de celles crs'cflcnd en planiirc de IkIIcs & longues campagnes. Et delà cfl venulcnomdeBalla- g.ucjCar P,alla lignifie dclfus, &Gattaelt ;\dirc montagne. Pourtantoutcc quartier de pays cftmr les Portugais appcllé liallagatc , combien que la principale partie en ioit appelle Docao&Cânara, & les babitans Decanins & Canates* Les Roys portent le titre de Decan.
Pour retourner a la divih'on des autres pays. Le mefmc Roy a réduit en Divers provinces le Royaume de BiUagatc ou de Decan , en rcmctrant une partie Sn-ncurs à/wofifflw/ttffl que les Portugais appellent Madrcmaluc > iailTant une autre dîS P**** ^ Cotalmaluco, fie une ttoiiielme à Milicquc Vcrridc. Touslefquels deOoa, Seigneurs efloyêt cllrâgcrs,Turcs,Rumes,& Corafons, exCeptèiV!r)&maAw» qui efloit fils d'un gentilhomme dotncfticqiic du Roys,&: pource quele Roy avoit eu afi'aircavtc fa mcre, fediloit cllrc tlu fang des Roys de Dccan,qucl- qucinikmc que fuR tcUc origine. Tous Usaucrcs citoy eut cfciavcz achetez
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\àû Roy & par toy eflevcz ï telle dignité, oiidatit qae potar les avoir fait Roy httMiter d'une fi baflè condition à des fi grands offices , iU Iny feroyent fi- dcics. Mais un mefchant naturel ne peut cflrc amendé, ni retenu par aucuns cet^'iubl", tcfnioignagcsdc bicnvucjUancequ'ilnc tombe en quelque exirenic ingra-j«:^ kitudc 3c ne rende le niai pour te bien. Ad(î donc ils firent bien toit un con- juration , & à l'aide des richcilcsqu'ils avoycnt en main, & de la faveur des lobieâsvindrentenlavilledei^A^quteftlefiegedesRoys deDecan,pour yfurprcndrcleRoy quinepcnfoitnen moins, qu'à cela, ficfc rcpofoit fiir fa fidélité à laquelle ilpcnfoit les avoir obligez par fcs bienfaits , & l'ayant pris le baillèrent en garde à Melico Vcrridc.Et afin que leur dcficin tùft tirant plus aficuré , ils attirèrent à leur coniuration quelques uns des princes pa- yens du mefine pays» l'nn defquels eftoit Mohade Coia , & l'autre ytriebii qui curentpour leurpatt des riches contrées villes & bourgades. ÂMo- Sadcefchcurent les villes de Vilapc»*, Solapor, & Paranda, voifines de Goa, & fort fréquentées des habitans de Goa. En la ville de Solapor auiouid- huy eflla couide Hidalcam. La vtllede Parandadcpuis a cite priufc par t^iâMobicoavccqucIques autres places. Pai ainfi il eHadvetu qae pays diflingué.en beaucoup de Gouvernements qui ne recognoifloyenc qu'un fcul Monarque, à efté réduit en la puiffancc de divers Roys& Sei- gneurs qui rie le tenants auparavant qucparbentfice, en ont iniquement ufuipd U propriété & Souveraineté. Orceft Hidalcam qui mourut l'an a ç 3 ( edoit petit vils d'un de ces Ducsqui avoyent efté autheurs de cenoa- Veau Goavern^enr. Cefi Hidalcam cftoii fort paifiànt en grande ter- leur aux nations voifines. Les Portugais luy enlevèrent par deux fois la vil- le de Goa. Telle ell en brief ladccUrationde i'ordxequi à efté tenu cala divifiou de ces pays.
Or après ce partage (y rHnt intiliitid entre Hid4llcflm& le Roy dcNar- fingiie ou Bifnagjr » les rerrcs duquel efioy ent limitrophes à celles de Hi- dalcam. Ce Roy cÂoir appellé Rau & par d'autres Ham qui en langue Fer- ficquc fignifîc Roy, & Cnam par les Portugais. Mais Iccouragedu Roy de Biinagarfutfi grand, &lbnarmec fi pu ifiàntc qu'il vint à bout de Hidalcam &desaqtresRoysdeDec^, qui julquesii maintenant luy font demcorez Ibbleâs & tributaires. Les noms de ces Roys ne leur font pas propiesj mais Icuront cflc'impofcz h chacun fclon fà dignité parceluyqui leuravoitdi- ftribud le Royaume. Car fclon lacouftumereçcu en Orient on iKWimc les perfonncs de noms qui iîgnifientquelqueavantagc en vertu ou cndignité. . . . Ainfi le nom d'Idalham, ou Adelbam vaut amant à dire que Roy de juftice: car Adel en langoePcrfiennefignific juftice, & HamfignifieRoy. MalocO) de ces cft àdirc Royaume, Nifa, lance ou efpee, NifaMaluco, lance du Royaume. Cota> en langue Arabicque fignifie force. Cotai Maluco, force du Roy- aâme. Imady cil à dire colomnc , Jtmd Mo&ttv , colomne du Roy- sume. Veridoydcnotegardeou oooicmtioii, VeridoMaluco» gardiceda Iloyaumc. Qgiplques uns veulent que ccsMalucosCoyentappeiieaMelic- quos, ccft à dire roitelets. Outre ces titres il y en a encore d'autres qui le tcrm i n c n r c n A'û,co mm c Ntjamoxay Jdelxa^ & autres, laquelle terminaifoQ cAproccUcc dcPcrne& apportée es Indes pour l'occauoQ qui nous di- rons. 11 eft notoire qù*auiNiy s deCorafôn iadis 4eo la vogoeonceitaiodeOtkiheda baiTc condition nommé Xa Ifiiiael, & par d'autres Sophy , qui mit en avant pjjj^ une nouvelle rclerprctatioh de l'Alcoran ,avec tel applaudi lie ment, & fîii- cSn* c- ledcs Perfês que cela à icrvi de fondement à fâ domination & puiffance, memintro qu'il à employée contre les Turcs,qui font d'autre opinion & cxpofent au- *^ «Lgi'* trament les livres deMahoibedi. Cefte ficqne puiilance eft venue à craiftre MaSne* par la redu Aion dé plufic«rs peuples & villes à iôn obciilànce , à li^eUe tique, fihs-cft foubmis en partie parrevcrence dciàieUgioki) cpparde par crainre
" B j dcics
defe$' fofces*» M moyen dcquoy iU liiflèifoafits , conineeti f^cccflîon
^ .héréditaire cemcihie Royaume âccefteficnne opinion. Ceftuy ci noom^ I . XaTh.imas envoya fcs Ambanadciir-; aux Seigneurs deBallagate, Dccan, êcCuiuam avec commandancnt de le ranger a cefte mefine opinion la- quelle la plulpart de lOncncâvuucmbrali^c, à quoy pour lors ilinbrercot coïkitredire, mats les Ambaflàdears s'cCbuns fccirez» îk yrenoocerenr. Ce tnefinc Xa Thamas > donna pour comUe dlioonciir à plufîeurs SeigncOn ce titre de Xa qui fignifîc Roy,dcla font venus ces noms, Adclxa, Nifamo- xa, Contuniixa. Il eft auill nommd des Turcs&dcs Rumes Sophy qui vaut Sophy qui autant à dire que grand Capitaine. Les Roys de Dccan aulli voulant iiono- ^'*V rerqaelque pcrlbaneremafi^blepour iès mentes, laydonnent à nom Nayquc, cefi a dire chefou conduâcur,comme Salva Niqi^e, AccmNay»- que. Mais le fouvcrain titre d honncur cft ctluy de Rau, comraeChita Rau ccft adiré Koyfori. LcmefmccidcflbsappclldHidalcamcdaufllnomnié Sabayo, ccd à dire Seigneur. II lenoit 1 Jilc de Goa du commcnccmcnc qaelcsPonugaiss'enfirentmaiftres «uafi qu'il eft contenu es annales de Portugal. Son logis fêvoid à prefènc changé en Thodel de rioquilîtion à Goa: h la place qui e(l cntrelcgnuid tem^c ftlemcfine logis, eftappdU léc la place de Sabay.
CB.A9ITIII XXVIII» t
Coavnic T A ville de Goa cft la capitale déboute la Cofte de l'Inde Orientale ou «icbrc. I les Portugais fréquentent. Ce qui rcndccftc villcfort renommée elt ^ '^U rcfidencc qu'y fait le Viccroy au nom du Roy de Portugal.Lamiffi eft le liège de l'Archevefquè & du Concell Royal qui eftend Ton anthoritè p^rtouis les quartiers de l'Orient. On y tient aufli foires & marchez ou fe voycnr routes marchandifes de Levant, & ou fe rend grand nombre de mar- chands d'Arabie, Armcnic,Perfe,Cambaia, Bcngala, rcgu,Sian,Malacca,' Java, des Moluçqucs, delà Chine & autres endroits , y venants tant pour Situation Vendre que pour achepter. Cefte Ifle avec la ville ett fous le qu inziefme (te Gtm» degré du coÂé Septentrional, fie eft diftantequaiie cents lievcs de la ligne Equinoétiale, comme on à peu remarquer au voyage de Mozambicquc à Goa. Elle eft environnée d'une nvicre qui coule entre l'Iflc à la coftc , gar- dant une mcfme largeur l'efpace de trois lieves, qui eft ce que porte l'cftcn- due deMfle du cofié de la terre ferme, pois fe tournant en dédansdn cofté Septentrional de la ville; delà par un circuit prefques en forme de croiflànt • fe rend en la mer du cofté de Midy. Son emboucheure eft de iuftc & égale largeur iulques à la ville. Entre l ifte & iaterrefermc il y à quelques au- ttes luettes habitées des naturels du pays* En certain endroit l'eau y eft il haflc d'un des coftez del'KIe, ou'on la pourroitaiifementpaftcragnéen t' • temps d'Efté, auqpet endroit llfleeft garantie d'un fort naguercs drcfffc par les Portugais pour empcfchcr les cunrfcs des habitans déterre ferme, ' . qui cfmeuvcnt allez fouvent la guerre, Hidalcam ayant mcfme cafclié de planter le fiegc du cofté de l'cmboucheure. Du coftc Septentrional de i'ille eftlaterre deBardesdonth hauteur fert de d^enië fircoovcftnreaos navires Portugais qui defchai^ent tant plus fcrement. Cefte terre eft fous la domination des Portugais, & contient pluficurs bourgades habitées de .Villageois appeliez Caoaresquilapluipait font Chreftiens» coutc^fois vont
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nodsCelonlcor andciinecoaftame ayants Iculenienr laver^ngne coover« te , Lapahne d'Inde qui pone les noix de Cocoscroift abondamment en cclicn coramcaiilïies antres Iflesde rcmbouchcurc. Celte Illede Bardes ji'ciUeparccde terre ferme quepar unruiflcaupar ton cltroit. Aucoftc Méridional de fille deGoala ou larivierc icrend en la mcric void un au- tre petite Ifle nommée Salfctte qui appartient auffiamc Portugais , dela« ■ (juellc les habirans font fcniblablcs à ceux de Bardes & (y trouvent auflî iemblablcs fruitl^ , & cfl diftantc de terre Rrine de mehnc dilUnccquc l'autre, ilyaauilï encre celle Ule& ccilc de Goa divcri'cs autres petites Ides, eiparfes > fertiles en Palmes d'Inde. Et tout à l'emboucheure Te void l'ancienne Ifle de Goa peu fertile &pea ïubkéc. Les fiifclittes tctrcs de Salfettc &dc Dardes fontbaillécs àformc au nom du Koy pour l'entrcte- nemenc tant dArchcvclc|ue, des Convenrs , &:des Prelbcs, que des Vice- xoys &autrçs officiers du Roy qui font pourvcus durevenu annuel de ces Iflcs par privilège da Roy. QuançàTinemefinedeGoÉs clic cft fort mon* tueufe, & en quelques eudroiâs Ci fangcufe , qu'à grand difficolté'ypcut (m allcrà pied iniques à l'emboucheure delà rivière. Ony void beaucoup de lK)urgades habitées de Canares qui font villageois naturels du pays , b'cx cicaosà cultiver les Palmes , ayantsleunmailonsprcfqucs tout autour de fifle, auborddcla rivière, 6u au rivage de la mer , ou autour de quelques petit cftans,cat la Palme aime les lieux bas, & humides ,&necroift pas vo- lontiers en terre liaiitc on au dedans du pays, maispluftoft autour des riva- ges & lieux làblonncux. Larivierc peutafTez avant porter des navire^ de cent tonneaux , mais quant aux Cancques de Portugal elles ne peuvent monter gnercs haut , eftantscontraintcs dedélcharger afendroit de Bar- des.
' Lavillc eftorncc de beaux édifices baftis à la mode de ceux de Portu- gal, mais non du tout (t cilcvcz, à caufc des chaleurs. Derrière les mailùns i voyent comoHinemenc iafdins & vergers pleins de fruits d'Inde de toutes fortes. IlycnaaufTi defortpliifints ç-i&li par, route 11 lie, qulfer* vent aux Portugais pour y palTerle temps , Se ou les Indiennes prennent
§randplat(îr. Outre plus celle ville c(i embellie de Temples & Manailercs étoutes ferrés ne plus ne moins que Ltfbonnc.Maisils nyanutsconvents 7"''^''"^ de Nonnains, cftaiit chofe trop ditîicil de ranger les Indiens A>uslciong de Virginité, car ces cklaves de volupté , n'ont autre foin que de prendre leurs plaifirs&fervir à Venus. Tant en hy ver qu'en eflélepays y eft touf- iours verd, & n'cH jamais qu'onn'y voyeilcurir quelques arbres. 1^ iuua- lien de la ville e(l divetlè, haute & eileveecn quelques endroitsi & baflè en d'autres, comm e Lif bonne. Paravantcefloit une petite ville, ccindedun nilIt 'j' Scdefoircz clquehilny avoir \K>h-it d'eau nnon lors qu'il pleuvoir. Césmurs fontencores auiourdhuy debout , m»is les portes ny font plus, &ht Vflle^ft beaucoup accfcve par les édifices qu'on à bafti dehors qui en liendcnt le droiit deux fois plus ample qu'il elîoit au paravant , &ony entre de cous coftcz , car il nya ni murailles ni boulevards. Or l'ifle cft remparce d'un mur du coftc d'Orientvis à vis deTlfle de Salfettc , iufqucs IQcdeCM àlendroitde la terre de Bardes , fcrvantacmpelchcrlcscouries dcshabi- ™"rec^
tansdeterreferme leiquelsoeiônipointfiibieâsausPorti^ais. Il nyà ^*^*
nuUeautreibrtClIcfre en rifle que cela, llyabien cnlaterrcde Bardes qui cftplùs haute, un chafteau fitué à l'emboudicurc de la rivière , maisil efl prcfquetout ruiné de vicilleiTe , n'y ayant que trois pièces de fer , & un nomme pour le garder* '
• Au rivage del*Iile deOoaducofie' de la mer fe void une roche fort tC' levée ; mais le rivage maritime de la terre de Bardes eft f tbl e blanc Li lon- gueur de Cinq ccnu pas» La gaidc^enfle cft telle. Du collé d'orient il y a ' • ^ * E 4 ~ ' trois
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trois ouquatrcponcsauborddcbrivicrc,visàvisdcSaMèt£c&duBafde$ ffui (bnt toat ioignamia cétre ferme. A chacune porte il y a un Capitaine de Un efcrivain , fans le cungé deiquelsnul nepeultravcrfcr de l'I rte à lauirc coftc'. Ponrt.mtlcs Indiens, Decanins , & autres Mores payens qui demeu- rent à G"a, ayants a palïcren terre ferme pour y n égocier ou aciupier des vivres , reçoivent à ces portes qu'ils appellent Pajjos une marque en leur bras nnd , & i chacun paffage payentdéux Bafârucs delà valeur d'un dublcf liard au profit du Ôpitainc & de l'efcrivain . D c nuiâilsy mettentquelquc jeunehommepourionncrla cloche qui pend à la tour. Or il y a cinq tels palfages, l'un par ouon va à Sairctie& en terre ferme , nommcf Bcnelttrin,- autrement le paflage de S. laques quicftla. Le dcuxidfînecft à l'Orient de 1 1 fle, par lequel ou pafTc fort louvent en terre ferme, & cft appelle le paflk— gefec^àcauiêqQelarivîcreeftfortbjiredece coftdla. Le troifiefinc eftaa colle méridional de l'I fle alTcz près de b ville , & eft appcllé le paflàgc de . DauL^in, ou de iioftrcDame. lufques ici s'eftendiemur de l'I île qui com- mence aupanagcdcBencflcrin. Dcccfl endroit on travcrfc en une autre Irte qui cltiout loi^nant la terre hrnic. Et de ce mcliue pallage on void le quatricfmc qui (e nomme le pafTage de Nwwà* Le cinquielme & dernier cft à tendroit de la Ville & du Bulieu dcUriviere en lieu bas , vis à vis de la tctre de Bardes. Cefluy ci ell le plus fôtt& le mieux muni de tous » BctSt appelle^ L' palHigc de Pa/i^in. Tous les bateaux qui entrent enta rivière ou q-ii en iurtcnt y font aiieâez & viiitez» Voila toutes les foctciciTes de l'iflc.
Les Portugais V u(cnt de meimcf lok & eouflumes qu'en PortugiL Ib y demeurent meUez avec les Indiens^ Payens, Mores, Juifs, ArmenieSi Ga-
rarates, BanianeSjBramen es, & autres peuples des Indes , qui fréquentent • • &liabitcnt là avec Iibcrid de leur religion , excepté qu'on n'yfouffre par Ccremo- lesbruflcments des corps humains morts ou vivants > ni les cérémonies de mesP«yé^ leufs mariages ni autres fuperûitions diaboliques, furquoy l'Evefque a in- rcrmiiejà Ip^^on , depeur que quelcun ne s avance par temeiite de faire quelque Coi, cnofe qui tourne en icandole aux nouveaux Chrelliens. Et quant aux loijt civiles des Portugais ilis'y alfuicttiflent tous. Mefmes fi quelcun s'eftant fait Chrcflicn après avoir reçeu le Baptefme retourne aux lùperftirions paycnnein, il demeure fubicâ à l'ordre de 1 inquiiicoo , dcpunifiablcfcloa les décrets d'icdle*
L'Iile ne produit prelque rien d'elle mefine de cequi eft neocflàire à U vie, lèulementon y dent quelque bcflail, des poules, des cheure^ ftdts pi* geons, le terroir y cft par tout Iterilc, defert & raboteux, & pourtant im- propre à la culture , de forte que quant au refte qui cft requis pour la nour- riture , on ,i'a^)pottc dcSaliecte dcdc Bardes Si prmcipalcmenc de terre ferme. ^ ■ iTr/m Le FromentleRiz ftautres grains « l'huileanlfi ftantces cholêt necef> d'où font fàires y font envoyez par mer de pays eft ranges, comme de Cttodnia , de ggriezà Malabar & autres lieux. Le vin de l'aimes y foifonne, tellement qu'ils en peuvent faire part en abondance aux autres nations. 11 y a peu d'eau à Goa qui foit bonne à boire , & ne s'y trouvc qu'une fontaine nommée Baganin à un quart de li eve de la ville : de laquelle tou»- les babitans boivent y cn- voyens leurs efclavcsquerir de l'eau encindies de terre Icfquellet Us v,cs^* dent par la ville. Quant à l'eau requife pour apprefter la viande & poorls-* ver, il y à es maifons des puirs d'où on le tire. Le terroir y cft pierreux 5^' fcc & de couleur rougcaftre: cequi a fait venirla curiofité& envie àqucl- qucsakhymifte> d'Italie de tirer de l'or decefte terre , ce que le Viceroy leur a défendu, depeurquele bruit de tant de ridieircf>Qedonniftocc4fion ' * - * • •'••:»»- Digitized byCopgle
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Cil A ^kt il à KXIXi:
^liiBk,ffMteKt'teux tant è fêCS MMt
PLufîcurs d entre les Portugais des Indes fc (ont joinéts par mariage à des femmes du pays. Les cnfans pro venus de tels nuriagcs font ap- peliez M^Utiy ceft a dire mêliez, Iciqucls font <lccottleur jautiaftre, y KÙKiT ayant toutcsfbis entre eux aucunes femmes aifcz belles. Les cnfansnezcs Indes de pcrc& de mcrc Portugais font appeliez Caftiii, ficncrclcniblcnt Cvifi^ pas mal aux Portugais , excepté tjuc leur couleur tire un peu davantage Ibrleiflime. Lesciifimsdeceuicif(mrcendrez& décodeur tneflce. L^^ . ënfiins des mcflezrcfemblenr de couleur & de naturel aux oBcuiels de De- ' can, de forte que la troifîcfîne génération des hommes & femmes Portu- c^ais, n' cft en ricndittcrentcde complexion de couleur & façon des Indiens xiaiurcls. lis hantent & irafictjucnt journellement en licngala, Pcgu, Ma- lacca,Caiiit»aia) enta Chine & antres quartiers tant Septentrionaux que Meriodionaux. 11 y à aulfi en laville de Coa journellc rencontre fltalïem- ^archcdi blcc d'habitans & eftrangcrs des Indes &r autres nations voifincs , comme à la bourfe à Ânvets, tnais avec quelque diâcrcncc : car tant nobles que Autres s'y trouvent etuemble aveclesmatchands, toutes chofes y font à vendre comme en un marché oa en une foire. Celle affemblccfe tient journellement tout le long de l'aunce excepte Icsiours de fefte , & y font employées les heures de devant Midy , afiavoir depuis fept heures iufques à neuf heures non plus tard, à cauic de laideur du Soleil. Les cries des diofes qui font à vendre feforiccnlajpriticipaléme, zy^àié latuedroiâe. Ces cries fontappcUeci Leylon. CdK ^ibnt députes à cela portent chaincs d'or perles, anneaux ,& autres joyaux , menans quant & eux une troupe d'elclaves de l'un de l'autre lcxcquilôntàvcndre,de(quelson don- ne choix aux achepteurs de retenir ceUiy que bon leur feinblera, ne plus ne moins comme on fait des beftes qiii (è vendent \va deçà. On y trouve aulfi des chevaux d'Arabie, des drogues &efpeccnes de route forte , de la gom- me odoriférante, des belles tapiflcricsj & infinie^ ai t! es curiontez de Cam- baia, Sinda, Ëcngala,dclaChiae& autres lieux, ht edciioic dmcrvciliable de voir la multitude des vendeurs flcacheptenis fe renconthins à Vh/eatc . dumarchd. On y apporte auiTi tous Icsbîciisdes dehinÛ5{K)ur y eftreven- Ventcde dusà en public, fansdiflinâ:iondcpcr(bnne,tcl!emcntquc le Vicert.y mef- p^*^^^ mes venant a mourir fcs bien font aulli vendus a l'encant , afin que par ce moyen le droiâ des pupilles & des vefucs iôit tant mieux gardé } & les debtes devement payées. Etced ce qui rendes marché tant célèbre, car il advient fouvent en ce licula que plufieurspar la véhémente chaleur &iniu- TC de l'air, ScaufTi faute de régime en leurnourrirure viennent à y cdrc em- portez de mort fubite. Aucuns Portu^s gaenent leurvie du profit & ji^^pÏÏS" vice qu*ils tirent de leurs cfclaves, deiqueu ils ont bien vingt ou trente, g^^,, «qu'ils traicflcnt fort ei'ehargcment. Les lêrvitcurs travaillent par la ville, & s'cmploycnt à porter de l eau à vendre par les mail ns. l es fervantes font toutcslôrtes de dchces de firuiCîs d'Inde, &: befoignent enitngerit de di- verfe façon, portans elles meimes vendre leur ouvrage au Marché, ou elles paroilfem cointes &bieD parées , pour tendre tant plus aggreàbles aur «:hcptcurs& leurs denrées, Scieurs perfonnes,lc(qucIlcs elles ne font dif-
ficflicÈ de ^ofiitua poui argcat* ££dccegaia s'enikJiiâent leurs mai- . ■ - ■ ^. . ..
^ g Des habit ms à Goa ^ Ims couHumes.
Portugais ftrcs en entretiennent Icursfamilles. Autres tirent grand profit auduagc jgelprohc ^^^y^jj^y^.^ , de f orte t]uc quand les navires de Portugal arrivait » ils diangedes acheptentlef grandes reaies , doonaDtsdOQzepoarcencdeprofitd'icelles tnopooyes jufquesauraoïsd'Aoril , «aqad temps les marchands allant àla Chine câ font telle rccerchequi en ont , en tirent bien vingt ou vingt cinq pour cent dcfurcroift. Les tuermcscnmclhie temps prennent des /-o^^w, qui eft une clpeccdcmonnoyedcPerfe , & cnprcrcntcnt huiâ ou dixdc profit pour cluc , &àlavenuedesnaviresde Portugal en font cfchaneei des têales avec gain de vingt fie vingt cinq pour cent. L'uâge^feces Larins cft lôrc necelTairc cstndies > pour en achepter donoivre à Cochin , la ou ccftc ^«S!w*du ^^"'^ monnoyc cft de fort haut prix, li y a encore d'autres c(pcces de revenu de monncvc, Comme Pagodcs, Vcnctcs Santhons d'or , delquelspareilic- leursicrrcs mcncils tont trafic lesachetans & vcndans àgraad profit , principalcmenc sib ontim bon ctpittden maim Caciques unsaoflî yivencdje leiirsreire- nusqu'iktirentdespalmesd'Iude qui portent le Cocos , duqnel genre dii- fruiûtyagrande débite es Indes. Le gain qu'on en rire n'eft pas petit, car- un feul arbre par de (Tus tous frais ôfdcfpans peut rendre un demi Pardauyc deprofit & davantage , qui cft la valeur d'un Carolus touslcs iours, & y en Portn^taiî à tels qui ont trois ou quatre cents tels arbres en une cenfc , lequcis ils IJ^^'^'^y^; baillent àfermeaaxCanares , comme on baiUepar deçà les champs &he- vâu. ' " ritages aux villageois. Ccquiûit que les Portufçtis & Melliz des Indes ne travaillent prefqucs point: vivans communément àla manière fufdite.Tou- tcsFois il y a quelques artilâns comme Chapeliers, Cordonniers, faifeurs de chairwS)& de vaiflcaux , mais lU font faire tels ouvrages par leurs efclavcs de Hivitears. Cependant les maiftres font la piaffe, & tiennent fort ku r gravi- • té en marchant, ^s diftinâion de noble &deicturier« Quantamaatres meftiers il ny a prdqacs que lëslndicns naturels tant ChreAiens que Paycos quis'ycmploycnt.
Pour le regard des privilèges, & immunitez delà ville , nul n'en peut P^m>ais io^w'' s *ln'clUnané&dief de famille , ou.foldat àgagcquieftemrceuxun es Indes? forthonnefteeftat. Carccsfoldats nefontpoimfoiisenreiene&nefiiDta- fif einâs par ferment à aucune compagnie, teUe manière delever & eurool- 1er gens de guère n'cftant point ufitce es Tndes. Et quand les Portugais en- voyez d'Efpagne viennent es Indes , illeureft libre d'aller ou il leur plair, lâns eftrc obligez de s'arrcfteren cÊrtain endroit. Cependant leurs noms & les g^ges que chacun d'eux doivent recevoir lônt annotez en Portugal en un roole qui eft envoyé tous les ans es Indesavec les navires* Or ils font tous diftinguezparqueiques titres 3c marques d'honneurfelonleur digni- Thres & td.C^elqucsunlont appeliez /V^j^/z/oMya^^/^^ywo^ ^f/^^^^^ pUlS J^^*^ excédent titre: car ceux ci font gentds hommes de la mailôn du Roy. Autres * hntnommcz Mofij I fda/^os y qui eft au/Ti marqué d'honneur, & tels font fils . de gentils hommes, ou cllevez à telle dignité par leiloy .Les CavoUm Ftdai^ qui (bnr comme chevaliers dorez, fontaufli ilinfires» & portent ce titre pour avoir en quelc]ue cbargeen quelque eipedition navale , à laquelle dignité il eftaftè-zaifc dcpnrvcnir: car en prcparatifdcgucrrc , s'addrefïànt à quel- . ' que capitaine ou gentil homme , il accordera fiins grande difficulté tel offi- ce dignité à qui la demande, par le moyen dequoy il aduicnt aiîcz (bu- vent quedescuifinicrs, matelots, naarmitons, Requins , & autres de ballè condition, n'en font pays exclus. Outre ceux qu'il y en a encore d'antres qn'iI$intitulentMo/o/<^r0/nmiiÀi>rMier#,ft^^ , le/quels font gcntilt* nommes de la chambre du Roy, ou de leur nombre & ftiitc , qui eft le pre- mier degré d'honneur , par lequel ils montent à plus hautes dignltez, des- quels titresiis font trefambicteux , & font plus de cas de ces magnifiquea
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Çc/Jus et haJjtius tant ctvtum qiie militum Lujttanorum in oriente ojcntiwn, aim pihliaini jjrcJetmt. - '
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Ùàn . Les autres tom a^pcllés homiès hmrode's^ c&ft à dirë \ tk€rfi>ûnagcs dWi^ lieur. Lcnoirt de Soldat! cftanr laifTtî aux plus malornis , a ^;cn? de vile con- dition & delà lie du peuple. Orlcfruid de ces titres crnilt par la longueur des (èrvàccs on tut en temps de guerre 6c de paix iclon ic& devrez de dignité* Car en Portii«Iles gages & penfîons ibnt tflignees felôh lé tilrë 6c degté dTun chacun, & fes titres & dcgr cz Ton t hauflèz. Le rôole ou Ton t r Boie déi rédigez les noms de ceux qui vont es Indes cft dbnnd en garde es mains boldiul. de(|Lielcua député du Roy àccia. Ëtccituyci clt aufli mis furie roole, & luy font donnez trùuouguatre efcrivainspour cbadiutcursi il continue ccitc charge trois ans j qiii eift terme de U durée de tous autres otfîces. Or ft hvenuctÎL" l'Fflé lorsqueb ncceflité requiert qu'on tt]iiipc là flotte pour alfranchn la merdes couilcs des ^ialaba^cs efcumenrs de mer & grands en- nemis des Pottugais» environ le mois de Septembre on public 1 embarque^ ihentau fita dn TamBoitf , aHn qui défirent aller en mer viennent recevoir lenr paye. Ët lors de Viceroy eftaûlit un Gencrali au delTous de qui font les autreschcfs& capitaines particuliers ayants 'a conduite dcsgalercs &Fc- gatcs, dont celles la (ont de cent hommes, celles ci de trente. Tous ceux ci reçoivent leur g^e tous letroismois , fclon l'ordre du roolc&lc rang de Gages dei leurs offices. Le (miple Soldât reçoit C pt Pareku^Xerapfms* Le Pardauve SoUài; vaut trois teflorismonnoyc de Portugal. Llionorable en reçoit neuf , 5c ainfi confcqucmmcnt. Outre les s , les Capitaines pour foiicircr & at- tirer à eux meilleurs Soldats leur ottrent des nouvelles rccompaifes &
B relents. Ils ont foin bien auiâaailler let navires, & man|çent; cli mefôie ta- ie avec tes foldats, leur fat{ântboni}e chère , ce qui fait qu'ils en font tant plusrefpcdtez&raiciixrcrvis , & reputcnt àlingulicr honneur o'avoir des ^'«wtcd* vaillants & braves foldats. CcfteEotte tient la mer & clpie les pirates uil- "'^^
âuesau moisd'Âuril, les empefchant d'exercer aucune hofttltté- Surlafîn icufctc': 'AorS elle rcconme â Goa > pource eue lors ccranence l'hyver en ces
Îioartierila. Le voyageainli parachevé les foldats reçoivent lcurcongé,ac e peuvent retirer la ou il leur plait , (5c ne reçoivent plus dégage au nmif du Roy. Car le Viccroy déclare lors en prcfencc du Oentral,qucla wondui- te delà floetclny a eftécomnâlè pour autant de temps , afin d'obuier aux pyrates& en nettoyer la mer« Si quelque cbofc digne mémoire s'y cft paffé on en efcritlhiftoire au long , cny adioultant un tefmoignagc du bon de- voir du General , qui n'a elpargné (es propres moyens pour rendre Hdelc icrvice àCiMaicAd. Le General lefmoi^ne le niclme des Capitaines qui la
fettsfon audiorité. Hiê traiivc auffi ailcuns gentils hommesqui felloyenr Aireftari^ les foldats & leur font desbancquets , & prennent amp! es &diverfesatte- df»»*- ftatiuns de telle liberalttépar eux exercée > puis avec le congé du Viceroy J^!" a'J^ fc retirent en Portugal » y portant quant & eux leur» attcAationsa&i que en Poicur îesmondrancs du Roy Ûsen reçoivent recompenfè. Il eft auffi de befoin que les efcrivains & ceux quiooc en le gouvernement de l'arfenal des lo- cesayentleurs termoipnages , pourentendrc s il ny a point en de poltron* iKnc&fmalvcrfàtion eu aucun d'eux qui Icsrendtll indignes de rccompen- le. L'ourvcus de telles attellations ils retournent en Portugal , ^lyants au pa- Terme dej Wantimagiiiéeheuxniti^esquelledigniteilauront ay poui^ chaiTcr. ^ ainfî toniescharges d'efcrivains, de commis, de iugcs , & autres offices des Tesd'lMtg Indes font diftribuez pour le terme de trois ans , ^ doivent eltre exercez peHônnellement , n'eftque quel(^e grande faveur encrcvicnne pour ca tàircttiahlport à ungcndre pourdovafrcde&femme. Leslettres eniônt entregtftvées eft la cSùncellcric & envoyées es Indes pour cftre confit mccsf parle Viceroy. Ccsoffices fontdonnez detelleforte quecJuyquielt le premier ai o^cea kdroit d'eftrele premier avancé ,&tihnc ou inr-rt ou ablcnt ia place cil ouverte a unaucre ^ cequitaic que cclu) qui iuu^tuc t' uf- r ■ ■'• ' iOUTS
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joarsibn conte d'entrer en la place de celuy quileprcccdoir. Ced en bricf et quilconvenoit dkcde laconduite & maoicKdevivicdcPoitug^ es Iodes* ' •
Crayxt&i XXX. met u Imià,
Es PoitugaiSjMcftiz&Chrcfticns entretiennent richement & niagni* fiquement leur famille. Ils ont communément dix ou vingt fervitettrs» aucuns en ont moins, chacun félon (es moyens. Ceux qui (ont manes ont leurs ouifoQsfbitbien pattes & meublées par tont, notamment de lin- gerie. Us changent tons les ioufs de chcraifc & d'accouftremcnts tant les hommes que les femmes iulques aux fcrvitcurs pour par tel rafraifchiircmcnt fc défendre contre les ardcnteschalcurs de ces paysla. Us font fort refpe- âucufcmcnt krvis de leurs fcrvitcurs, les roturics auffibicn que lei no- Maniere bles* Ils oTentd'une démarche fort grave & pofec pour en eftre tant plu J^^^'J'jJJ^ eftime* , & ontquant& eux leurs ierviteiirs,runde(queb porte une voile, dos à fe l'autreune cape pour fervir contre la pluye ou le foleil , un autre porte Tel- faire fcrvir pce de fonmailtre depeur qu'elle n'empefché la gravité de la démarche. Qu,and ils fortent devant difncr, l'un des ferviteurs porte un couifin de (bye qa'ilmetfoasIesj|enouxde(bnmaiftreiiQandU fidtik dévotion en l'^lè. Ccrcmo- lis fe monUrcnt fort courtois en leurs falûtationSynlsints de balles incTin»* Po'tu!»aU ^oi" «Se baifemains réciproques. MLfmes quand ils entrent au tem-
cnleursfa- pie ou leurs places leurs ont cflc prcparccs par kurs fcr\ iteurs, les autres qui l"»*"*** font a/fis fc lèvent & s entrcfalucnt dune profonde rcvcrcncc les uns Icsau- tres. Que Ci quelcon ne reliluojt pas de me(me , Us repnteroyent une telle incivibrdà mcfpris duquel Hsnevondroyent fiûUirde le vengettout outre. Pour ccftcfFcift ils appellent&employcnttous leurs amis, pour meurtrir tel qui n'y avoir point penfc', reputanttclcxploit fait eu telle manie re brave & glorieux. S'ils ne le veulent pas tuer, ils le font inhumainement batre dos ventre par leursfenrirenrs à grands coups de Baudmq eft on rofeau fort efpais, fittlànts comparoillrc leurs donielliques comme en troupe à telle exécution & fpcâadc , & cfl: cette façon de faire toute ordinaire es Indes, fansquelajuftice enfaccfnid. Ils ont aufll de longs fâchets pleins de làblc des'Krm- ^^^^ froiflèntoutraguefcmcnt ksrcuis de ceux à qui ils veulent mal. Si gais cerc^ ^uclcun du commun pcupleouautrevifitant vient en quelque maifon , le nonieufes maiftreluy vientaudevantàrentree de l'hiilsà telle deicouverte,le6it en- trer en la ulle, lay prelVntenn fiege tel que le Hen, & luy demande la caufê de fsL venue. Le propos fini , au dcpamr ils fe donnent des mutuels baife- mains, &ufent de divcrks fortes de comtoific. Qncfilc vifitant n'eftoit re- çeuavcc tel honneur & que le juaiiirc de la mailon luy prcfcntaft un fîegc . . trop bas ou qui fbft moins bravequelciien^ ils s'en rc&ndroit, 5e neferoiç faute de s'en vencer.
Solennité CVwnnd ils cc k bientdcs nopces, les amis & gens de cognoiffancc qui Ponfiïïj"^' ^""^ '-■^^'"^cz gens de moyens s'y trouvent tous lans cxccpnon y vcnans à ^ ■ cheval a eux appartenant, ou pris à loagc , & leur compagme efl bien fou- Vent de cent perfbnnesfort richement & magnifiquement aaonftrces. ùms armez ils vont en cette manière au temple avec leurs fcfviteiirs & chapeaux contre ie Soleil eniionofdfe. Les«nis0ccoodùâeBis?ont de-
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;Vartt ) l'fefpoux lés fuitaccompagné de deux qu'il i appellent Compcrcs, f*uis .vient l Efpoufc entre deux Commères portées en leurs PailanquinJ «i^liticres fore richement ornée». Lesiêrviceuis fuiventapres en trouve; lff;inariage cft^ fafenfitié en l'Eglift on oondDit les nouvcaui oisuieè •viétiaDC. Et lors les amis, voiHns, & alliez fe tenants aux fcneûres toutes ta- pilTees efpandent fur l'cfpoux & fur i'clpoufe qiKind ils pafTcnt , de I cau ro- iè,de la dragce & autres délices. Et ordinairement ceux qui font de princi- . pale qualité ooc des 'Cerviteurs entendus à fonner de la trompette & delà tàeutcqui donoeotaia ordUc* le plaifîr dune fon bonne harmonie. Les nouveaux mariez approchants de leur logis font humble rcvcrcncc à ceux oui les accompagnez comme en les remerciant , puis cftants entrez dedans . icincttcnt aux fcnellrcs avec les commères tenants grande Riaviti^ . Cepen- .jéûkt cent de la. compagnie^ ibnt autoulrdu logis a cheval f 'ezercans a la ^courfc & donnaosla qaarriereâ leondievauk à l'honneur dercQxnn & de refpoufe. Les compcrcs commencent les premiers , puis les autres /uivent,avec fanfare de trompettes dont l'ufage elt commun es Indes. Ce* icux & courfes achevées , ils Daifent tous deuant la fcncRrc » failànt là revc- «r/ancc» & aitifife paitentdti logis ^ eteepté les icomperes , tqui montent en jhâut & font beaucoup de bons fouhaits aux nouveaux elpoufez puis ou leur prefentc quelques délices pour boire un trai(fi d'eau en figncdc bien- , vucilUnce. Cela faid ils fc retirent , ne reliants que trois ou quatre autres Limante^ jdcs plus proches parents qutaprcs avoir banckittetè peut efoebien lege- ^ment » tnaîstoatesfbisddlidenfafteiu&iômptaeiiiai^^ neittien- imirtfrftins ncnt pas long temps les nouveaux mariez , comme ont fîit par cecà , denop»Ki« Iciqueis fans U faire longue ordioairement font au liâ avant le Soieilcou- ?ehé. . , . .
- (^nditeflqueAiondaBaj^elinèdequeiqueeiiâiifcsilsy Von^ehme^^ Soieminl
*meordrcquonTaàl'eipou(èexlepanrainva tout le dernier ,efiantfuivide deux ferviteurs àpicd , l'un defquels porte un platd'argent quelquefois ■ *
.«lord , plein de panis blancsqui f 'efmientaifemcnt que les Ponugais appel- lent Roiquilhos, &aoiiiilieiiunecfaaiidclkde dredorec forthiennÎMC garnie de quelques pièces d'or ou d'argent pour en faire prefetat an Curé qui doit baptizer l'enfant , le reftc cftant couvert de rofes. Vn autre porte d'une main une falicre d'argent , & de l'autre un bacin de mefrac matière, Se ayraotfur les efpaulcs quelques beaux linges , pour ornement & pourfcQ
. lervir; Aprc^fttivéntddR PaUanquins CQ fiin defqaels eft la commère , eti l'autre la fage fcmoieâiMtjsiâiiltaivttopè niagiiinauemcnt. La folennité du badtefmcachcuce on revient en mcfinc ororequ on cftoit allé avec fon
. de trompettes & courfe de chevaux en prefence de lacqronierc , comme il
Jfe^t es nopces.TcUes font les façons de fàiredesgens mariez.
Mais les loidatsqoiiuiqttVtmaimciMntviventâli^ , cnEfil^fericn- Fa^de lient en la flotte pour garcfcr la mer. Ils font magnifiques à la maifon , tien- p^^'j| oient fort leur gravité : failànts porter deuant cuxun voile par quelque fer- en JnS; Vitcur, lequel pour cefteiFeâilsprennent quelquefois à loase pour vingt «nqBa&racsqoiievicntièiitàdemciblsdeiioftKttioiiaove. uadvientlbiH vent que dix ou douze foldats tiennent me(m^e cnièinblc en mefnie logii fc fcrvans en commun d'un fcrvitcur ou deuxpotir nettoyer leurs habits. En tre les meubles de leur mcfnage ilsontcinq oufix chaires , unetable&un \i(X félon le nombre qu iisfont • Leur manger cfl de Riz cuit en cau,despoii^ Ibnsfaleç , &autreschoresdependevaleaf,làns paintkorboKToocftd'eaa
•.-de fontaine. Ils fe fervent de deukOBtioi9accobitrettietits en cominuh,ltf'
jquelc ils veftent ayants à fortir dehors, tandis que Icsautres qui demeurent àlamaifonfont fans accouftremems n'ayants que quelque cbemife ou lia* ^ ' ^
'ge>don<iUfcçoA(CQtàcaufedelachalcurduiour, Or il retrouve des lichct '
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Liberiihc gentils homfflcsSr Capitaines qui foemifTcnt bbendcnciftf^iielâpcargeHt ho!nnLs'' a ccsfoldatspour cnnchcptcrdcsaccouftrcmems &autr«neccffitcz , & PiMrn^is. par ce moyen gagncntkur amité , & les trouvent uuic plus volontaires'à ■leuriaifelervice es voyages 4c , &cscotiffesquilsroncdenuiâenU •pourruiûx!eIciirs«fiBcnits« Cdafiit que plrf ctttsd'cux vkiitautant alctfr T.afcivetê Q,fc qneAIs avoyciit de bons moyens. Mais le plus OTand & principal profit eaifes'M ccJtiy qvii Icurrcuicmdclc hnnrifc des femmes des Portugais, Mcfli?^ & fades, Indiens Chrdhcns, îcfqiiciics embrafccs dclafcivcté ncfbnt point con- fciciicc de violer la foyconiugale , ôc mcimcsau^ dcfpcnsde leurs maris «ntredenncntléurs ruuens,qui partdmoyeiircnricbiire&t. Ily cndjamès d'entre ces foldats , qui font caipioyez ptrqudqiiesuiisdelciin imbà î ibcnc ^^^"^ ^ cà & là des voyages , & exercer quelques négoces , ceux ci font appet- àcs {o> îcz Chatins pource<]ac lorsque h florrcrc<^uipoif ils ontrcflifédc lafuivrc <Ucj. -ce t]«i cft en leur hl>citd , nul n cftant contraint de porteries armes , ores q\i'ils t'ud cnroolé > & cncoresqu'ils n'aillent ,à la gaerre ne MTcnt pouf- fant d'eftré appeUecfoldats. Il y a ponr le ioanlhuv trelgrand Bôbrede cek ChatÎQSpar toute lîade , lefquels ayants quitte les armes fe rangent an j^j^^^j.^ -commerce , pourdivcrfcsraifons. Premièrement à caufc des petit gages meOinsdu qii'it^ vevovv cnt de leurs Capitaines. Puis la difÇculté (^we les fimptes ctNiiiner* foldats oiu de retoamcr eu Portugal j leurs moyens nepouvan^ fournil ^ aux frais d'un fi long voyage, lequd toutelfob il eft nccci&ifedeâife fi oft veut quelque benencek ctmefmcs encore que ladlgnîté Qu'ils ont dcfiiée & 1 orficc qu'ils ont pourchaifé leur foit accordé ils ne peuvent pourtant ' • ■ en prendre pofMon , mais ftut qu'ilsattetident le trcfj>as de quelcuti qui les précède, en 1 utccticc dcquoy louveiit uniong taups le pailc , durant le- quel et» mdmttviemieiitqudquefoîsàtcfnimerlciir vie. loinâqnelcs in commoifitezfidgacs êcdangendeU navigation leur R)ntappfciiefidct
tclvoyagc. Ceftcequi en retient pluficurs es în des , IcTqucîs Py marient L«ftl«tè &ry applkqiîcntà hitraficquc. De la vient que les Portug^ ne font point desPorro- fi afprc guenc aux Barbares , & tiennent peu de conte de a<dG:ouviir les tef- ^"ofi* tncognues , ic Viceroy nKfinescHaatplnscondoitcmde fcniidiirque cew d'acquérir honneur . Car let olBdeis fe voyants aiTcuicBde Ions onccf pour trois ans, en deviennent négligents, ncfefoucians pas tantdlionorer leur charge que d'en tirer profit comme (î clic IcUr cftoit donnée pourfa- lairc & recompenfè de leurs preccdcns fervices. Cela donne tant plus de haidieifcaux pirates de counr la mer , voyants que les conflits de mer ne lôntpas en ulàge , & que les flottafompeudc dev^r^an grand denimeni delapuiffance âtdes moySsde Portugal^Car toms voyages fe font par met cncesquartiersla , nyayantpasmoycndevoyagerpar terre à cauie de di- vers Royaumes qui ne ibnt queres bien d'accord avec le Ponng^ j tiennent en la cohc finon quelques chailcaux & forterefTes.
CuAPiT&a XXXL *Detmfiufm fiçom de fm desfimmesés Tcrtugm
Porruga"-
fes en qi>- Es femmes dc$Portugais,McftitOuChtefUcse$Indesneroritgucre$ onm I ^^^^lapluspattdnMipsrKliifcsàhmailbnfi^^ &n«tt dfe '■^^^ourallerà l'EglifeonàqiiidqaevIfîiation&cilCorebienrareBaCt»^ honn ^ Poqfep$çftrcbîéfoîgpcqfcia«(|^c^^ «i
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des PaUanqùms çqav erts d'im^ p^te Qu-aiitri! coovattureqni empefche qo'ô
courtrccs, & attourecs de braiCdctS) perles carqiiants & qcndants d'orcillcs Leurs acoun-rcmcnts font (icDama?,Vcloux,&Brncado,car le vcloux y cft fort commun. t.itan!> à ia nia^ion dlcs vont prc](àucs toutcsia teftenuc , Lweqw- ayâts le hfluecouvert d'iule chemiTè fort fitfe &' dairc qu'elles appeliet Baiu JJI^i^e,
aui ne palTc poiii^ Içs hanche«,,le refte eft coavçrc de quelquclingp blic en ilaaiiilbs eu)iou.cntt'ois, fbri richement bnvrag^ & figuré, portan? desfoulicrs fins chaufTès, 't'eleftfc'coninii'.in accoutrement des femmes demeurantes à ia maiioi) quinc toxuî^eres dehors, de quelque aage «Si; quaiut^ qu'cUcsioy> «m, Çe qudlcfj^afr^rehc^f^Um
tcs.Ëllcshe maqgent point 4e paio non plus que leurs cfijaûcs, non pour la
chcrté^àr clli'^ c»r[5 cuvent avoii" en abo ndâhte,m3is pâr couftumc prcnans pins de plaifir à mm :;cr duRiz, lequel elles cuifent h l'eaiii ayants pour virn- ^ed^poiffonfâlébou dcsfrui^is ialez, qu'elles appcilçÇrMangas ouqi;cique Jaîi4€poiffon&<ie chair qu'eUeç vcrfcntdcir^s. pics prennent liviandc à J^'JJj|^J* bm^n» & tiennent lufage des cucUlijeres po^'r ridicule ^ÎDdvjlJÉJIcs^otr * ventçndes bouteilles faiccsdeterrc noire, fort tenues & Jcliccs de mcfme ibrmcqu : Je-; bouteilles ou nous mettons des fleurs &boucquets, ayants •u^oulet unc t^o^^eolettaqu Us appellent qui cft pcrtuilcc par laquelle cUcf %Oiveiit en lenautla booteiUe (ans la maître à la bouche pour nela fouil- kr. En beuvât elle rend le gargouillement ordinaire des bouteitlcstquâdlâ liqueur defcoulc, laquelle façon de boire leur fcmble fort gcniilc. Les Por- tugais qui n'y font accouftumc? n'y peuvent boircfàns laiffer cfpandrc la liqueur fur leur poittrine. Les nouveau^ venus, qui n'entendent cncores gaeres bienleuts couftumcs, & qui netiennêt point de gravité en marchant ne vont point par les rues làns edrc mocquçz, & {ontpar (bfairicqDezappel^ r ^ kzReynolcs. Mais ils s'accouftument bié toft aux manières des autres* Or en icai» fout l'Orient !a ialoufie dcsinariscfttrc/grandc,delbrtequ' ils nefonffrent nurà* leurs femmes ouiiUesdlrc veuesde pcrânnenonpas mefmesde leurs fa^ milicrs hormis du côpere, oiu de quelque autre fpecialami > Icquchls prenp. liçorenleur côpagniepout(emir depaflêtcmpiS .&rcaeatiQnàleursfenii- neseftants ch quelques vergers, & ayants tou/Iours à leurs fuitcqndqiie ' ' , troupe d'efclavcs pourlcs garder. Si quel cun heurte à l'huis de la maifon pour parler au mary la femmes s'enfuit incontinent &:rc cache, iaiifantfon inary fe prefenter à ce luy qui heurte. Les coufms mcrmes & proches par voire les proprcsficrçs À propres fi}s qui ont atteint l'aage de quinze tns,{bntfcqueUicsdelademeuredesfeiiimct&de»iîllci,&ontieur quar- tier à part, à coufe delcur cllrange& énorme larciueté>quifedcfbordcea incflmgcs inrcftueux du neveu avec la femme de fon Oncle, dufrercavec iaicmmc de Ion 1 1 cre,du propre frcrc av ce ia propre futur. Et advient au- cnnefoisqu'ilyenade tueaefiluits txoiirezlîirle£ud(, ftquçlet^^ l'ardeur delcurcholcretuentleursfemmes.IlyenapçuÀinaiieesquigar- Ji'd^,î|"Ji dent la chaf>cfc5coningn!c, &qui naycnt quelque rumen d'entre les foldati, affronts fcfervants dcicm chambricies pour ui iCiUiCrelles làns qu il y air moyen quelles de les cropefciier, ay ats mcliïies pour tel eiîed recour» aux herbe*. Elle» fç ^JJ^^*** leruStd'nneappcUeeDutroadela (cmScç dclaqoeUe.elles tif£tIcitic,poar lemcfleren quelque breuvage udlcsfom boire à leur maris, dont i'c^c- ration efl telle qu'ifs en dcmcnncnt comme hebctez & troublez en leur Dainiai fcn», ne CxiCxm* que rire, ('ans apprehcnfion d'aucune cliofe , ou bien font emportez de H profond fommeii qu'on le» iugerou cftrc mons* Auquel cftat.cftanti reooici te* femme» peovct en leur pn^cftûm quîUren api* ncr çoivent mener librementavec leurs rufien» td nuiik qu'il leur 4>Mifa» ' ' L'opoattô 4c cç breuvage dore qucHuefois viogiqafltrehenrei»Lç.iiioy en \ ' "'"Fa de
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de la faire ceiTer cflrdeîaueratix paticns les pieds d'eau ftoidc^ parcemoy^ en ils reviennent à eux, mais fans qu'ils puilTcnt avoir Bienioirc dc